2 480 vues
image_pdfimage_print

 

« L’autre 8 mai 1945»

jeudi 11 juin 2015 à 20h30,

à l’Athénée Municipal de Bordeaux

(Place St Christoly, Tram A et B, arrêt Hôtel de ville)

Le Comité Action Palestine vous propose en 2015 un cycle de soirées-formations, ouvertes à tous, autour de films et de documentaires sur les « mécanismes de domination coloniale ».

Depuis 70 ans, le 8 mai est célébré chaque année en France et ailleurs  comme la victoire sur l’Allemagne nazie mais cette date clé de l’histoire moderne est synonyme de deuil pour les Algériens. En effet, le 8 mai 1945, des manifestations à Sétif, Guelma et Kherrata pour réclamer l’indépendance en ce jour de symbole de la libération vont être réprimées avec une sauvagerie sans précédent. L’armée française peu glorieuse face aux contingents allemands va utiliser tous son arsenal pour écraser une population dont le seul tort avait été de scander dans les rues : « Libérez Messali, vive la liberté ». Les attaques au sol, par mer et par air vont en l’espace de quelques jours entrainer le massacre de 45000 Algériens. La répression du 8 mai 1945 constitue à bien des égards le prélude de la guerre de libération algérienne. De manière assez visionnaire, le général-bourreau Henry Martin va déclarer au lendemain du massacre : « Je vous ai donné la paix pour 10 ans ! Si la France ne fait rien tout recommencera en pire et probablement de façon irrémédiable ».

Les extraits documentaires présentés au cours de la soirée s’inspirent des archives du gouvernement français, des services secrets anglais et américains, donnent la parole aux Algériens qui ont survécu à la répression ainsi qu’aux témoins des événements, à ceux qui ont pu constater à quel point le colonialisme est un système barbare. Ces documents nous aideront à réfléchir au cours du débat qui suivra sur ce que sont les mécanismes de la domination coloniale, mécanismes toujours à l’œuvre dans différentes régions du monde, en particulier en Palestine.

 Ouvert à tous, sans frais de participation

Les conférences-formation du COMITE ACTION PALESTINE

Dans la continuité du forum organisé en juin 2009 sur la Palestine et le fait colonial en général, le Comité Action Palestine poursuit ses activités de formations autour de films et de documentaires sur le thème des mécanismes de la domination coloniale.

L’objectif de ces formations est de déconstruire l’histoire officielle ou l’idéologie dominante sur ces questions et de proposer une version alternative et objective de l’histoire. La réflexion sera menée à partir d’éléments d’analyse et de connaissances historiques qui seront proposés au cours de la présentation et discutés au cours des échanges qui s’en suivront. L’accent sera mis sur les liens existants entre les le fait colonial, le néocolonialisme actuel et la résistance des peuples. En ce qui concerne la forme, les échanges se feront à partir de la projection de vidéos-reportage ou d’extraits de films.

Le choix de ce thème pour le cycle des formations ouvertes s’explique par son caractère central pour appréhender à la fois la situation en Palestine mais aussi la nature des rapports Nord-Sud. Partant de l’observation que le colonialisme sioniste forme une synthèse de différentes formes de colonialisme qui ont prévalu dans l’histoire et que son analyse suppose donc une connaissance plus générale du colonialisme, le Comité Action Palestine a opté dans le cadre des formations pour un ensemble de vidéos traitant du fait colonial. D’autre part, et les soulèvements dans le monde arabe le montrent plus clairement encore, la situation du peuple palestinien et celle du colonialisme juif dépendent étroitement de l’évolution des rapports de force qui opposent l’impérialisme aux peuples du Sud. C’est pourquoi une analyse du néocolonialisme est apparue indispensable, a savoir les modalités actuelles par lesquelles l’occident vise à maintenir ou  à réinstaller sa domination économique et politique sur les Nations du Sud. Le colonialisme sioniste et le néocolonialisme occidental ont des  destins liés de même que la résistance palestinienne et les résistances des peuples du sud  s’entretiennent et se renforcent mutuellement.

L’intérêt de ses formations est donc d’apporter des outils théoriques et des connaissances historiques sur le fait colonial et néocolonial sachant qu’il est impossible de décortiquer l’un sans disséquer l’autre. Pour les classes dirigeantes occidentales, cette réalité est tellement bien perçue et intégrée  qu’elles s’agitent dans tous les sens pour préserver l’existence d’Israël. En effet, une probable disparition de l’entité sioniste serait une catastrophe majeure car elle signifierait la fin de la domination occidentale dans toute la région. Dans cette optique, les formations de 2012 comprendront aussi des vidéos sur le fait néocolonial.

Les rapports de force entre sionistes et anti-sionistes de même que les rapports néocoloniaux se jouent aussi à l’intérieur même des pays du Nord. Le sionisme est inscrit au cœur même des Etats occidentaux, ce qui explique le soutien sans faille de ces Etats à Israël. D’autre part, le courant sioniste, par sa domination des sphères de l’Etat dans tout le monde occidental, donne l’orientation de l’offensive impérialiste et néocoloniale dans les pays du Sud. Enfin ce sont ces mêmes sionistes qui sont les plus fervents propagateurs de l’islamophobie dans l’objectif de scinder et d’opposer les classes populaires selon une logique blancs/immigrés et de délégitimer la cause palestinienne dans les quartiers populaires. Ainsi le néocolonialisme à l’œuvre dans les pays du sud se retrouve sous certaines de ses formes dans les quartiers populaires des pays du Nord, néocolonialisme qui permet de brimer les populations immigrées et de les isoler dans leur soutien à la cause palestinienne. Des formations-vidéos porteront donc sur cette question du néocolonialisme et de l’islamophobie à l’intérieur même des pays occidentaux.

La visée globale de ces formations destinée à un large public est non seulement de permettre de comprendre les phénomènes coloniaux, néocoloniaux et les résistances qu’elles suscitent mais aussi d’inciter chacun d’entre nous à en percevoir les liens réciproques.

print