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Yarmouk, quand la tragédie se répète….

Calendrier Palestine Libre 2018 « Dans le camp des réfugiés »

Sur 12 millions de Palestiniens, près de 8 millions sont réfugiés. Ils représentent ainsi la plus grande population en exil dans le monde. Ils sont les descendants des Palestiniens chassés de leurs foyers en 1948. Après plusieurs d’années d’errance à proximité de leurs villages détruits en espérant un retour rapide chez eux, un grand nombre d’entre eux fut contraint de chercher refuge dans un pays limitrophe. Ils furent 82 000 à se diriger vers la Syrie qui compte actuellement 14 camps de réfugiés palestiniens établis entre 1949 et 1967.

Le camp de Yarmouk fût installé en 1957 par les autorités syriennes, tout près du centre de Damas. Il devint très vite le plus grand camp de réfugiés palestiniens au Moyen Orient et fut considéré pendant longtemps comme la capitale de la diaspora palestinienne. Bénéficiant des mêmes droits que les Syriens sans détenir la nationalité, les réfugiés palestiniens en Syrie, et notamment à Yarmouk, se sont toujours consacrés très activement à la résistance contre l’occupant sioniste. Beaucoup d’entre eux tombèrent en martyrs pendant la guerre du Liban entre 1982 et 2000. Depuis les années 80, certaines factions palestiniennes installées dans le camp, bien que tolérées, ont été considérées comme une menace par le pouvoir syrien qui voyait alors Yarmouk comme un bastion de l’opposition. Plus récemment, le camp était devenu une zone commerciale prospère de Damas.

Mais Yarmouk est aujourd’hui un champ de ruines. De par sa position stratégique, il est depuis 2011, l’épicentre de la bataille entre les forces gouvernementales syriennes et les groupes rebelles dans la région de Damas. Et une nouvelle fois, les réfugiés palestiniens, otages de ce conflit, ont été forcés à l’exil. Sur les 200 000 habitants du camp avant la guerre, ils ne seraient plus que 3000 à Yarmouk. Ainsi, comme beaucoup d’autres réfugiés palestiniens avant eux, contraints de fuir leur premier lieu d’exil face à l’expansion coloniale sioniste ou aux guerres régionales, les Palestiniens en Syrie ont dû subir une seconde « Nakba ».

Soixante-dix ans après la première Nakba, cet exil perpétuellement renouvelé signifie d’abord que seul le retour en Palestine est l’avenir du peuple palestinien.

Photo 12 avril, 2015. REUTERS/Moayad Zaghmout