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« Il n’y a pas d’autre voie alternative possible… »

Lannemezan 2022 : déclaration de la Campagne Unitaire pour la Libération de Georges Abdallah lue à la fin de la manifestation : « Il n’y a pas d’autre voie alternative possible… »

Chers amis, chers camarades,

« D’innombrables batailles ont été livrées, certaines ont été perdues, d’autres ont été gagnées mais dans l’ensemble et en dépit de toutes les pertes et en dépit de toutes les erreurs, les masses populaires ont pu consolider certaines réalisations dont personne ne peut aujourd’hui contester leurs portées stratégiques. Le peuple palestinien est toujours là et la cause palestinienne est plus que jamais vivante ».

Ces paroles, nous tous ici réunis, nous les reconnaissons d’emblée comme étant bien celles de Georges Abdallah. Nous les reconnaissons par cette affirmation indéfectible qui ponctue chacune des déclarations de notre camarade : ce fameux « Nous vaincrons ! ». Nous les reconnaissons à cet optimisme historique qui sous-tend chacune de ses analyses : un optimisme qui n’est pas celui d’un doux rêveur ou d’un idéaliste forcené déconnecté de la réalité qui à 70 ans passés continue de s’illusionner sur ses rêves de jeunesse ; mais qui, au contraire, est celui anime tout combattant de la résistance, tout révolutionnaire.

Or nous le savons intrinsèquement et intimement, Georges Abdallah a raison !

Georges Abdallah a raison quand il souligne que le peuple palestinien est toujours là et que la cause palestinienne est plus que jamais vivante ! Le peuple palestinien est toujours là après plus de 100 ans de colonisation ; les Palestiniens sont toujours là malgré cette volonté acharnée de réduire à néant ce peuple, cette terre. Le peuple palestinien est toujours là et fait face à ses bourreaux que sont l’entité sioniste et les impérialistes : il résiste encore et toujours, pierre par pierre et mur par mur à l’occupant réussissant à le frapper partout, à chaque instant et en plein cœur jusqu’à Jérusalem-Est.Toute l’Histoire de la Palestine n’est que résistance et combat, et les actions héroïques de ces derniers mois et de ces derniers jours ne sont que la face visible d’une réalité plus globale : la résistance n’a jamais cessé car elle est la loi même de l’existence du peuple palestinien mais elle est aujourd’hui assumée par une nouvelle génération de combattants « indomptables lions » qui par leur lutte armée reprennent le flambeau de la lutte de libération nationale, frappent l’ennemi partout où il se trouve et démontrent jusque dans leur sang que « La Palestine vivra » et que certainement, assurément, indéniablement, inéluctablement, « La Palestine vaincra ! ».

Palestine vivra ! Palestine vaincra ! Libérez Georges Abdallah !

Chers camarades, nous le savons ! Georges Abdallah a effectivement raison quand il affirme que la cause palestinienne est bien vivante ! Elle l’a été, elle l’est et elle le restera car le peuple palestinien et sa glorieuse résistance n’ont pas d’autre échappatoire que de lutter, de combattre et de se libérer du colon pour pouvoir continuer à être. Répétons-le ici, une fois de plus : il n’y a pas d’autre voie alternative possible ! L’entité sioniste n’est pas réformable ! Rien n’est à attendre du colon – ni la fin de son système d’apartheid, ni une soi-disant démocratisation progressiste de son gouvernement. Il faut être pour le moins bien naïf pour croire qu’une négociation du pouvoir, de la terre et des intérêts pourrait un jour être possible entre le colon et son colonisé, entre le dominant et l’opprimé dans ce rapport d’anéantissement qu’est le système colonial.

Tous les choix politiques et militaires de l’occupant sioniste depuis son implantation en terre de Palestine jusqu’à aujourd’hui ne laissent planer aucun doute quant à l’objectif visé : non seulement réduire à néant la lutte du peuple palestinien mais « surtout en finir avec le peuple palestinien en tant que tel ». Cette mise à mort est consubstantielle au système colonial et à l’existence même de l’entité sioniste. Et dans ce système, l’apartheid n’est pas une simple variable d’ajustement dont il faudrait juste revendiquer dans nos mots d’ordre l’arrêt : l’apartheid est inscrit dans le code génétique de ce système d’oppression et c’est un leurre de penser qu’un seul état « Israël-Palestine » démocratique, débarrassé de l’apartheid est possible ou alors il a un nom : la Palestine et toute la Palestine !

De la mer au Jourdain, la Palestine aux Palestiniens !

Alors oui chers camarades, nous le savons ! Georges Abdallah a aussi raison quand il affirme que « le peuple palestinien sait mieux que quiconque que les compromissions ainsi que toutes les versions capitulardes ne mènent qu’à sa perte ». Dans cette guerre de longue haleine dans laquelle est engagé le peuple palestinien pour sa survie, le soutien à la Palestine, tout notre soutien et notre solidarité active doivent aller avant tout, principalement et sans tergiversation à l’héroïque résistance du peuple palestinien, à cette jeune et moins jeune avant-garde combattante palestinienne qui lutte en première ligne par les armes contre l’occupant pour regagner sa terre, celle de la Palestine historique. La victoire de ces flambeaux de la résistance et avec elle de tout le peuple palestinien peut seule garantir le retour d’un état de droit en Palestine ; elle seule peut garantir le retour d’un état de paix en Palestine – car là aussi ne nous leurrons et rappelons-nous « Pas de justice, pas de paix ! – tout comme elle est la seule garantie de l’application du juste et légitime droit au retour de tous les Palestiniens. Il n’y a pas d’autre soi-disant processus alternatif possible à construire en dehors de cette résistance de l’intérieur, en dehors de cette résistance de la Palestine occupée et rien d’autre à attendre dans les centres impérialistes de ceux-là même qui arment, normalisent, négocient ou reprennent des relations privilégiées avec l’ennemi ! « Face à l’occupation et à la barbarie de l’occupant, la première réponse légitime que l’on doit afficher avant tout autre chose est la solidarité, toute la solidarité, avec ceux et celles qui par leur sang font face à la soldatesque de l’occupation ». La solidarité, toute la solidarité donc avec la marche du retour, oui, mais avec celle de Gaza !

Vive la lutte armée du peuple palestinien !

Chers amis, chers camarades, nous le savons ! Georges Abdallah a raison ! Dans son combat de toute une vie pour la Palestine mais aussi pour tous les autres fronts où il est de nos luttes : anti-impérialistes, anticapitaliste, antisioniste et antifasciste. Sur tous ces fronts, Georges Abdallah est toujours là et sa cause est plus que jamais vivante ! Cette identité politique jamais reniée – celle d’un combattant arabe, communiste, révolutionnaire que nous n’avons pas peur d’afficher par nos affiches partout où nous sommes car Georges Abdallah est notre camarade et que nous sommes de son identité politique – est bien ce qui lui vaut aujourd’hui d’entrer dans une 39e année de détention derrière ces murs et ces barbelés.

Pour sa libération, depuis ce premier jour où certains de nos camarades ici présents – honneur à eux ! – ont initié ce combat, d’innombrables batailles ont été livrées, certaines ont été perdues, d’autres ont été gagnées et dans l’ensemble et en dépit, depuis ces dernières années, force est de constater que les soutiens solidaires sur le plan local, national et international n’ont fait que s’étendre et se consolider pour exiger sa libération mais aussi porter haut et fort ses idées et son combat révolutionnaire car « c’est justement sur le terrain de la lutte antiimpérialiste et anticapitaliste que l’on peut, que l’on doit apporter le soutien le plus significatif à nos camarades embastillés ».

Mais là encore, nous le savons intrinsèquement et intimement, Georges Abdallah a aussi raison quand il énonce lui-même la clé de sa libération en rappelant qu’indéniablement elle ne relève pas des arguties judiciaires puisque « c’est toujours au niveau des instances politiques que l’on décide de la place et du rituel judiciaire quand il s’agit des prisonniers politiques » ; mais qu’elle est bien plutôt conditionnée à un rapport de force à gagner pour faire comprendre aux représentants de l’impérialisme français que son incarcération commence à peser plus lourd que sa libération.

Ce rapport de force, tels les lions indomptables, nous avons encore à l’intensifier pour frapper d’une seule main unie et unitaire plus, plus vite et plus fort pour faire en sorte que chaque mois, chaque semaine, mille initiatives fleurissent pour Georges Abdallah face à toutes les instances du pouvoir de l’Etat français, sur toutes les places publiques et jusque dans les stades ! Car il y a urgence et que cela aussi, nous le savons bien : tout comme en Palestine la victoire est au bout du fusil, temps est venu en France de faire de notre solidarité une arme pour la libération de notre camarade, pour la victoire ou la victoire !

Georges Abdallah, tes camarades sont là !

La résistance est un droit ! Liberté pour Georges Abdallah !

« Que mille initiatives solidaires fleurissent en faveur de la Palestine et de sa prometteuse Résistance !

La solidarité, toute la solidarité avec les résistants dans les geôles sionistes et ailleurs de par le monde !

Honneur aux masses populaires en lutte !

À bas l’impérialisme et ses chiens de garde sionistes et autres réactionnaires arabes !

« Le capitalisme n’est plus que barbarie, honneur à tous ceux et celles qui s’y opposent dans la diversité de leurs expressions !» (Georges Abdallah)

Paris, le 22 octobre 2022

Campagne Unitaire pour la Libération de Georges Abdallah