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Principes d’unité de la solidarité avec la Palestine

le 23/10/2008 8:10:00 (700 lectures)

 

Le NECDP (New England Committee to Defend Palestine) a élaboré dans cette analyse un argumentaire rigoureux permettant de contrer les sionistes présents dans les mouvements de lutte anticoloniaux et en particulier dans les mouvements de solidarité avec la Palestine.

Le NECDP commence logiquement par exposer les principes d’un anti-sionisme authentique qui rendent possible une stratégie de lutte efficace : considérer Israël comme un Etat colonial et le sionisme comme une forme de racisme, militer pour la libération de toute la Palestine historique et le droit au retour, envisager la lutte palestinienne comme un lutte régionale et mondiale contre l’impérialisme occidental.

Dans un second temps, le NECDP recense les différentes techniques de déstabilisation et de perturbation des organisations pro-palestiniennes par les sionistes, au nombre de onze, et propose, pour chacune d’elle, une méthode de riposte et de neutralisation de l’adversaire.

L’intérêt de ce texte est de lier clairement la conception politique de la situation palestinienne avec la stratégie de lutte contre le sionisme : sans une théorie radicale pas de pratique radicale …


En avril 2008, le NECDP a organisé une conférence intitulée « Lutte pour la Terre : Sionisme et Répression des mouvements anticoloniaux. » Le document qui suit est le résultat des ateliers et de la série de discussions qui ont suivi. Il comprend une section intitulée « 11 Méthodes de perturbation sioniste et stratégies pour traiter la perturbation ».

Nous le présentons en tant qu’appel aux organisateurs des mouvements pour le changement social et politique afin qu’ils adoptent des principes antisionistes dans le cadre de leur travail.

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téléchargement (15)* Se confronter au racisme et au colonialisme! : Le sionisme est une forme de la suprématie blanche et du colonialisme européen. « Israël » a été fondé sur le Sionisme et est donc un Etat injuste et illégitime.

* Droit au retour et à la récupération des terres: les Palestiniens ont le droit de rentrer et de récupérer la totalité de leur terre historique. L’ensemble de la Palestine Historique doit être décolonisée.

* Droit à résister: les Palestiniens ont le droit de résister à la colonisation et au génocide et au vol de leurs terres et de leurs ressources. Ce droit comprend le droit de résister à des colons (la principale force de génocide en Palestine) et à l’armée. La lutte du peuple palestinien fait partie d’une lutte régionale contre l’impérialisme américain, européen et sioniste.

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Combattre le Sionisme

Pourquoi les mouvements pour un changement social et politique devraient adopter des principes antisionistes dans le cadre de leur travail?

Il y a des décennies, des organisateurs ont dû lancer une lutte pour amener les gens à reconnaître que le racisme devait être abordé comme une question spécifique, et qu’il ne pouvait pas simplement être traité dans le cadre de la lutte des classes : qu’il n’était pas suffisant d’avoir une lutte de classes sans une analyse du racisme. Ces organisateurs ont démontré que le racisme est une force omniprésente au sein de la société elle-même et qu’il se montrait aussi à l’intérieur des mouvements pour le changement social et politique et donc, qu’il devait être combattu aussi à l’intérieur de ces mouvements.

Telle est la situation aujourd’hui concernant le sionisme. Le sionisme doit être traité comme une forme de suprématie blanche qui existe au sein de nos mouvements de libération et de changement social. Le sionisme possède sa base principale de soutien politique, économique et militaire aux « États-Unis. »

Alors que la grande majorité des peuples du monde reconnaissent que la lutte palestinienne est une lutte légitime contre la violence génocidaire coloniale, aucun mouvement aux États-Unis ne s’est montré encore capable de contester cette base de soutien. Une des raisons à cela, c’est l’influence du sionisme dans l’ensemble de la politique américaine.

L’oppression du peuple palestinien doit être une raison suffisante pour que les organisateurs radicaux adoptent l’appel afin d’affronter le sionisme dans leurs mouvements. Cette confrontation est indispensable également pour d’autres raisons.

Nous comprenons que le Sionisme est un pilier central de l’impérialisme américain qui a été intégré dans les projets américains au niveau mondial – et pas seulement dans le monde arabe, mais en Afrique, en Amérique centrale et el Amérique du Sud et en Asie. Par exemple, depuis les années 1950, les Sionistes ont fourni, formé et conseillé des régimes répressifs et des groupes paramilitaires d’extrême-droite en Argentine, en Bolivie, au Brésil, en Colombie, au Costa Rica, en République Dominicaine, en Équateur, au Salvador, au Guatemala, à Haïti, aux Honduras, au Nicaragua, à Panama, au Paraguay , au Pérou et au Venezuela.

Depuis que la base du pouvoir sioniste continue de se trouver aux « États-Unis, » le Sionisme est l’ennemi des luttes anticoloniales, peu importe l’endroit où nous vivons. Les Sionistes ont considéré les mouvements anticoloniaux radicaux sur ce continent comme une menace à leur pouvoir et ont activement travaillé à les réprimer . Ils ont été une force centrale dans le développement de la sécurité nationale de l’Etat, de la quasi-légalisation de la torture, et de la soi-disant «guerre contre le terrorisme».

L’implication sioniste dans la « sécurité » d’un État policier – la protection du pouvoir pour les élites colonisatrices ici sur ce continent – englobe tout : du développement politique à la collecte de renseignements, le travail de mercenaires, et le développement de formes de technologie hautement répressives.

Des organisations comme l’Anti-Defamation League ont une longue histoire d’espionnage sur les groupes d’opposition et fournissent des informations aux services de renseignements aussi bien nationaux qu’étrangers. (Dans un exemple documenté dans les années 1980, un espion d’ADL a donné des informations sur le militant anti-apartheid sud-africain, Chris Hani , aux services de renseignements Sud-Africains, il a été ensuite été assassiné à son retour chez lui.) L’ADL finance maintenant des programmes communs de formation pour la police de « Sécurité Nationale » américaine et leurs homologues «israéliens».

Des sociétés de sécurité privée «Israéliennes» comme Instinctive Shooting International offrent la « sécurité » aux sociétés américaines ainsi que des programmes de formation aux forces de police américaines. L’entreprise militaire et de technologie de surveillance, Elbit Systems, qui a été d’une importance capitale dans la conception du Mur qui maintenant sépare et emprisonne les communautés en Palestine, s’est elle-même engagée à construire le Mur-« frontière » avec le Mexique pour le gouvernement américain .

Par-dessus tout, le maintien d’une base du pouvoir sioniste aux États-Unis, c’est créer un contexte politique sur ce continent dans lequel le sionisme peut prospérer, et cela signifie supprimer une conscience anticoloniale.

Des organisations sionistes comme l’American Jewish Committee ont lancé leur soutien actif derrière des dirigeants Noirs des « Droits civiques » qui sont prêts à limiter leur lutte à un ordre du jour de droits représentatifs sur le papier, tout en s’opposant aux courants nationalistes au sein du mouvement de libération noire qui considéraient leur lutte comme un combat pour l’autodétermination sur leur propre terre. Les Sionistes ont utilisé l’Holocauste comme un moyen de soutenir la création du projet Sioniste en Palestine en le dépeignant comme un mal unique et sans précédent dans l’histoire de l’humanité, refusant ainsi au colonialisme d’être considéré comme une forme de génocide contre les Africains, les peuples des Premières Nations, et les Peuples arabes .

Pour toutes ces raisons, nous pensons que la lutte contre le Sionisme doit devenir un thème commun aux mouvements sérieux sur un changement social et politique. L’adoption des principes antisionistes est une étape nécessaire dans la lutte contre le sionisme au sein de nos mouvements.

Pour aider les organisateurs à atteindre cet objectif, nous avons pensé qu’il était utile de préciser le sens des principes antisionistes, et ensuite d’examiner la manière dont les Sionistes – en particulier les Sionistes au sein de nos mouvements – fonctionnent pour perturber gravement la solidarité anticoloniale.

Quels sont les principes antisionistes ?

En parlant du Sionisme comme une forme de racisme, nous comprenons le racisme comme étant une expression du colonialisme européen. En tant que tel, il ne s’agit pas seulement de l’ensemble des croyances ou des visions du monde partagées par les membres de sociétés coloniales oppressives mais aussi du système de lois et d’institutions grâce auquel ces sociétés appliquent leur pouvoir. Le racisme est l’expression d’une relation matérielle et sociale : les relations entre le colonisateur et le colonisé.

La lutte pour la libération n’est pas une lutte contre des idées dans l’esprit des gens («préjudice») ou contre l’inégalité devant la loi (« discrimination »), mais une lutte pour renverser l’oppression coloniale dans la plupart de ses formes matérielles.

Le colonialisme sioniste en Palestine prend la forme de colonies de peuplement. Comme dans le cas du colonialisme anglo-européen sur ce continent, la colonisation sioniste vise à éliminer la population autochtone pour la remplacer par une population de colons. Cette population de colons est la principale force d’occupation et de génocide contre la population autochtone .

Des courants politiques internes qui sont en conflit les uns avec les autres sur l’organisation du pouvoir au sein de la société de colons : « Gauche », « Droite », « Centre », « Progressistes », « Conservateurs », « Marxistes », « Anarchistes », etc – ont des points totalement communs concernant le projet de colonisation en lui-même qui devient objectivement le même pour les populations autochtones.

Dans ce contexte, nous estimons que les solutions proposées qui abordent les manifestations du colonialisme (le système d’Apartheid, les inégalités dans la législation et le droit de vote, etc) mais jamais la réalité sous-jacente de la colonisation – qui contrôle les terres et les ressources de la région – sont des fausses solutions. La lutte contre le racisme est en fin de compte une lutte contre le colonialisme : une lutte pour libérer la terre .

Comme le disait Malcolm X , « la Révolution est basé sur la terre. La terre est la base de toute indépendance. La terre est la base de la liberté, de la justice et de l’égalité . » De véritables principes antisionistes doivent soutenir le droit des Palestiniens à libérer leur terre historique par tous les moyens nécessaires.

Comment les Sionistes perturbent-ils notre travail et comment peut-on les arrêter?

Dans le travail de solidarité avec la Palestine, il existe trois types fondamentaux d’opposition à la lutte pour les droits des Palestiniens. Le premier est effectué par des gens qui sont idéologiquement engagés dans le Sionisme, le second, par des gens de bonnes intentions persuadés qu’ils doivent maintenir une alliance avec les Sionistes de Gauche (ou au minimum ne pas les offenser) pour des raisons de crédibilité ou d’autres objectifs stratégiques, et le troisième par des gens qui prétendent s’opposer au principe du Sionisme, mais sont réticents à préconiser des changements dans la pratique coloniale qui permettrait d’obtenir des gains matériels pour les Palestiniens: c’est-à-dire, la résistance aux colons et la libération de la terre.

Voici quelques méthodes qui sont utilisées par les Sionistes pour perturber le travail de solidarité avec la Palestine et des stratégies de lutte contre ces perturbations. Nous avons également noté quelques exemples de méthodes utilisées par des personnes qui ne sont pas Sionistes, en principe, mais qui en même temps ne sont pas opposées, dans la pratique, au Sionisme. Il est important de noter que les méthodes décrites ci-dessous sont souvent utilisées par des personnes bien-intentionnées parmi la « Gauche. » Bien que nous ne pensions pas qu’il soit toujours «stratégique» de capituler devant le Sionisme, certainement que le ton avec lequel on peut répondre à quelqu’un qui agit de bonne foi, par opposition à quelqu’un qui tente de perturber le travail d’organisation devrait être différent. Il est également important de garder à l’esprit que l’on doit affronter le Sionisme de ceux qui sont bien intentionnés, tout comme on l’aurait fait face à toute autre forme de racisme de gens bien-intentionnés.

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11 méthodes de perturbation Sioniste et stratégies de lutte contre ces perturbations


1. Rebondir vers la « stratégie » en l’absence d’objectifs communs

C’est probablement la méthode la plus commune de perturbation utilisée par ceux qui sont engagés idéologiquement dans le Sionisme. Disons qu’une proposition antisioniste est en cours de discussion. Les Sionistes dans un groupe suggèrent que défendre les droits des Palestiniens de cette façon n’est pas « stratégique » pour des raisons diverses : « le public américain va avoir peur « , « l’opinion publique américaine n’est pas suffisamment informée pour comprendre « ,  » Cette approche permettra de détruire le travail antérieur « , ou « cela nuira aux Palestiniens . »

La meilleure façon de faire face à cette méthode de perturbation est de présenter au groupe l’argument qu’il ne peut pas avancer sur la stratégie avant de se mettre d’accord sur ce que sont les principaux objectifs politiques.

C’est un bon moment pour présenter les principes d’unité sur la solidarité avec la Palestine énoncés ci-dessus.

Si le Sioniste continue à être source de perturbations, il est temps de faire le tour de la pièce et de poser aux gens quelques questions de base, « Sommes nous tous d’accord sur le fait que le Sionisme est une forme de racisme et de colonialisme et que nous nous y opposons? « , « Sommes-nous tous d’accord sur le fait que les Palestiniens ont le droit à l’ensemble de leurs terres? « , etc.

C’est une façon de faire appel au racisme. Il est également important de noter que les seules personnes qui ont tendance à être vraiment effrayées par une analyse antisioniste de la situation en Palestine sont les Sionistes, et non le grand public .

2. Opposition au « cycle de la violence » : dénoncer « la violence des deux côtés »

Les Sionistes utilisent souvent l’argument de la « non-violence » comme moyen de dénoncer la résistance palestinienne. Cette méthode implique habituellement d’assimiler la violence d’État à la résistance des autochtones à la violence d’État – une assimilation qui est ridicule.

Aussi ridicule est l’idée que les financiers du colonialisme et du génocide en Palestine, des gens dans ce pays, seraient en mesure de dicter la tactique ou la stratégie à des gens qui résistent à la violence qui vient d’ici. La population de territoires occupés a le droit de résister, point final .

3. Soutenir le « droit à l’autodétermination» des «deux peuples» en «Palestine/Israël », « les gens ordinaires des deux côtés veulent la paix. »

Dans ce cas, les Sionistes défendent le récit sioniste: que les colons ont droit à l’autodétermination sur des terres qu’ils ont volées et qu’ils occupent maintenant par la force militaire, et que ce droit est compatible ou équivalent au droit des peuples autochtones à se réapproprier leur propre territoire. Dans de telles situations, il convient de souligner que le Sionisme est une idéologie coloniale européenne, et non une lutte de libération nationale .

Cela se manifeste dans l’usage de termes comme « Israël/Palestine » (parfois utilisé par les Palestiniens eux-mêmes qui estiment que ce sont des concessions stratégiques nécessaires pour gagner le soutien populaire ici.)

Lorsqu’ils sont affrontés, les Sionistes répondent souvent qu’ils ont « des partenaires en Palestine  » qui soutiennent cette analyse. Il est important de faire remarquer lorsque cet argument est utilisé que le rôle de l’action de solidarité n’est pas d’imposer des limites à la lutte des peuples autochtones en choisissant pour un soutien ou en cultivant ou en renforçant les courants qui sont disposés à faire des concessions.

Le travail des militants de la solidarité est de soutenir l’ensemble des demandes des autochtones et de ne pas interférer avec le processus par lequel le mouvement autochtone prend ses propres décisions collectives sur les demandes et la stratégie .

4. Faire valoir la « complexité » de la situation

Le manuel de la Hasbara sur le thème « Promouvoir Israël sur les campus » stipule ce qui suit:

« Si un activiste juif est réellement en désaccord avec certaines actions, il est légitime de le dire à condition que cela soit fait d’une manière qui défende et soutienne Israël en tant que pays et de tenter de placer l’action dans le contexte d’une situation complexe . »

La réponse à cela doit être directe. Il n’y a rien de compliqué sur les questions fondamentales de la justice en Palestine : le racisme, le colonialisme et le génocide sont inacceptables et on doit s’y opposer.

5. Rebondir sur la « procédure »

S’ils n’arrivent pas à atteindre leurs objectifs politiques par la discussion, les Sionistes peuvent épuiser et détruire des groupes en transformant des discussions politiques en d’interminables discussions sur la « procédure » du groupe.

Cela se produit quand un membre du groupe tente de retarder le début ou la fin des travaux, ou qu’il n’est pas d’accord avec une prolongation ou en disant que certaines procédures du groupe n’ont pas été suivies.

Il est préférable de souligner, dans ces cas, que la procédure du groupe est utilisée à mauvais escient pour atteindre un certain objectif politique et qu’il faut recentrer le débat sur le travail politique.

6. Insultes

S’ils n’arrivent pas à atteindre leurs objectifs politiques par l’une des méthodes ci-dessus, les Sionistes vont parfois se livrer à des insultes : cela peut aller d’ »irréaliste » à « sectaire » et à « terroriste ». Cela arrive parfois publiquement dans des discussions de groupe, mais le plus souvent cela se produit en dehors de la discussion du groupe.

Dans ce cas, c’est une bonne idée que d’attirer l’attention sur les insultes comme une méthode couramment utilisée pour discréditer ceux qui sont confrontés au racisme, à l’oppression des classes, au sexisme, à l’homophobie, etc. C’est aussi une bonne idée que de décourager les insultes en encourageant le débat politique ce qui permettra de clarifier quels conflits politiques ont engendré les insultes.

7. Le «Dialogue» entre Israéliens et Palestiniens comme « Pont pour la paix», ou «dialogue interreligieux» qui est utilisé comme une occasion de promouvoir le soutien à «Israël».

Les sujets de discussion du dialogue interreligieux peuvent être aussi clairs que «Pourquoi les chrétiens devraient soutenir Israël », ou utiliser des moyens moins évidents de sensibilisation, comme dans l’exemple du groupe de dialogue interreligieux de Boston Groupe (tiré de leur site):

« Trinity créait également une relation avec Temple Israël pour répondre aux préoccupations de la communauté juive de Boston après que l’un des évêques anglicans du Massachusetts et de nombreux autres membres du clergé soient allés manifester devant le Consulat israélien à Boston pour exprimer leur préoccupation au sujet de la situation des Palestiniens. Fallon a dit à la communauté juive qu’il percevait cela comme une « cinglante critique », et l’équipe ministérielle de Trinity a cherché à avoir des relations avec la communauté juive afin de remédier à ce problème « 

Hillel dit :

« Cela peut paraître paradoxal, mais peut-être que le meilleur moyen de renforcer le lien à long terme entre les étudiants juifs et Israël c’est de lui permettre d’être remis en cause, réexaminé et interrogé sur le court terme. En introduisant des éléments d’autocritique, de débat, de dialogue et de réflexion dans notre satisfaction d’Israël, nous ne faisons pas seulement qu’envoyer à Israël une image plus engageante d’une société énergique, mais nous faisons aussi plus d’efforts pour encourager les étudiants qui se méfient des points de discussion, des messages simples à venir soutenir la cause. »

En affrontant le Sionisme, il est important de rappeler que la péréquation oppresseur et opprimé est complètement inappropriée et qu’un tel «dialogue» se déroule dans le contexte de circonstances matérielles très réelles de l’injustice et de l’oppression raciste.

Suggérerions-nous de créer des « groupes de dialogue » entre l’opprimé et l’oppresseur dans n’importe autre travail sur la justice sociale?

8. Utilisation des stéréotypes féministes occidentaux sur la femme arabe comme étant « super-opprimée » pour démontrer que la colonisation est «bonne» pour les femmes arabes.

Il convient de souligner qu’il existe de nombreux stéréotypes qui prévalent en Occident sur les femmes palestiniennes, les femmes musulmanes et les femmes arabes comme étant « super-opprimées. »

Ces stéréotypes ont été commodément utilisés pour justifier le vol des terres palestiniennes et des ressources par les Sionistes, ainsi que par l’impérialisme américain. Tout comme les colons de toutes époques l’ont fait ici sur ce continent, en Afrique, en Amérique centrale et en Amérique du Sud et dans les Caraïbes, les Sionistes prétendent apporter le « progrès » aux personnes contre qui ils commettent un génocide .

Les femmes palestiniennes ont de solides formes d’organisation collective dans le cadre de leurs propres communautés. Elles ont également joué un rôle central dans les mouvements de résistance tout au long de l’histoire palestinienne. Elles sont les mieux placées pour déterminer leurs propres priorités, objectifs et intérêts.

On peut dire en général que les femmes des sociétés colonisées ne pensent pas être libérées lorsqu’on largue sur elles des bombes, lorsqu’elles sont emprisonnées et torturées, privées de leurs ressources, ou que leurs familles sont assassinées. Le colonialisme n’a jamais apporté la libération à tous les secteurs de la société parmi les peuples colonisés .

9. Utiliser la reconnaissance historique des crimes du colonialisme pour dévier vers l’action « vérité et réconciliation » qui préserve le statu quo plutôt que des actions de soutien à la libération de la terre

Cela fonctionne de la même manière que les groupes de dialogue. La simple reconnaissance de l’histoire de la colonisation devrait aboutir à la réconciliation, sans libération des terres ou des ressources. Dans ce cas, la réconciliation précède tout démantèlement matériel de l’injustice.

Par exemple, il y a eu une très récente tendance actuelle de «reconnaissance de la Nakba » en « Israël ».

Cas d’espèce : Zochrot , une organisation qui «travaille à rendre l’histoire de la Nakba accessible au public israélien de façon à engager les Juifs et les Palestiniens à discuter dans un esprit d’ouverture de notre douloureuse histoire commune . »

Autres citations de Zochrot:

« Nous avons également organisé des rencontres entre les réfugiés palestiniens et les Israéliens qui vivent sur leurs terres. Au cours de la rencontre, les différents récits de 1948 ont été partagés et c’est une tentative de discussion sur les possibilités de création d’un espace qui permettrait aux besoins des deux parties d’être respectés …. »

Tiré d’une déclaration de Zochrot en Mai 2007:

« .. Une injustice ne peut pas être corrigée par une autre injustice, et le droit au retour, comme tout autre droit, doit être mis en œuvre avec soin pour s’assurer que les autres droits seront protégés « 

Les « autres droits » dans ce cas sont probablement les « droits » des colons.

10. Rendre le sujet de discussion personnel

Cela prend souvent la forme de quelqu’un qui exprime sa « gêne » sur la façon dont le débat a lieu. Quand le racisme est appelé, les Sionistes personnalisent souvent le débat politique, en disant qu’ils se sentent « attaqués » et « non supportés » par le groupe.

Il est préférable dans ces cas de ne pas consacrer du temps à vous expliquer de façon plus acceptable à quelqu’un qui épouse le racisme.

Soyez ferme et clair dans votre analyse. Soyez brefs : « Affronter le racisme peut être inconfortable pour certaines personnes », et avancez.

Ne pas laisser le travail politique être avorté par ce type de perturbations.

11. Propager des stéréotypes et des mythes au sujet de la résistance islamique afin de discréditer la résistance et diminuer la solidarité envers celle-ci.

La résistance islamique en Palestine et au Liban est un mouvement de résistance du pays qui bénéficie d’un large soutien dans tous les milieux, mais en particulier parmi les secteurs de la société les plus pauvres et les plus marginalisés.

Beaucoup de personnes dans le monde arabe considèrent ces organisations comme «la véritable Gauche», puisqu’elles offrent une grande variété de services sociaux à la population qui a été ignorée par les gouvernements, les semi-autorités et les organisations internationales.

Alors que les désaccords idéologiques sont importants entre les mouvements de la résistance islamique et la Gauche anti-impérialiste, la résistance islamique ne se situe pas à Droite de l’éventail de la pensée politique et bénéficie de nombreux points communs avec ce qui reste de la Gauche anti-impérialiste sur de nombreuses questions sociales pour les masses en général.

Il est important de noter que l’Islam, avec ses nombreuses écoles de pensée ne fonctionne pas comme une église organisée. Ainsi, l’argument laïc occidental est moins pertinent, car il n’y a pas de pouvoir de contrôle de l’église. Toutefois, les mouvements de résistance islamique ont montré par la pratique qu’ils ne sont pas intéressés à imposer de nouvelles normes sociales sur la population. Ils se considèrent simplement comme un mouvement de libération avec l’objectif principal de libérer les peuples et les terres de l’emprise du colonialisme et de l’impérialisme.

Il est regrettable de voir les gens de Gauche rejoindre le mouvement de propagande anti-islamique dans une tentative de discréditer les mouvements de résistance islamique. Il s’agit d’un mouvement réactionnaire de personnes privilégiées ayant peu de connaissances sur la nature de la résistance et son idéologie révolutionnaire issues de l’expérience du prophète de l’islam.

Les femmes jouissent de postes élevés dans le mouvement de la résistance islamique et gèrent exclusivement le réseau des organisations de soutien social. Elles sont impliquées dans les activités de la résistance, occupent des sièges au conseil et participent aux prises de décision tout en portant fièrement des foulards sur leur tête .

Le mouvement de résistance islamique apprécie les contributions des précédentes organisations anti-impérialistes, nationalistes et de Gauche.

Dans un récent accord d’échange de prisonniers, la Résistance islamique a insisté sur le retour des restes de tous les combattants, quelle que soit leur affiliation politique. La célébration qui a suivi réunissait les drapeaux de la résistance islamique et les drapeaux de la résistance de Gauche. La résistance islamique est un prolongement du même combat!

New England Committee to Defend Palestine


Source 
http://www.onepalestine.org 
Traduction 
: MG pour ISM