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Comité Action Palestine 8/10/2023

Très tôt ce matin du 7 octobre, le réveil fut difficile et douloureux pour les Israéliens et les Occidentaux. Ils ont dû se frotter les yeux à plusieurs reprises pour se rendre à l’évidence : la résistance palestinienne a repris de larges territoires occupés avec des combattants disciplinés et bien entraînés. Arrivés par terre, air et mer, ces combattants ont mis en déroute la soi-disant invincible armée sioniste et ridiculisé les services de renseignements israéliens considérés pourtant comme les plus performants du monde. Le temps de reprendre leurs esprits, les Israéliens ont pu constater les énormes dégâts politiques et militaires faits par les Palestiniens. Ils viennent de découvrir, sidérés, que le colosse israélien a des pieds d’argile et que sa force est de la gonflette qui peut impressionner les crédules et les enfants, mais certainement pas les organisations de la résistance palestinienne.

La propagande antipalestinienne et raciste des médias français, comme habituellement, prend parti pour les sionistes et inverse les responsabilités. Elle fait de la victime le bourreau et du bourreau la victime. Le colon israélien devient la victime parfaite des « exactions des islamistes palestiniens ».  Ni les incantations et ni les pleurs, ni les mensonges et ni les préjugés racistes n’empêcheront les Palestiniens de faire valoir leurs droits, par les armes si nécessaire. Et elles sont nécessaires pour bouter hors de la Palestine les colons et faire pièce à l’impérialisme occidental.

La faiblesse des sionistes est de sous-estimer les Palestiniens. La force des Palestiniens est de prendre au sérieux l’ennemi sioniste et de le considérer rationnellement. Le coup d’éclat palestinien a été favorisé par cette disposition d’esprit des sionistes. Ces derniers n’ont rien vu venir, arrogants et aveuglés par leur supériorité technique et militaire supposée. A l’inverse, les Palestiniens procèdent par étape et affinent leur stratégie militaire au fil des confrontations avec l’armée israélienne. Ils testent l’ennemi et observent scientifiquement ses réactions. L’opération du 7 octobre de la résistance islamique, d’une incroyable audace, a été réalisée dans ce but. Les Palestiniens savent qu’ils n’emporteront pas cette bataille tactique. Mais toute l’attention est portée vers la victoire stratégique : éliminer le sionisme de la Palestine. Pour cette raison et patiemment, la résistance palestinienne apprend de chaque conflit armé, de ses propres erreurs et des erreurs de l’ennemi. Le Hamas est devenu le maître du jeu. L’ennemi sioniste est acculé, il doit répondre, mais il ne sait pas comment. Toutes les options puent pour lui.

La résistance a perfectionné ses missiles qui peuvent frapper aujourd’hui partout. Elle crée le doute psychologique chez le colon. Il n’est en sécurité nulle part. La résistance palestinienne a fait la démonstration que le dôme de fer est un mythe, les anti-missiles israéliens ne pouvant rien face aux milliers de missiles palestiniens lancés en masse. L’opération « déluge d’Al Aqsa » enfonce le clou de manière spectaculaire : les Palestiniens ont mené avec succès des opérations terrestres, en libérant momentanément des territoires, en éliminant et en arrêtant des centaines de sionistes. Le doute est définitivement installé dans les esprits étroits des colons israéliens et de leurs soutiens occidentaux alors que le peuple palestinien voit concrètement que la libération de la Palestine est possible. L’enthousiasme palestinien et arabe tranche radicalement avec le pessimisme sioniste.

Avec les énormes gains politiques de l’opération « Déluge d’Al Aqsa », les Palestiniens veulent faire comprendre une chose : chaque opération militaire de la résistance sera plus développée et audacieuse que la précédente. L’objectif est bien de montrer qu’il y a une tendance irréversible vers la libération du territoire et que les colons n’échapperont pas à l’implacable loi de l’histoire récente : la colonisation est vouée à l’échec. La prochaine étape sera certainement d’unifier la résistance armée sur tous territoires palestiniens. La survie de l’autorité palestinienne ne tient plus qu’à un fil. Celle de ses parrains israéliens suivra incontestablement le même chemin.

Si cette opération militaire tactique vient appuyer une visée stratégique, elle a également un effet politique sur le théâtre international en torpillant la normalisation engagée par les dictatures arabes avec l’ennemi sioniste. L’Arabie Saoudite était sur le point de se soumettre au désir israélien et américain. Mais les audacieux combattants palestiniens ont mis un coup d’arrêt à cette trahison orchestrée depuis plusieurs années avec des régimes arabes corrompus et sans soutien populaire. La normalisation, comme les accords d’Oslo, n’a d’autre but que de liquider la cause du peuple palestinien. L’idée que la « paix » est possible avec l’entité sioniste est un mirage que colportent également en France des organisations dites propalestiniennes en se faisant l’écho de la propagande sioniste. Les sionistes ne comprennent que le langage des armes et ont engagé une lutte à mort avec les Palestiniens.

Le génie politique et militaire palestinien a ainsi frappé un grand coup. Et au bon moment. 

Au moment où l’ennemi ne s’y attendait pas, occupé sur le front cisjordanien et par ses fêtes religieuses, et au moment où il était rongé de l’intérieur par des conflits interminables sur la réforme de son système judiciaire. L’intelligence politique palestinienne contraste avec la brutalité et la bêtise propre à un ennemi convaincu de sa supériorité. Les sionistes vont déverser des tonnes d’obus et de missiles sur Gaza. Ils vont détruire des infrastructures, tuer par centaines des Palestiniens. Il faut bien relever le défi gigantesque lancé par les Palestiniens et surtout faire oublier cette humiliation dont il n’est pas certain qu’ils s’en remettront un jour. Mais ce qu’ils ne savent pas c’est qu’ils ont déjà perdu. Ils ont perdu politiquement et moralement à l’instar de leurs parrains occidentaux qui s’affaiblissent au fur et à mesure que les peuples du Sud reprennent la main sur leurs territoires, leurs ressources et leur destin. La Palestine ne fera pas exception. La libération est possible. La résistance islamique en a fait la preuve.

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