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Le Comité Action Palestine édite chaque année un calendrier rassemblant articles et photos sur un thème particulier ; il a été consacré en 2013 à « La Palestine arabe ». Nous publierons mois après mois les articles de ce calendrier. Le troisième texte traite de la lutte : »Pour une Palestine arabe, libre et indépendante ».


Après la première guerre mondiale, se développent dans la plupart des pays arabes, des mouvements nationaux dont le référent nationaliste est souvent associé à un référent islamique. Partout il s’agit de dénoncer la colonisation et l’impérialisme occidental. C’est la période de la guerre du Rif au Maroc conduit par Mohamed ben Abdelkrim, celle de la Révolution syrienne contre le Mandat français, de la formation des partis nationalistes tels que le WAFD en Egypte et l’Etoile Nord-Africaine en Algérie, du mouvement des Frères Musulmans en Egypte en 1928 par Hassan el-Banna ou de l’association des Oulémas fondée en 1931 en Algérie par Ben Badis.

Le caractère nationaliste et unitaire de la lutte arabe est parfaitement illustré par la contribution majeure à la lutte palestinienne avant 1948 des révolutionnaires syriens, pourchassés par l’occupant français en Syrie. Condamné à mort par contumace par la France pour son rôle dans la lutte anticoloniale en Syrie, le Sheikh Izz –al Din al-Qassam organisa le premier mouvement de révolte armé palestinien. Il fonda au début des années trente une organisation militaire secrète qui compta jusqu’à 200 membres en 1935. Recrutant dans la paysannerie pauvre et le prolétariat des faubourgs de Haifa, son implantation populaire contrastait avec les organes officiels du mouvement national très liés à la bourgeoisie palestinienne. L’assassinat d’al-Qassam, lors d’une échauffourée en novembre 1935 avec l’occupant britannique, constitua le véritable détonateur de la Révolution palestinienne de 36-39. Il reste le symbole de la Résistance palestinienne armée. Fawzi al-Qawwuqji, officier syrien également pourchassé par la France, contribua à la guérilla palestinienne en 1936 en organisant des groupes de volontaires arabes, essentiellement d’origine irakienne.

Les Frères Musulmans furent sans doute parmi les premiers mouvements qui rendirent populaire la cause palestinienne, notamment en Egypte dans les années 30. Hassan Al-Banna, son fondateur, déclara que « la cause palestinienne est la cause de tous les musulmans ». Le premier appel à la mobilisation en faveur de la Palestine au-delà des frontières égyptiennes fût lancé en 1935. En 1940, la création d’une branche militaire secrète avait comme objectif premier la libération de la Palestine. Malgré la répression du pouvoir égyptien, des centaines de combattants égyptiens réussirent à s’infiltrer en Palestine pendant la guerre de 47-48 et continuèrent le combat, même après l’interdiction du Mouvement en Egypte. Hassan al-Banna fut assassiné en 1949 par les services secrets égyptiens, juste avant la capitulation des Etats arabes devant l’entité sioniste.

Le Mouvement national algérien représenta assurément le soutien le plus solide et durable de la cause palestinienne. Dès les années 30, Ben Badis, le fondateur de l’Association des Oulémas, dénonça la spoliation des terres palestiniennes par le sionisme. Il accusa les Anglais d´avoir laissé s´installer sur la terre arabe, l´Etat d´Israël, et surtout d´avoir profané les lieux saints d´al-Qods. Par ailleurs, l’Etoile Nord-Africaine, puis le Parti du Peuple Algérien qui lui succéda, dénoncèrent sans cesse le projet sioniste de colonisation et le plan de partition de la Palestine, appelant tous les musulmans algériens à réclamer l’indépendance complète de la Palestine arabe. En 1948, le PPA déclara que « les Arabes d’Algérie opposés à tout partage de la Palestine se prononcent pour une Palestine Arabe, libre et indépendante », et fût à l’initiative du « Comité algérien pour la Palestine arabe » afin de créer un immense mouvement de solidarité avec le peuple palestinien. Au sein de la nation arabe, la solidarité de la nation algérienne envers le peuple palestinien est toujours restée sans égale.

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