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Comité Action Palestine (30 mars 2021)

Alors que les Palestiniens d’al-Quds (Jerusalem pour les Occidentaux) sont sous la pression quotidienne du régime colonial israélien, la décision des sionistes de les empêcher, depuis le début du Ramadan, de se rassembler à l’entrée de la vieille ville après la rupture du jeune, comme ils le font habituellement, a fait monter la tension d’un cran. « Morts aux Arabes » !  Ce slogan lancé lors d’une marche de militants juifs violents et ouvertement racistes dans la vieille ville d’al-Quds, encadrés par la police « pour protéger la liberté d’expression », a mis le feu aux poudres le jeudi 22 avril. Des affrontements ont opposé les Palestiniens à ces juifs radicaux et à la police, faisant 105 blessés du côté palestinien.

La réponse massive non seulement des Palestiniens d’al-Quds mais aussi, par solidarité, à Gaza, dans toutes les villes de Cisjordanie et de Palestine de 48, et au Liban dans les camps de réfugiés et à Saida démontre encore une fois la force de la résistance, l’unité et le génie populaire palestinien. En quelques jours, les sionistes ont fait marche arrière en enlevant les barrières pour laisser l’accès libre à la mosquée al-Aqsa, craignant sans nul doute un embrasement généralisé. Si besoin est, ce recul rapide des sionistes traduit la faiblesse de l’occupant qui pourrait ne pas survivre à une troisième Intifada dont on dit qu’elle serait d’une intensité jamais connue.

Déposséder les Palestiniens de leurs terres et de leurs maisons, les emprisonner, les assassiner, les forcer à l’exil, le principal objectif de cette politique coloniale est de faire disparaitre l’identité arabe et musulmane de la terre de Palestine. La ville d’al-Quds, symbole de cette identité, représente à ce titre un enjeu politico-civilisationnel opposant la société arabe autochtone à la société coloniale juive.

Le but des sionistes est clair, il s’agit de vider la ville de sa population palestinienne. La décision de Trump de la reconnaitre comme capitale de l’Etat d’Israël en 2017 ne fit qu’accélérer un processus planifié de longue date par les autorités sionistes.  En 1949 déjà, Ben Gourion parlait d’une «Jérusalem juive », et aujourd’hui il s’agit d’instaurer le « grand Jérusalem », c’est-à-dire de finir ce qui a été initié en 1948. « Morts aux Arabes » !  Trois mots qui résument le programme sioniste depuis un siècle !

Si l’enjeu est de taille pour les sionistes, al-Quds représente la ligne rouge pour les Palestiniens et pour le Monde arabo-musulman en général. Chaque attaque majeure sur la ville et ses lieux saints, entraine une mobilisation massive du peuple palestinien, uni quelle que soit sa confession et son appartenance socio-politique.  Ainsi, en 2000, c’est la profanation de l’Esplanade des Mosquées par criminel de guerre Ariel Sharon qui déclencha l’Intifada al-Aqsa.

Les Palestiniens peuvent savourer leur victoire, elle est de taille ! Encore une fois, elle démontre que seule la résistance paye. Alors que les grandes organisations palestiniennes se dispersent dans l’organisation d’élections inutiles,  c’est bien le peuple qui tient entre ses mains  la libération de la terre arabe de Palestine, avec al-Quds comme capitale !

Photo : Comité Action Palestine

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