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Les soulèvements dans le monde arabe et la résistance palestinienne

Avec les recompositions politiques récentes du monde arabe, c’est un nouveau contexte régional qui est en train de se dessiner pour la résistance palestinienne avec des enjeux différents et des alliances d’une autre nature. Trois séries dehaniyehegypte paramètres doivent être pris en compte pour essayer de percevoir ou d’anticiper les répercussions positives ou négatives d’une telle évolution sur la révolution palestinienne. Le premier facteur déterminant est constitué par la radicalisation ou l’absence de radicalisation des soulèvements révolutionnaires dans des Etats comme la Tunisie ou l’Egypte. Le deuxième facteur, stratégique, est lié à la victoire ou à la défaite de l’axe de résistance moyen-oriental (Iran-Syrie-Hezbollah) face aux agressions impérialistes. Enfin le troisième facteur repose sur la capacité des organisations de résistance palestinienne de réaliser une lecture juste des événements en cours et de nouer les alliances favorables.

Si le soutien à la cause palestinienne est gravé dans le marbre de la conscience des peuples arabes, il est difficile d’en dire autant pour les Etats arabes depuis la période des décolonisations. Quelques Etats ont certes manifesté depuis 1948 une solidarité sincère envers les luttes du peuple palestinien comme l’Algérie et l’Irak, mais la plupart ont essayé d’instrumentaliser cette noble cause des peuples opprimés pour une question de leadership régional lorsqu’ils ne l’ont pas trahie. Dans cette configuration d’Etats arabes soumis aux impératifs occidentaux et animés par une rivalité intestine, les alliances de la résistance palestinienne ne pouvaient être que précaires et peu productives. Globalement, le contexte géopolitique a été défavorable aux luttes du peuple palestinien depuis la Nakba et la création de l’entité sioniste.

 

Avec les recompositions politiques récentes du monde arabe, c’est un nouveau contexte régional qui est en train de se dessiner pour la résistance palestinienne avec des enjeux différents et des alliances d’une autre nature. Trois séries de paramètres doivent être pris en compte pour essayer de percevoir ou d’anticiper les répercussions positives ou négatives d’une telle évolution sur la révolution palestinienne. Le premier facteur déterminant est constitué par la radicalisation ou l’absence de radicalisation des soulèvements révolutionnaires dans des Etats comme la Tunisie ou l’Egypte. Le deuxième facteur, stratégique, est lié à la victoire ou à la défaite de l’axe de résistance moyen-oriental (Iran-Syrie-Hezbollah) face aux agressions impérialistes. Enfin le troisième facteur repose sur la capacité des organisations de résistance palestinienne de réaliser une lecture juste des événements en cours et de nouer les alliances favorables.

A court et moyen terme, les offensives contre-révolutionnaires menées par l’Occident en Libye et surtout en Syrie jouent clairement en défaveur de la cause palestinienne. En Libye, après la chute du régime Kadhafi, le nouveau pouvoir manifeste clairement son allégeance à l’Occident en promettant d’accueillir sur son territoire trois bases militaires : de l’Otan, de la France et d’Israël. L’offensive impérialiste contre la Syrie vise clairement à casser l’axe de résistance régional à Israël et l’Occident. Cet axe constituait jusqu’alors un puissant soutien à la résistance palestinienne au point de vue financier, militaire et diplomatique. L’une des conséquences de la déstabilisation de la Syrie par l’Occident et les pétromonarchies est l’isolement dans lequel se retrouve la Palestine. Isolement d’autant plus fort que certains officiels du Hamas ont ouvertement pris fait et cause pour les groupes rebelles téléguidés de l’étranger. Cette trahison d’une faction du Hamas a été dénoncée par certains dirigeants du mouvement à Gaza mais le mal est fait et la résistance palestinienne devra encore en subir les conséquences pendant plusieurs années. En Tunisie et en Egypte, les nouveaux pouvoirs islamistes issus des soulèvements sont politiquement proches du Qatar et de l’Arabie Saoudite. Certains actes et prises de positions des nouveaux dirigeants viennent renforcer la politique guerrière et pro-occidentale des pétromonarchies. Ainsi en Tunisie a été organisée la conférence des « amis de la Syrie » pour appeler à des sanctions contre le régime syrien. Les Frères musulmans d’Egypte, de concert avec les « Pinochets arabes », appellent à la chute du régime baasiste de Syrie en pleine conférence des Etats non-alignés organisée par l’Iran. Et malgré certaines promesses électorales, les politiques de normalisation avec l’entité sioniste ont été globalement maintenues. Au point que la circulation des hommes et des marchandises entre Gaza et l’Egypte est plus difficile aujourd’hui qu’au temps de Moubarak.

A plus long terme cependant, les transformations politiques dans le monde arabe peuvent contribuer à affaiblir une domination occidentale et sioniste qui a déjà commencé à montrer des signes de déclin. Si la Syrie sort victorieuse de la guerre contre les groupes de mercenaires djihadistes agissant pour le compte de l’Occident, l’axe de résistance en sortira renforcé et les effets directs et indirects ne peuvent être que bénéfiques pour le peuple palestinien. D’autre part, si l’éventualité d’une radicalisation des révolutions tunisienne et surtout égyptienne venait à se réaliser, la résistance palestinienne gagnerait en profondeur stratégique, en moyens militaires, en aides matérielles, en soutien politique et idéologique. Et le rapport de force régional s’inverserait : l’entité sioniste connaitrait alors l’isolement actuel de la Palestine, isolement qui précipiterait sa disparition. La libération des peuples arabes du néocolonialisme occidental et la libération de la Palestine du colonialisme sioniste vont de pair. La victoire des peuples dans la région dépend de la possibilité d’instaurer une dynamique positive de rapports et de solidarités entre la cause arabe en général et la cause palestinienne en particulier.

Comité Action Palestine