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La journée de la terre, 30 ans après

Tract distribué à l’occasion du 30 ème anniversaire de la journée de la terre.
Voir la présentation de la soirée organisée à cette occasion.

Le 30 mars 1976, six Palestiniens de l’intérieur (c’est-à-dire ceux qui ont pu rester en 1948 après la création par la force de l’état d’Israël) étaient abattus par l’armée d’occupation d’Israël, 96 blessés et 300 autres étaient arrêtés. Leur crime ? Avoir manifesté contre l’État sioniste qui avait confisqué et déclaré “ zone militaire ” 1700 hectares appartenant à des villages palestiniens.



Depuis, tous les 30 mars, la “ Journée de la Terre ” commémore cet événement partout dans le monde où se trouvent les défenseurs des droits du peuple palestinien.

Cette journée est avant tout symbolique. Rappelons qu’en 1948, l’Etat juif avait expulsé près d’un million de Palestiniens et détruit plus de 400 villages. La majeure partie des terres palestiniennes avait été confisquée dans la perspective de fonder le “ Grand Israël ”. Dès lors, cette politique de confiscation des terres en vue de judaïser la Palestine (c’est-à-dire voler des terres aux Palestiniens pour les donner aux juifs), s’est poursuivie sans relâche et s’intensifie, accumulant crimes de masses, assassinats de leaders politiques et emprisonnements de résistants : la colonisation de toute la Palestine est inscrite au cœur du projet sioniste. Avec la construction du mur qui vole chaque jour plus de terre aux Palestiniens et la judaïsation actuelle de la vallée du Jourdain, du Naqab et de Jérusalem, rien ne semble arrêter cette machine à tuer et à coloniser.

Pourtant, depuis la création de l’Etat d’Israël, le peuple palestinien a toujours résisté à cette formidable entreprise de destruction de sa société, soutenue par les pays occidentaux et en particulier les Etats-Unis et la France. Même si les difficultés furent énormes, il a réussi à contrecarrer la volonté expansionniste d’Israël : l’évacuation de Gaza, si elle est pensée par les dirigeants criminels d’Israël comme un retrait tactique, n’en constitue pas moins pour eux un échec.

En effet, la colonisation de ce territoire a été rendue impossible grâce à la résistance du peuple palestinien auquel les dirigeants-terroristes d’Israël veulent infliger une punition en l’affamant par le contrôle des frontières.

Ce n’est pas la seule défaite des sionistes dans la région, car après 20 ans d’occupation, l’armée israélienne a dû aussi se retirer du Sud-Liban face à la détermination de la résistance libanaise sous la direction du Hezbollah. L’invincibilité de l’Etat sioniste n’est plus qu’un mythe, malgré le discours des médias qui s’ingénient à nous présenter ces échecs comme des gestes de bonne volonté et de paix. Cette « paix », toujours promise jamais réalisée en raison de la nature guerrière et coloniale de l’Etat israélien, ne fait plus recette auprès du peuple palestinien qui a élu le Hamas aux plus hautes fonctions dans le but de continuer la lutte de libération nationale. Ces élections furent aussi une défaite pour l’Etat terroriste d’Israël qui comptait sur une Autorité palestinienne conciliante pour mener à bien sa politique coloniale.

Confronté à ces échecs successifs et les élections législatives approchant, l’Etat israélien cherche à donner des gages de puissance à sa société coloniale : il entreprend des actions de force comme le kidnapping des prisonniers politiques dans la prison de Jéricho (avec les complicités américaine et anglaise) ou comme les incursions meurtrières à Tulkarem ou à Jénine. Mais l’enjeu principal est surtout de pousser le Hamas et toute la résistance à réagir pour justifier ensuite une politique de répression d’envergure contre le peuple palestinien. Celui-ci ne fait pas seulement face à l’Etat colonial, mais aussi à cette société israélienne dans son ensemble qui continue à nier son existence.

Plus largement, ces échecs sont ceux des Etats occidentaux qui, dans leur tentative de soumettre tout le Moyen-Orient à la domination d’Israël et donc à la leur, n’ont pas réussi à vaincre la résistance du peuple irakien ni à désarmer (avec la résolution 1559 de l’O.N.U.) les forces de libération nationale au Liban. Une nouvelle déconvenue attend les armées sionistes et impérialistes : c’est la guerre qui se prépare contre le peuple iranien au nom de la lutte contre la prolifération nucléaire alors que l’Etat colonial d’Israël possède plus de 200 têtes nucléaires. Mais cette justification (utilisée pour envahir l’Irak) de la nouvelle guerre qui s’annonce ne doit tromper personne, car s’il devait y avoir désarmement nucléaire il devrait commencer d’abord par les Etats-Unis, Israël et leurs alliés occidentaux.

En Palestine occupée, le peuple Palestinien est toujours debout, uni depuis plus de soixante ans contre l’infernale machine de guerre coloniale israélienne. Il nous indique la voie à suivre.