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Sabra et Chatila, « nous n’oublierons pas »

Calendrier Palestine Libre 2018 « Dans le camp des réfugiés »

L’histoire de l’entité coloniale n’est qu’une longue et sombre histoire de guerres, de massacres et de spoliation. Aucun Palestinien n’est à l’abri des criminels sionistes qui les pourchassent même hors de Palestine. L’objectif inavoué mais avéré de ces crimes est de terroriser les réfugiés palestiniens pour les éloigner davantage de la terre de Palestine et réduire à néant toute perspective de résistance.

Sabra et Chatila sont deux camps palestiniens contigus de Beyrouth Ouest, installés en 1949 pour accueillir les habitants du nord de la Palestine expulsés par les sionistes. Deux camps tristement célèbres pour avoir subi le plus important massacre de civils palestiniens et libanais de l’histoire récente. En septembre 1982 l’armée sioniste, sous le commandement d’Ariel Sharon, profitant du départ du Liban des combattants de l’O.L.P. puis des forces internationales chargées de protéger les civils, encerclent ces deux camps. En collaboration étroite avec les milices chrétiennes des forces libanaises, ils s’acharnent pendant deux jours sur la population, massacrant des milliers d’hommes, de femmes et d’enfants. On fait état de plus de 3000 victimes. En décembre 1982, le massacre de Sabra et Chatila est défini comme un acte de génocide par l’Assemblée des Nations Unies. Mais malgré plusieurs enquêtes, aucun des bourreaux n’a, jusqu’ aujourd’hui, été inquiété.

Par son ampleur, le massacre de Sabra et Chatila est le symbole de tous les autres massacres dont ont été victimes les réfugiés palestiniens. Au Liban, déjà en 1976, les phalangistes chrétiens s’attaquent aux camps palestiniens de Dbayé, Tal al Zaatar et Jisr al-Bacha. Après 8 mois de siège, le camp de Tal el-Zaatar sera entièrement détruit et plus de 2000 de ses habitants massacrés. En 1982, lors de l’invasion israélienne du Liban, dans le camp de Burj al-Chamali, 130 civils sont enterrés vivants lorsqu’un missile frappe l’abri où ils se sont réfugiés. En Jordanie lors des opérations de « Septembre Noir », des massacres sont commis par l’armée jordanienne dans les camps palestiniens soumis à d’intenses bombardements. A Gaza, les massacres se succèdent aussi. En 1956 lors de la guerre de Suez, les sionistes et leurs alliés assassinent plusieurs centaines de réfugiés des camps de Khan Younès et Rafah. Lors des dernières guerres de Gaza, on dénombre plusieurs milliers de victime dont des familles entières. En Cisjordanie, lors de la seconde Intifada, l’armée s’attaque pendant 10 jours au camp de réfugiés de Jénine tuant des centaines d’habitants.

Chaque année, le 17 septembre, un hommage est rendu à tous ces martyrs dans le camp de Chatila. Un hommage pour déclarer « nous n’oublierons pas » et pour réaffirmer que ces crimes n’ôteront jamais la détermination de libérer la Palestine. Pour les habitants palestiniens des camps, une seule place, en Palestine, et une seule voie, le retour dans leur foyer.

Comité Action Palestine

Photo : Kamal Maarouf, survivant des massacres de Sabra et Chatila, nous montre la photo de son fils Jamal, assassiné à 19 ans (Comité Action Palestine)