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« Israël », l’état d’exception

Comité Action Palestine, 3 février 2024

Face au crime israélien à Gaza et en Palestine depuis 75 ans, beaucoup parmi nous s’interrogent : pourquoi « Israël » se permet de tuer et de détruire sans réaction de la « communauté internationale » ? Pourquoi n’est-il pas contraint à appliquer le droit international et les dizaines de résolutions de l’ONU comme pourrait l’être n’importe quel autre pays ?

Justement. « Israël » n’est pas un Etat comme un autre. Il a un statut d’exception qui l’affranchit du droit international et du respect de la vie humaine. Il a été fondé sur la base d’une violence coloniale inouïe et du plus grand mensonge de l’Histoire. La méthode était simple : terroriser et massacrer pour chasser les Palestiniens de leurs terres tout en clamant que ce territoire prétendument sans peuple lui a été donné par la Bible. Il a été engendré par un viol colonial et reconnu par l’ONU. A Gaza, le peuple palestinien est génocidé, mais aucune nation, hormis le Liban, l’Irak et le Yémen, ne lui apporte une assistance sur le terrain. Le permis de tuer en masse a été accordé à l’entité sioniste.

« Israël » a été créé par l’ONU, en réalité par les grandes puissances de l’époque, et pourtant il se moque de l’ONU. Lorsque la Cour Internationale de Justice évoque le « risque plausible de génocide », « Israël » répond : « antisémitisme ! ». Tout ce qui s’oppose à sa politique criminelle est forcément de l’antisémitisme. Après la Cour Internationale de Justice, c’est au tour de l’UNRWA, l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens, d’être la cible d’accusations de la part des sionistes : des employés de cette agence auraient participé à l’attaque du 7 octobre. Dans la foulée de la destruction complète de Gaza, les sionistes cherchent à couper les vivres aux Palestiniens et à liquider une fois pour toutes le droit au retour des réfugiés qui composent 80 % des habitants de Gaza. Par sa simple existence, Gaza symbolise non seulement la résistance, mais aussi l’espoir de tout un peuple de retrouver un jour sa terre et son foyer.

Mais d’où vient ce sentiment d’impunité et d’arrogance des sionistes ? De la protection de ses parrains occidentaux. Sans les Occidentaux, l’armée « israélienne » serait impuissante face à la noble et héroïque résistance du peuple palestinien. Les Etats-Unis, la France, la Grande Bretagne, l’Allemagne fournissent à « Israël » toute l’aide militaire et politique dont il a besoin. Sans « Israël », la domination occidentale dans cette région du monde s’effondrerait. C’est pour cette raison qu’il a le soutien inconditionnel des Etats-Unis et de l’Europe. « Israël » est la base terroriste de l’Occident.

« Israël » a le permis de tuer en Palestine, mais aussi en Iran, en Libye, en Irak, en Syrie, enfin partout dans le monde si cela sert ses intérêts et ceux de l’Occident. C’est un tueur sans frontières. Les sionistes ont inventé le méga-terrorisme. Ils peuvent tuer femmes, enfants, militants, opposants, par air, terre, mer, dans n’importe quel endroit du monde. Ils ont un objectif : coloniser toute la Palestine. Un moyen : le terrorisme à grande échelle. Dénoncer cette politique du massacre de masse est criminalisé par le gouvernement français. La menace de dissolution pèse aujourd’hui sur plusieurs associations dont le Comité Action Palestine.

Avec plus de 27 000 morts à Gaza aujourd’hui, nous ne baisserons pas les bras pour dénoncer ce crime. Si Gérald Darmanin nous donne tort, l’Histoire nous donne raison. La résistance palestinienne mène aujourd’hui un combat décisif pour l’avenir de la Palestine. Elle a tout notre soutien et rien, sinon la force et l’arbitraire, ne nous empêchera de la soutenir.

Palestine vivra, Palestine vaincra !




STOP AU JUMELAGE BORDEAUX-ASHDOD !

Signez la pétition :

https://www.mesopinions.com/petition/politique/stop-jumelage-bordeaux-ashdod/227472?source=link&tmstp=1706907190&p=petition

Déjà connue pour son passé de port négrier, Bordeaux reste fidèle à sa réputation en maintenant son soutien à l’Etat-colonie Israël alors que ce dernier vient d’être reconnu par la Cour Internationale de Justice comme responsable d’actes à caractère génocidaire à Gaza. En effet Bordeaux est jumelée depuis 1984 avec la colonie israélienne d’Ashdod, construite sur les ruines du village palestinien d’Isdud, rasé en 1948 par les forces sionistes, et dont les 4000 habitants palestiniens ont été chassés et ont trouvé refuge à Gaza. Depuis cette date, les habitants d’Isdud et leurs descendants attendent l’accomplissement de leur Droit au Retour, pourtant reconnu au travers de la résolution 194 de l’ONU.
Déjà maintenue sous blocus depuis 15 ans et de nombreuses fois meurtrie par des attaques sionistes à répétition, Gaza est, depuis le 7 octobre 2023, sous le feu continuel de l’armée israélienne, avec plus de 25 000 tonnes de bombes larguées sur le territoire et plus de 27000 tués dont une majorité de femmes et d’enfants. Depuis 4 mois, cette prison à ciel ouvert est sans vivres, sans eau, sans électricité, sans aide, et subit des conditions les plus inhumaines que l’on puisse imaginer. L’aide humanitaire est actuellement bloquée dans le port d’Ashdod alors que des manifestants israéliens empêchent les camions de l’acheminer vers Gaza.

Et pourtant avez-vous entendu le Maire de Bordeaux prononcer la moindre déclaration à ce sujet ? L’avez-vous entendu remettre en cause le partenariat historique entre sa ville et Ashdod, pour dénoncer cette situation scandaleuse ? Non, pas un seul mot, pas une seule condamnation des massacres commis envers les Palestiniens et du sort ignoble de plus de 2 millions de Gazaouis.

Les Bordelais ne peuvent pas admettre ce silence complice face à l’horreur et au génocide en cours. Ils doivent réclamer haut et fort l’arrêt immédiat du jumelage avec Ashdod !

Photo d’Isdud avant la Nakba




«¿Condena usted a Hamás?»

Nadie, o casi nadie ha escapado a esta pregunta ritual de los medios de propaganda a sueldo de los sionistas. Esta pregunta oculta otra: ¿está usted en el campo del bien occidental o del mal palestino? Desde la época colonial, nada ha cambiado en la vieja mentalidad europea. Europa ha colonizado el planeta entero en nombre de la civilización. «El deber de las razas superiores es civilizar las razas inferiores», decía Jules Ferry. Dice hoy B. Netanyahu que los colonos judíos en Palestina son el pueblo de la luz.

Misma mentalidad, mismo procedimiento. En nombre de la civilización, la colonización de África, Asia y América Latina fue una aventura europea sangrienta. La colonización europea de Palestina no es menos sangrienta. El Estado sionista fue fundado en 1948 sobre la matanza de palestinos y la limpieza étnica. El robo permanente de las tierras palestinas requiere matanzas permanentes, el Estado «israelí» despliega desde el 7 de octubre activos militares sin precedente para arrasar Gaza y destruir a los palestinos. En nombre de la civilización de la luz, el Estado sionista repite en Palestina lo que Europa hizo en la época colonial: colonizar y exterminar.

A través de su brazo armado israelí, Occidente busca liquidar definitivamente la causa del pueblo palestino. Hay que borrar Palestina borrando Gaza y expropiando a los palestinos de Cisjordania. En nombre de la civilización y la democracia, Occidente mata. Y mata en masa. Desde 2001, las guerras dirigidas por los Estados Unidos en los países árabes y musulmanes han causado directa o indirectamente la muerte de 4,5 millones de personas. No es de extrañar que Occidente apoye el genocidio en curso. La matanza masiva es el modus operandi occidental habitual. Nada debe perjudicar sus intereses y obstaculizar el saqueo de los recursos. El derecho del más fuerte mató definitivamente al derecho internacional. El asesinato de 500.000 niños iraquíes está gravado para siempre en la memoria árabe. La Corte Internacional de Justicia, a la que ha recurrido Sudáfrica, puede decir que el Estado israelí es genocida, pero nada podrá obligar a los sionistas a detener la masacre, si no la propia resistencia palestina y sus aliados.

Para poder responder a la pregunta «¿Condena usted a Hamás?» Antes de eso, habrá que responder a todas las demás preguntas: ¿condena usted 1948 y la depuración étnica? ¿Condena usted las matanzas de Sabrá y Chatila? ¿Condena usted las guerras del Líbano y de Gaza? ¿Condena usted el bloqueo de Gaza desde hace 15 años? ¿Condena usted el robo de tierras? ¿Condena usted la tortura en las cárceles israelíes? ¿Condena usted la matanza de bebés en Gaza? ¿Condena usted a «Israel»? ¿Condena usted los 4,5 millones de muertos causados por sus guerras en los países árabe-musulmanes desde 2001? La lista de preguntas es infinita. Si una vida palestina o árabe vale una vida occidental, entonces la pregunta «¿Condena usted a Hamás?» no tiene razón de ser. Es incluso una vergüenza hacer tal pregunta, ya que la historia occidental está marcada, sí misma, por expediciones militares sangrientas.

Nunca más Occidente podrá dar lecciones de humanidad o lecciones sobre los derechos humanos y la democracia. La violencia colonial y neocolonial se ha convertido en la regla y, para protegerse de esta violencia, la resistencia se convierte también en la regla.

A diferencia de lo que dice la propaganda engañosa, la resistencia sigue siendo tan fuerte que el enemigo sionista se ve obligado a retirar tropas del norte de la Franja de Gaza. Incluso, se está expandiendo. Los yemeníes han logrado, con el control del Mar Rojo, crear un bloqueo del Estado sionista. La valiente resistencia yemení no duda en enfrentarse a los Estados Unidos para ayudar a sus hermanos de Gaza. La resistencia libanesa acosa diariamente al ejército sionista. La resistencia no desarma. Es hora de defender no el campo del bien o del mal sino el campo de la justicia, el campo de la resistencia.

¡Palestina vivirá! ¡Palestina vencerá!

Comité Action Palestine

 19 de enero de 2024




« Vaut mieux une fin horrible qu’une horreur sans fin »

Comité Action Palestine, 27 janvier 2024

La Palestine souffre. La Palestine est martyrisée. La Palestine saigne, crie et pleure sous les impitoyables bombes de l’ennemi sioniste. Après les massacres coloniaux, après l’ignoble esclavage de plusieurs siècles, après les massacres et les génocides du 20ème siècle, qui aurait imaginé voir en direct un nouveau génocide ? Qui aurait imaginé que la plupart des nations laisseraient faire ? Qui aurait imaginé que les nations occidentales apporteraient leur appui total aux bourreaux sionistes ? Qui aurait imaginé que notre monde était encore capable d’enfanter l’une des pires barbaries de l’humanité ? Qui aurait imaginé que cette barbarie nommée « Israël » aurait encore l’audace et le culot d’accuser d’antisémites tous ceux qui dénoncent son crime génocidaire?

Ni les images des bébés déchirés par les bombes, ni les milliers de victimes assassinées, ni la famine qui guette toute une population, ni toutes les infrastructures détruites n’ont poussé les alliés de l’entité sioniste à retenir son bras meurtrier. En réalité, l’affaire était entendue depuis longtemps. Il fallait se débarrasser des Palestiniens. S’en débarrasser en trouvant le bon moment et le bon prétexte. La Palestine n’a que trop résisté, il fallait donner un grand coup de balai de nettoyage ethnique. Comme en 1948, le boulot devait être recommencé pour en finir définitivement avec les Palestiniens. Le vrai grand remplacement, c’est celui-là. Massacrer et expulser un peuple pour que des colons venus d’ailleurs lui prennent ses terres, ses maisons et toutes ses richesses, en faisant pleuvoir des bombes, jour et nuit, pendant plus de 110 jours.

Mais l’histoire n’est jamais écrite à l’avance. La Palestine vit encore. Elle n’a pas encore dit son dernier mot comme elle n’a pas encore rendu son dernier souffle. Elle vit grâce à sa résistance. Dans la souffrance absolue, mais elle vit. Chaque résistant palestinien qui se lève a fait sien ce slogan : « Vaut mieux une fin horrible qu’une horreur sans fin ».

L’attachement à la terre et à la nation palestinienne est si profond que rien n’empêchera les Palestiniens de se battre pour leurs droits quels que soient les sacrifices. Les Palestiniens sont comme vous et moi. Ils veulent vivre en toute sécurité dans leur pays, libres de leurs mouvements, libres de décider de leur avenir individuel et collectif. Ils veulent en tant que peuple et nation extirper de leur terre le colon, ce monstre pilleur et criminel. Ils veulent extirper le malheur et rétablir la justice.

La Cour de Justice Internationale a clairement établi que les dirigeants « israéliens » faisaient courir un risque génocidaire dans la bande de Gaza. Mais ces derniers n’en auront rien à faire. Les sionistes ont toujours affirmé qu’ils se moquaient complètement du droit international. Le droit international est mort il y a bien longtemps en Irak et en Libye, mais il vient d’être définitivement enterré à Gaza. Juste après avoir rendu son avis vendredi 26 janvier, la Cour Internationale de Justice a été accusée d’antisémitisme par un ministre « israélien ». Même le droit international est antisémite. Dire à « Israël » d’arrêter de tuer par dizaine de milliers des civils est antisémite ! Peut-on ramener à la sagesse la folie meurtrière ? Peut-on ramener à la raison un tueur qui ne vit que du sang de l’autre ? Il n‘ y a que la résistance pour mettre fin à ce cycle d’un siècle de colonisation sioniste. Seule la résistance palestinienne et ses alliés mettront hors d’état de nuire les criminels sionistes. Il faut la soutenir par tous les moyens et continuer la mobilisation partout où c’est possible.

Palestine vivra ! Palestine vaincra !

Dessin : Youssef Daher, réfugié palestinien au Liban




« Est-ce que vous condamnez le Hamas ? »

Comité Action Palestine, le 20 janvier 2024

Personne ou presque n’a échappé à cette question rituelle des médias de propagande à la solde des sionistes. Cette question en cache une autre : êtes-vous dans le camp du bien occidental ou dans le camp du mal palestinien ? Depuis l’époque coloniale, rien n’a changé dans la vieille mentalité européenne. L’Europe a colonisé la planète entière au nom de la civilisation. « Le devoir des races supérieures est de civiliser les races inférieures », disait Jules Ferry. B. Netanyahou dit aujourd’hui que les colons juifs en Palestine sont le peuple de la lumière.

Même mentalité, même procédé. Au nom de la civilisation, la colonisation de l’Afrique, de l’Asie et de l’Amérique latine fut une aventure européenne sanglante. La colonisation européenne de la Palestine n’en est pas moins sanglante. L’Etat sioniste a été fondé en 1948 sur le massacre des Palestiniens et l’épuration ethnique. Le vol permanent des terres palestiniennes nécessitant des massacres permanents, l’Etat « israélien » déploie depuis le 7 octobre des moyens militaires sans précédent pour raser Gaza et détruire les Palestiniens. Au nom de la civilisation de la lumière, l’Etat sioniste répète en Palestine ce que l’Europe a fait à l’époque coloniale : coloniser et exterminer.

Via son bras armé israélien, l’Occident cherche à liquider définitivement la cause du peuple palestinien. Il faut effacer la Palestine en effaçant Gaza et exproprier les Palestiniens de Cisjordanie. Au nom de la civilisation et de la démocratie, l’Occident tue. Et il tue en masse. Depuis 2001, les guerres menées sous la direction des Etats-Unis dans les pays arabo-musulmans ont fait directement ou indirectement 4,5 millions de morts. Que l’Occident soutienne le génocide en cours n’est pas surprenant. Le massacre de masse est le mode opératoire occidental habituel. Rien ne doit pouvoir nuire à ses intérêts et entraver le pillage des ressources.  Le droit du plus fort a définitivement tué le droit international. L’assassinat de 500 000 enfants irakiens est inscrit à jamais dans la mémoire arabe. La Cour internationale de Justice, saisie par l’Afrique du Sud, dira peut-être que l’Etat israélien est génocidaire, mais rien ne pourra contraindre les sionistes à arrêter le massacre, sinon la résistance palestinienne elle-même et ses alliés.

Pour pouvoir répondre à la question « Condamnez-vous le Hamas ? », il faudra au préalable répondre à toutes les autres questions : condamnez-vous 1948 et l’épuration ethnique ? Condamnez-vous les massacres de Sabra et Chatila ? Condamnez-vous les guerres du Liban et de Gaza ? Condamnez-vous le blocus de Gaza depuis 15 ans ? Condamnez-vous le vol des terres ? Condamnez-vous la torture dans les prisons israéliennes ? Condamnez-vous le massacre des bébés à Gaza ? Condamnez-vous « Israël » ? Condamnez-vous les 4,5 millions de morts causés par vos guerres dans les pays arabo-musulmans depuis 2001 ? La liste des questions est infinie. Si une vie palestinienne ou arabe vaut une vie occidentale, alors la question « Condamnez-vous le Hamas ?» n’a pas lieu d’être. C’est même une honte de poser une telle question, tant l’histoire occidentale est marquée elle-même par des expéditions militaires sanglantes.

Plus jamais l’Occident ne pourra donner des leçons d’humanité ou des leçons sur les droits de l’Homme et la démocratie. La violence coloniale et néocoloniale est devenue la règle et pour se protéger de cette violence, la résistance devient aussi la règle. Contrairement à la propagande mensongère, la résistance est toujours vigoureuse au point où l’ennemi sioniste est obligé de retirer des troupes du nord de la bande de Gaza. Elle s’élargit même. Les Yéménites ont réussi avec le contrôle de la mer Rouge à créer un blocus de l’Etat sioniste. La courageuse résistance yéménite n’hésite pas à affronter les Etats-Unis pour venir en aide à leurs frères de Gaza. La résistance libanaise harcèle quotidiennement l’armée sioniste. La résistance ne désarme pas. Il est temps de défendre non pas le camp du bien ou le camp du mal mais le camp de la justice, le camp de la résistance.

Palestine vivra ! Palestine vaincra !

Palestine vivra, Palestine vaincra !

Dessin : Carlos Latuff




Pourquoi deux mouvements de solidarité avec la Palestine à Bordeaux ?

Comité Action Palestine, 19 janvier 2024

Depuis le 7 octobre, il existe à Bordeaux chaque samedi deux appels à la solidarité avec le peuple palestinien, celui du Comité Action Palestine (CAP) et celui du Collectif Girondin pour une Paix Juste et Durable entre Palestiniens et Israéliens (CGPJDPI). De nombreuses personnes nous interrogent légitimement sur les raisons des deux appels alors qu’il faudrait unir les forces dans un appel commun pour dénoncer les massacres en Palestine et à Gaza en particulier. Deux positions politiques diamétralement opposées sur la Palestine existent à Bordeaux depuis plusieurs années. Le CGPJDPI refuse d’appeler au soutien à la résistance du peuple palestinien alors que le Comité Action Palestine en fait un principe non négociable.

L’approche politique du Comité Action Palestine est rigoureuse et sans ambiguïté. Le Comité Action Palestine fonde son soutien aux Palestiniens sur :

  1. La reconnaissance du droit à l’autodétermination du peuple palestinien sur toute la Palestine avec la coexistence de toutes les communautés ;
  2. La non-reconnaissance d’« Israël » car Etat fondé sur le vol des terres et l’expulsion des Palestiniens en 1948 ;
  3. La condamnation du sionisme en tant que mouvement colonial et raciste ; 
  4. Le soutien inconditionnel à la résistance palestinienne.

Le Collectif Girondin pour une Paix Juste et Durable entre Palestiniens et Israéliens ne reconnaît le fait colonial que sur les territoires conquis par « Israël » en 1967 (Gaza, Cisjordanie et Jérusalem Est). Aussi, sa position politique est :

  1. Le soutien à la solution des deux Etats ;
  2. La reconnaissance de la légitimité de la colonisation de la Palestine en 1948 ;
  3. La normalisation du sionisme ;
  4. La non-reconnaissance de la résistance palestinienne.

Tous les observateurs honnêtes s’accordent sur un fait incontestable : la poursuite de la colonisation de Jérusalem et de la Cisjordanie rend irréalisable la solution des deux Etats. En effet depuis 1993 et les Accords d’Oslo, il y a eu 750 000 colons supplémentaires en Cisjordanie et à Jérusalem-Est. Les Palestiniens de Gaza vivent depuis 2007 dans une prison à ciel ouvert. « Israël » a pris prétexte du « 7 octobre » pour mener une guerre de destruction de Gaza et une stratégie d’expulsion des Gazaouis. Cela confirme que l’entité sioniste ne veut pas de la solution des deux Etats. La Cour Internationale de Justice étudie en ce moment même la requête sud-africaine sur le risque génocidaire à Gaza.

Il y a loin entre les déclarations d’intention et la réalité coloniale sioniste. L’Etat « israélien » n’a jamais respecté les Accords d’Oslo ni les dizaines de résolutions de l’ONU. Bien au contraire, les sionistes n’ont jamais caché leur intention de fonder le « Grand Israël ». Ils occupent la Palestine, mais aussi le Golan syrien et des territoires libanais. La solution des deux Etats est instrumentalisée pour faire diversion sur la colonisation qui n’a jamais cessé sur toute la Palestine. En attendant le bon vouloir des « Israéliens » et des Etats-Unis, le crime colonial continue.

Par ailleurs, la reconnaissance d’Israël ne permet pas de réaliser le droit au retour des 6 millions de réfugiés palestiniens. Si par hypothèse ce droit au retour des réfugiés devenait réalité, cela impliquerait le retour des Palestiniens dans l’actuel « Israël » (Palestine occupée en 1948), provoquant de facto l’effondrement de cet Etat.  Au-delà des déclarations, le fait de reconnaitre « Israël » ne permet pas de reconnaitre le droit au retour effectif des Palestiniens, un droit reconnu internationalement. La seule manière de rendre effectif le droit au retour des Palestiniens est l’abolition du colonialisme en Palestine.

Quelle sera la nature d’un Etat palestinien après la défaite du colonialisme en Palestine ? Seuls les Palestiniens en décideront. Le principe anticolonial nous interdit de parler à la place des Palestiniens, comme il nous est interdit de leur imposer de faire la « paix » avec l’occupant. N’est-ce pas une aberration politique criminelle de demander la « paix » entre les colonisés et leurs colonisateurs ? Entre la victime et son bourreau ? En Palestine, il n’y a pas deux Etats indépendants qui se font la guerre, comme l’insinue l’idée de « paix », mais une colonisation contre laquelle résiste le peuple palestinien.

Le Comité Action Palestine invite toutes les forces politiques et toutes les personnes à se joindre à lui dans les manifestations même si elles ne partagent pas l’ensemble de ses idées. Enfin, il faut rappeler que le Comité Action Palestine n’a jamais refusé un débat public sur toutes ces questions et notamment sur la question centrale du droit à la résistance.

Pas de justice, pas de paix !

photo: Comité Action Palestine




Palestine, l’exemple révolutionnaire

Comité Action Palestine, le 13 janvier 2024

La résistance tient encore. Après plus de 3 mois de bombardements incessants à Gaza et d’incursions meurtrières en Cisjordanie, les objectifs de guerre de l’entité sioniste n’ont pas été atteints. Loin de là. La résistance palestinienne fait d’énormes dégâts dans les rangs des militaires sionistes. Elle continue d’envoyer des missiles sur les villes occupées par les « Israéliens » et promet, comme depuis les premiers jours, qu’elle ne rendra jamais les armes. Tuer des milliers de civils, détruire les habitations et toutes les infrastructures sans réussir à porter un coup fatal à la résistance, c’est un échec cuisant pour les dirigeants « israéliens ». Malgré le soutien militaire, politique et économique des Américains, l’armée sioniste n’a rien obtenu de décisif. Elle est quasiment au point zéro. La situation s’est même dégradée pour les sionistes qui doivent faire face à la résistance extérieure, notamment libanaise et yéménite.

A Gaza et en Cisjordanie, c’est l’affrontement entre une résistance qui tient sa force du soutien populaire et de sa foi dans la justice et une armée sioniste sans vitalité qui ne tient que par l’aide américaine. C’est l’affrontement entre les déshérités, les seuls et vrais propriétaires de la Palestine, et les nantis, venus d’Occident et d’ailleurs pour voler les terres et les biens des Palestiniens. Il est écrit que l’injustice sioniste n’aura pas lieu en Palestine, sinon que provisoirement. Les dirigeants de la résistance, les médecins, les journalistes, les mères qui pleurent leurs enfants, les Palestiniens de toutes conditions, tous les Palestiniens défendent leur terre quel que soit le prix à payer. Les massacres, qui se déroulent devant le monde entier, ne les ont pas découragés à poursuivre dans la voie de la libération de la Palestine. Il faut chasser l’oppresseur tel est en substance le mot d’ordre des Palestiniens. 

La plupart des pays arabo-musulmans regardent passivement le crime perpétré par les sionistes. Ils n’ont même pas osé prendre l’initiative de dénoncer le crime de génocide auprès de la Cour Internationale de Justice, comme a pu le faire l’Afrique du Sud. Bien au contraire, ils maintiennent leurs relations diplomatiques et commerciales avec « Israël ». Les peuples arabes sont solidaires de la cause des Palestiniens, mais ils sont eux-mêmes soumis à la répression brutale de leurs dirigeants.  Au-delà des paroles creuses et hypocrites, les dirigeants arabes soutiennent dans les faits l’entité sioniste. Soumis aux Américains qui leur apportent une protection armée avec les bases installées dans toute la région du Moyen Orient, ils ont cédé la souveraineté de leur propre pays aux Américains. Il est donc  logique que les dirigeants arabes inféodés aux Etats-Unis et donc à « Israël » ne connaissent pas le sens de la liberté et de la dignité de vivre dans un pays souverain. Si les dirigeants arabes ont vendu leur propre pays, comment pourraient-ils voler au secours des Palestiniens ?

Le sacrifice des Palestiniens portera ses fruits. Après ce déchaînement de violence et de malheurs, viendront des jours meilleurs pour la Palestine. La leçon d’héroïsme des Palestiniens donnée au monde entier entraînera d’autres peuples à les prendre en exemple. Ne jamais renoncer, prendre des coups sans jamais tomber, rendre les coups quand c’est nécessaire, avoir pour boussole le sens de la justice et de la dignité, patienter et supporter le malheur aujourd’hui pour vivre demain des jours meilleurs, c’est le message révolutionnaire envoyé par le peuple palestinien au monde entier.

Palestine vivra, Palestine vaincra !




Les Arabes et la Palestine

Tayeb El Mestari

article publié sur le Grand Soir, le 10 janvier 2024

https://www.legrandsoir.info/les-arabes-et-la-palestine.html

« Où sont les millions d’Arabes ? », ce titre de la célèbre chanson de Julia Boutros, aurait pu être celui de ce texte qui va tenter de donner quelques pistes de réflexion sur l’immobilisme supposé des Arabes à l’égard de leurs frères Palestiniens.

Il n’est nul besoin de faire un retour historique sur les origines du mal qui ronge la Palestine pour comprendre ou, en tout cas, pour entamer une réflexion sur les relations politiques entre les Arabes dans leur ensemble et la Palestine, soit le rapport des Arabes à la colonisation de la Palestine. Comprendre l’« impuissance » des Arabes vis-à-vis des Palestiniens depuis le 7 octobre permet sans aucun doute de mieux cerner les rapports des Arabes à la Palestine depuis plus de 75 ans. Comprendre le présent permet de comprendre le passé. Cela suppose de mettre en évidence les causes centrales et fondamentales qui pourraient éclairer la passivité des Arabes au regard de la violente et meurtrière intervention militaire sioniste à Gaza et en Cisjordanie.

A rebours des prédictions, les massacres de masse de Palestiniens et les bébés éventrés par les missiles n’ont pas décidé les peuples arabes à demander des comptes à leurs propres dirigeants, encore moins à les pendre sur la place publique. En dehors de quelques manifestations, parfois massives, les peuples n’ont pas renversé la table. Les massacres ont soulevé les cœurs et la compassion des peuples, mais pas les peuples eux-mêmes. Ils n’ont pas forcé les gouvernants à changer de cap, encore moins fait la révolution pour secourir leurs frères palestiniens. Les peuples regardent en direct sur Al Jazeera les corps déchirés par « l’armée la plus morale du monde ». Impuissants. La révolution arabe devra attendre. L’ordre règne. Les révolutionnaires palestiniens sont seuls.

L’inféodation arabe à l’impérialisme

Du côté des Etats, l’histoire était écrite. Il ne faut rien en attendre même si on doit distinguer entre ceux qui ont normalisé leur relation avec l’Etat sioniste et ceux qui ne l’ont pas encore fait. Avant le 7 octobre, le mouvement naturel des Etats arabes allait les conduire à la normalisation avec l’entité coloniale. Globalement, les Etats arabes (en dehors des résistances libanaise, yéménites et irakiennes) ont laissé faire les massacres quand ils n’ont pas donné des coups de poignard dans le dos des Palestiniens. L’Egypte, la Jordanie et l’Arabie Saoudite, pour ne citer que ces exemples, souhaitent secrètement la liquidation totale et définitive de la cause du peuple palestinien, sinon du peuple palestinien lui-même.

Soumis aux Étasuniens, soumettant leurs peuples à la dictature et à la répression permanente, ils ont un intérêt manifeste au statut quo, au maintien de l’ordre dans la région et dans le monde. Les bourgeoisies arabes, les bourgeoisies occidentales et les sionistes en Palestine formant un bloc historique anti-palestinien. Alors que Gaza mène une bataille héroïque, les dirigeants arabes attendent que l’orage passe en poursuivant, comme si de rien n’était, leurs échanges commerciaux avec les sionistes en Palestine occupée. Si les dirigeants arabes se font entre eux parfois la guerre, se menacent ou rompent leurs relations diplomatiques, ils sont tous d’accord, en revanche, sur le fait que la survie de l’entité sioniste garantit leur propre survie. L’Autorité palestinienne illustre parfaitement cette passivité, contrôlée par une bourgeoisie soucieuse uniquement de son enrichissement et n’hésitant pas réprimer les Palestiniens pour le compte de l’entité sioniste. Les Etats arabes sont sionistes et c’est à ce titre qu’ils comptent pouvoir perdurer.

Les Palestiniens font courir un risque perpétuel de déstabilisation d’un ordre dominé par la quête incessante du profit et la vénération de l’enrichissement. Les Etats arabes, loin de s’identifier à la cause de l’indépendance palestinienne, sont gouvernés par l’égoïsme pur. Ils défendent leur intérêt national qu’il faut entendre comme l’intérêt d’abord des bourgeoisies qui les gouvernent. Le pillage à grande échelle du bien public au profit des bourgeoisies racailles locales et des Etats du Nord vaut bien un génocide du peuple palestinien. Car que veut le peuple palestinien ? Rien de moins qu’un Etat indépendant. En soi c’est révolutionnaire. Cela suppose la disparition de l’Etat sioniste, c’est-à-dire la disparition du bras armé de la domination occidentalo-étasunienne, entrainant automatiquement la disparition de la protection militaire des EU des régimes arabes qui ont lié leur destin à la domination impérialiste dans la région et dans le monde. En échange d’une protection armée du parrain étasunien, les régimes arabes ont consenti à l’abandon définitif de la cause du peuple palestinien. C’est la condition pour garder le trône et accéder aux ressources économiques. L’ordre capitaliste occidental est dépendant de l’ordre colonial en Palestine autant que l’ordre colonial en Palestine est dépendant de l’ordre capitaliste occidental. La centralité de la cause palestinienne dans le monde et le soutien inconditionnel de l’Occident à « Israël » ne sauraient s’expliquer autrement.

Les Arabes néocolonisés

La dépendance politico-militaire des pays arabes se double d’une dépendance économique. L’anéantissement du peuple palestinien est la garantie pour les classes dirigeantes arabes de pouvoir continuer, sans entraves, le commerce et le pillage du bien public à grande échelle. Ces bourgeoisies, attachées culturellement et économiquement à l’Occident, instaurent un régime économique dépendant et improductif. Le marché intérieur des pays arabes est un grand souk où les grands groupes économiques mondiaux déversent leurs marchandises empêchant du même coup l’éclosion d’une industrie locale. La seule industrie digne de ce nom est la corruption et le pillage à tous les étages du pays. Les économies arabes sont fragiles. Elles reposent sur le tourisme ou les exportations d’hydrocarbures, secteurs de l’économie très vulnérables qui ne peuvent jouer un rôle moteur dans l’émergence d’un capitalisme productif. Cette vulnérabilité se paie au prix fort, au prix très élevé des prêts auprès des institutions financières mondiales.

Il existe en quelque sorte un pacte secret entre les bourgeoisies locales et les nations occidentales : tant que leurs intérêts économiques fondamentaux sont préservés, les Occidentaux ferment les yeux sur tout le reste. La corruption massive, la répression à grande échelle et le musellement de tout un pays ne pourraient convaincre les nations des « droits de l’homme » à émettre la moindre réserve tant qu’il y a des profits à réaliser sur le dos des peuples opprimés. C’est le règne mondial du mensonge et de l’appât du gain sans limite. La prospérité occidentale a été fondée sur le colonialisme. Elle se perpétue grâce au néocolonialisme.

Les Occidentaux font usage des « droits de l’homme » et du droit de la guerre que si et seulement si un Etat des pays du Sud sort du cadre établi de l’ordre mondial ou ne sert plus leurs intérêts. L’Irak et la Libye par exemple ont payé du sang de leurs peuples cette instrumentalisation des « droits de l’homme » et de la « démocratie », qui sont en réalité les droits absolus du capital occidental à faire du profit et à piller les ressources où bon il lui semble. Tuer des milliers ou des millions de civils est le prix à payer pour que se maintienne la domination totalitaire du capital occidental.

La violence est un agent économique dans la période coloniale, selon K. Marx. Les guerres impérialistes faites aux pays du Sud sont des guerres économiques pour que prévale l’ordre néocolonial au profit de l’industrie des pays du nord et de l’enrichissement improductif des bourgeoisies locales. Le droit sioniste de tuer impunément en Palestine relève de cet ordre capitaliste ultra violent. Le développement du capitalisme au 16ème et 17ème siècle a eu pour condition nécessaire la violence coloniale. Aujourd’hui, la violence néocoloniale a pour objectif de préserver une domination en voie d’effondrement. Le capitalisme ne parvient pas à donner des réponses aux défis immenses qu’il a lui-même crées.

La révolution arabe passe par Gaza

Le capitalisme arabe dominé par le capitalisme mondial a produit des systèmes politiques dominés, autoritaires et répressifs tentant de contenir ce qui adviendra par la force choses : la révolution. La combinaison de la pression démographique et de la paupérisation massive au sein d’une économie improductive finira par détruire le cadre politique propre à ces pays. Mais la transformation révolutionnaire suppose des conditions qui ne sont à ce jour pas encore remplies.

En théorie, tous les ingrédients d’une révolution sont là : la paupérisation massive, la répression et l’absence d’une perspective de développement, même de type occidental. Les régimes politiques n’ont aucune légitimité populaire, mais la révolution ne semble pas être à l’ordre du jour. Tout semble calme. Quel est le point de blocage ? En réalité, les peuples arabes sont orphelins d’une organisation révolutionnaire. Si une leçon doit être tirée du « Printemps arabe », elle est celle-ci : les révoltes populaires n’ont eu que des effets limités parce qu’elles n’étaient justement que des révoltes et non des révolutions. Si des régimes sont tombés, comme en Egypte ou en Tunisie, l’ordre qui avait prévalu antérieurement s’est maintenu après une période de troubles. Il ne suffisait pas de remplacer un personnel politique par un autre pour s’assurer d’un changement durable. Il aurait fallu commencer par le commencement : faire table rase des institutions copiées de l’Occident et adaptées par les dirigeants pour corseter les peuples.

Une révolution suppose de se débarrasser des vieilleries politiques importées d’Occident. Le « Printemps arabe » n’est pas parvenu à réaliser ce que la révolution iranienne à fait en 1979. En bref, il manque un projet de société neuf, en son essence à la fois réaliste et utopique. Le réalisme d’une pratique politique qui s’enracine dans une analyse concrète des rapports de forces internes et internationaux. Utopique, car soit on invente une société nouvelle soit on plonge dans la barbarie absolue celle d’un capitalisme sans foi ni loi dont tirent profit des classes sociales dirigeantes dégénérées.

Sans une perspective révolutionnaire, les sociétés arabes sont condamnées à des convulsions politiques, ces crises politiques qui se répètent sans lendemain révolutionnaire. Les classes sociales aptes à jouer ce rôle historique sont les classes sociales prolétaires dominées par le bloc historique constitué des bourgeoisies compradores arabes et le capitalisme occidental en perte de vitesse (baisse tendancielle du taux de profit, concurrence des économies émergentes). Tous les subterfuges de légitimation de l’ordre politique des pays arabes sont aujourd’hui usés jusqu’à la corde. L’instrumentalisation des identités ethniques, religieuses ou culturelles, la menace d’un ennemi extérieur ou encore le chauvinisme le plus stupide ne fonctionne plus ou que d’une manière très relative.

Le processus historique actuel approfondit la contradiction première entre le système politique des Etats arabes et les évolutions sociales globales en régime capitaliste dominé. La révolution en cours en Palestine pourrait accélérer ce processus de décomposition du pouvoir politique instauré dans les pays arabes. En portant des coups décisifs contre la domination sioniste, les Palestiniens affaibliraient de manière décisive l’impérialisme et ainsi sa capacité à protéger ses alliés arabes. Des marxistes arabes des années 1960 et 1970 pensaient que la libération de la Palestine passait par la révolution arabe. La libération d’Al Qods devait passer nécessairement par la libération de Riyad. C’est plutôt le contraire. La libération du monde arabe passe par la révolution palestinienne. Gaza la prolétaire aura raison des bourgeoisies arabes et de leurs régimes politiques usés. Les ruses de l’Histoire nous réservent toujours des surprises.




La violence autodestructrice, le dernier stade du sionisme

Comité Action Palestine, le 6 janvier 2024

Dès sa création, l’entité sioniste était vouée tôt ou tard à son autodestruction. Elle était programmée dès 1948 pour la destruction des Palestiniens, mais ce que ses propres dirigeants ignoraient c’est qu’en même temps, elle s’acheminait déjà vers sa propre destruction. Pour détruire une nation et un peuple, il lui fallait une incomparable violence, une ultra-violence nourrie par la course à l’acquisition de l’armement fourni par ses soutiens occidentaux. Programmée pour l’épuration ethnique des Palestiniens, il lui fallait sans cesse détruire les villages palestiniens, détruire l’agriculture palestinienne, voler des terres en chassant ses propriétaires. Tuer, occuper et judaïser, voilà le programme sioniste. Après l’occupation de Gaza et de la Cisjordanie en 1967, il fallait encore coloniser et judaïser. L’occupation juive devait partout triompher et partout le Palestinien devait être chassé de sa maison, de sa terre, de sa nation.

Depuis le 7 octobre, les sionistes ont saisi l’occasion pour parachever la colonisation. Il leur faut désormais génocider à Gaza et accélérer le processus colonial en Cisjordanie. Toujours l’ultra-violence au service du crime contre l’humanité. C’est la guerre totale et permanente contre les Palestiniens, sans répit. Les accords d’Oslo en 1993 étaient une ruse stratégique. C’était le temps de la colonisation sous sa forme pacifique. Pour cela il fallait donner l’illusion que l’entité sioniste acceptait un Etat palestinien. Cet Etat palestinien n’allait jamais dépasser le stade d’une Autorité palestinienne qui collabore avec l’occupant colonial, une Autorité palestinienne sans autorité vis-à-vis des sionistes, mais autoritaire à l’égard des Palestiniens. Une Autorité domestiquée et corrompue jusqu’à la moelle devait nécessairement contribuer à effacer la Palestine de la surface de la Terre.

Mais sur toute la Palestine, la résistance n’a pas permis au rêve sioniste de se réaliser. A Gaza, en Cisjordanie et y compris dans les territoires occupés en 1948, une résistance sous des formes différentes allait contrarier pour toujours le projet sioniste. A Gaza, elle inflige aujourd’hui des dégâts considérables à l’armée sioniste. Partout en Palestine, l’entité sioniste, par ses méfaits, a vu s’opposer à elle une résistance tenace qui finira par la détruire. La guerre sioniste permanente et totale devait aussi s’élargir à d’autres pays. L’entité sioniste fait la guerre là où elle considère qu’il existe une menace. Avec l’assassinat du général iranien Razi Moussavi et d’un haut responsable du Hamas, Saleh Arouri à Beyrouth, les dirigeants sionistes répandent la guerre dans toute la région. Ils souhaitent entraîner l’Occident dans une guerre contre l’Iran.  Pour eux, il n’existe aucune limite, ni territoriale, ni humaniste, ni morale. Il faut que partout parlent les armes, il faut partout répandre la mort et la désolation. « Israël » allume des incendies pour espérer créer un conflit mondial et sauver sa peau. Faux calcul et mauvaise stratégie : il est condamné à l’extinction.

Cette violence sioniste autodestructrice a créé, malgré elle, un large front de résistance, réunissant les forces palestiniennes, syriennes, iraniennes, irakiennes, yéménites et libanaises. Elle a aussi contre elle une opinion publique mondiale gagnée à la cause du peuple palestinien. Le rêve sioniste est devenu un cauchemar. Au lieu d’avoir un foyer juif sécurisé en Palestine, les sionistes ont obtenu le contraire. Un criminel n’est jamais en sécurité sur les lieux de son forfait. Tôt ou tard, il doit rendre des comptes. Son heure est arrivée. Les sionistes sont en train de périr par les moyens qu’ils ont utilisés pour commettre le crime. Par leur insatiable appétit expansionniste, les sionistes s’autodétruisent et la résistance va accomplir sa tâche : éliminer pour toujours le sionisme de la terre de Palestine.

Palestine vivra ! Palestine vaincra !




La Palestine en 50 portraits, rencontre-dédicace avec Sabri Giroud – 10 janvier

Mercredi 10 Janvier à 18h30

Marché des Douves, 4 rue des Douves, Bordeaux

Historien franco-palestinien résident à Jérusalem, Sabri Giroud pourra apporter un éclairage sur l’actualité.

« Expulsés des lieux comme du temps, les Palestiniens souffrent jusqu’à ce jour du déni de leur existence, de leurs racines, de leur avenir. Un collectif international d’archéologues, d’historiens, d’anthropologues, de chercheurs en sciences sociales ou politiques et de journalistes dressent ici les portraits d’hommes et de femmes, illustres ou inconnus, révélant à la fois des trajectoires individuelles et des pans de l’histoire
intellectuelle et politique de la Palestine, des profondeurs de la préhistoire jusqu’à nos jours. »

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