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Une seule solution pour tous les réfugiés : la fin du sionisme

Comité Action Palestine

Commémoration des massacres de Sabra et Chatila

L’histoire de l’entité coloniale nommée Israël n’a été qu’une longue et sombre histoire de guerres, de massacres et de spoliation. Du 15 au 18 septembre 1982, les habitants palestiniens et libanais des camps de réfugiés de Sabra et Chatila dans la partie occidentale de Beyrouth sont encerclés et méthodiquement massacrés par l’armée israélienne sous commandement d’Ariel Sharon et les milices chrétiennes libanaises. On parle alors de 3000 victimes mais les chiffres, faute d’enquête indépendante, apparaissent très en deçà de la réalité. Comme à leur habitude, les sionistes couvrent l’histoire de leur voile de mensonges. L’intervention dans les camps de Sabra et Chatila aurait eu pour objectif de démanteler les structures opérationnelles de l’OLP. Mais dès le 1er septembre 1982, les 11 000 combattants de l’OLP avaient quitté Beyrouth. L’objectif inavoué, avéré, du bain de sang prémédité et perpétré par les sionistes et les phalangistes était de terroriser les réfugiés palestiniens pour les éloigner davantage de la terre de Palestine et faire du droit au retour un droit totalement illusoire. Il fallait avant tout de briser toute capacité et velléité de résistance des réfugiés palestiniens contre l’occupant sioniste.

Sabra et Chatila n’est malheureusement qu’un épisode dans le plan sioniste d’annexion et de judaïsation de toute la Palestine. L’ère des massacres commence dès la création de l’Etat d’Israël. Pour ne citer que les plus importants, il y eut celui de Deir Yassine (1948), de Qibia (1954), de Jenine (2002) ou de Gaza (2009 et 2014). L’Etat d’Israël a été édifié sur la Nakba, cette « grande catastrophe » pour les Palestiniens : 500 villages furent rasés de la carte, les terres expropriées et 800000 Palestiniens forcés à l’exil. Des années d’errance, des décennies dans des camps, niés de tous et privés de tous les droits, ils sont et restent le symbole de la politique d’épuration ethnique conduite par le colonialisme juif en Palestine. Les réfugiés palestiniens sont actuellement plus de 7 millions et constituent plus d’un tiers de l’ensemble des réfugiés dans le Monde. Depuis plus de 60 ans, ils attendent toujours l’application de leur droit au retour dans leurs foyers, reconnu par l’ONU en 1948 ! Qui mieux qu’eux symbolise l’exil et l’errance des peuples? Pourtant qui parle d’eux ? Qui exige que justice soit rendue ?

Si les réfugiés palestiniens n’intéressent personne au sein de la « communauté internationale », l’Europe semble soudain préoccupée par les réfugiés syriens. Un impressionnant tapage compassionnel a été orchestré dans les médias. Le bloc impérialiste, les Etats Unis et l’Europe en tête, organise le chaos en Syrie en attisant le conflit et propose en même temps d’accueillir des réfugiés. Comble du cynisme, il envisage d’intervenir militairement en Syrie afin de stopper leur afflux ! La raison de ce soudain intérêt pour ces réfugiés est uniquement économique car leur accueil est une aubaine pour l’Europe, notamment l’Allemagne, dont le déclin démographique explique le besoin d’une main d’œuvre qualifiée. Pour en comprendre aujourd’hui les enjeux, la question des réfugiés doit être envisagée dans sa globalité et non uniquement dans sa dimension humanitaire.

Aux origines du déplacement de population, il y a donc la guerre en Syrie. Dans ce conflit, il est évident que la France, l’Angleterre, Israël et les Etats-Unis principalement  font faire le sale boulot à leurs vassaux : l’Arabie Saoudite, le Qatar, la Turquie et le Koweït… Il s’agirait d’en finir avec le régime de Bachar Al Assad. Mais leurs motivations réelles sont d’affaiblir les nations arabes comme la Syrie, l’Irak et le Yémen, et la puissance économique  montante qu’est l’Iran, en poussant les factions les unes contre autres. Au passage cela permettrait de consolider l’entité sioniste affaiblie par plusieurs défaites contre les résistances libanaises et palestiniennes. L’objectif stratégique global est de maintenir l’influence du bloc occidental dans la région. La devise américaine a toujours été : « Les Etats-Unis n’ont pas d’amis, mais que des intérêts économiques. » Si le chaos sert leurs intérêts économiques, ils feront de ces nations un champ de ruines…

Mais l’hégémonie occidentale et sioniste est en déclin. Les échecs répétés en Palestine, au Liban, en Irak, en Afghanistan et très certainement à terme en Syrie en témoignent. Des puissances émergentes telles que la Chine, la Russie, de nombreux pays d’Amérique latine et des Etats du «Mouvement des Non-Alignés» (Venezuela, Afrique du Sud, Algérie…) s’opposent aux ingérences occidentales et à leur politique du canon au Moyen-Orient. Par ailleurs, les Occidentaux ont bien été obligés de négocier avec l’Iran sur le dossier du nucléaire et sont divisés sur l’intervention en Syrie. Si les marchands de canons ont tout à y gagner, les Etats occidentaux sortiront sans aucun doute encore plus exsangues d’une nouvelle confrontation.

En Palestine, le colonialisme juif poursuit son œuvre avec le blanc -seing des impérialistes, mais aussi de la plupart des Etats arabes, Jordanie, Egypte et Arabie Saoudite en tête. La France est elle aussi particulièrement démonstrative dans son soutien au sionisme. La « judaïsation » d’Al-Quds s’amplifie chaque jour et les assassinats racistes de Palestiniens de tous âges continuent. Mais le peuple reste déterminé et n’accepte ni les compromissions ni les concessions, refusant ainsi l’attentisme et le statu quo des organisations politiques. La résistance acharnée pour protéger la Mosquée al-Aqsa des colons sionistes en témoigne. Dans les prisons, les résistants poursuivent aussi sans relâche leur combat.

Depuis plus de soixante ans, le peuple palestinien est toujours debout, résistant contre l’infernale machine de guerre coloniale israélienne. Il nous indique la voie à suivre. En exil, les réfugiés gardent l’intime conviction que leur retour dans leurs foyers en Palestine est proche. Nous, membres du Comité Action Palestine, sommes à leurs côtés pour réaffirmer que la Palestine est arabe, et soutenir leur lutte jusqu’à la victoire de la résistance et la satisfaction des revendications légitimes :

* La condamnation du sionisme comme mouvement politique colonialiste et raciste.

* Le soutien inconditionnel à la résistance du peuple palestinien et à son combat pour son autodétermination et son indépendance nationale.

* La reconnaissance du droit inaliénable au retour de tous les réfugiés chez eux.

* La libération de tous les résistants emprisonnés.

(septembre 2015)