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Palestine : 60 ans de résistance contre la colonisation israélienne

Sans vergogne, les médias et les gouvernements occidentaux fêtent ce 14 mai, les 60 ans de l’État israélien, alors que le 14 mai 1948 est commémoré par les Palestiniens comme la Nakba , la catastrophe. L’idée initiale selon laquelle la Palestine était une « terre sans peuple pour un peuple sans terre » a constitué l’un des plus grands mensonges de l’histoire et a servi de justification à la politique sioniste de colonisation.

Cette catastrophe prend d’abord les formes de la légitimité internationale lorsque l’O.N.U. adopte, le 29 novembre 1947, la Résolution 181, instituant la partition de la Palestine, sans consultation des Palestiniens. 56 % du territoire palestinien est attribué aux Juifs, qui constituaient moins du tiers de la population et possédaient jusque-là à peine 7 % des terres.

Cette catastrophe, c’est aussi la destruction, entre 1947 et 1949, de plus de 500 villages palestiniens, dont le plus connu est Deir Yassine, avec ses 250 habitants massacrés par les forces militaires juives.

Cette catastrophe, enfin, c’est une épuration ethnique massive ; 800 000 Palestiniens expulsés de leurs terres sans que leur droit au retour ne soit encore reconnu dans les faits. Chassés de leurs terres et niés de tous, les réfugiés (plus de 6 millions aujourd’hui) attendent toujours de retourner chez eux.

La Nakba, comme politique d’anéantissement du peuple palestinien n’a en fait jamais cessé : en témoignent les massacres de Qibia en 1953, l’annexion pure et simple de Jérusalem Est, de Gaza et de la Cisjordanie en 1967, les crimes contre l’humanité dans les camps palestiniens au Liban en 1982, à Jenine en 2002, à Rafah en 2004, à Beit Hanoun en 2006, de Jabalya en 2007. Depuis 2000, près de 5000 Palestiniens ont ainsi été assassinés, dont 1000 enfants. Il y a actuellement 12 000 prisonniers palestiniens dans les geôles israéliennes et depuis 1967, c’est près de 650 000 Palestiniens qui ont connu ce sort. Après les dernières « négociations d’Annapolis pour la paix » du mois de novembre 2007, plusieurs centaines de palestiniens ont été massacrés par l’armée coloniale israélienne. La colonisation et le bouclage de la Cisjordanie s’amplifient et l’asphyxie de la population de Gaza se poursuit sans aucune réaction de protestation de la part des défenseurs des « Droits de l’Homme et de la Démocratie ».

Ces derniers évènements ne sont que le prolongement du projet génocidaire et raciste du mouvement sioniste dès son implantation en terre palestinienne au début du 20ème siècle, puis de l’Etat colonie d’Israël depuis sa création en 1948. Génocide, en raison de la volonté d’Israël de supprimer l’existence des Palestiniens, ainsi que l’a déclaré, en mars 2008, le chef d’état major de l’armée israélienne en promettant aux Palestiniens une « shoah « , c’est-à-dire l’extermination.

Face à ce projet d’extermination, les Palestiniens n’ont d’autres choix que celui de la résistance, sous toutes ses formes. Cet anniversaire est donc aussi celui de leur lutte héroïque pour la liberté, pour l’autodétermination et pour le retour sur la terre de Palestine.

Mais malgré la répression féroce, les simulacres de négociations de paix depuis 15 ans, l’alimentation des dissensions internes et la mise en place d’une Autorité palestinienne collaborationniste pour tenter d’anéantir cette Résistance, les victoires contre l’ennemi sioniste sont importantes. La libération du Sud Liban en 2000, puis celle de Gaza en 2005 en sont les exemples les plus marquants. Le soutien populaire massif à la résistance armée et au mouvement Hamas n’a pas faibli en dépit du blocus de Gaza ; c’est la preuve de la détermination du peuple palestinien à poursuivre la lutte de génération en génération.

Par ailleurs l’Etat colonie d’ Israël porté aux nues semble bien mal en point : défaite militaire cinglante au Liban en 2006 et scandales politico-financiers à répétition. Et malgré les aides financières considérables, l’immigration juive décline au point que ceux qui quittent Israël sont plus nombreux que ceux qui s’y installent. Cette politique qui consiste à chasser les Palestiniens et implanter des colons juifs à leur place, c’est-à-dire une politique d’épuration ethnique et de judaïsation de la Palestine, semble aujourd’hui compromise.

C’est donc cet Etat moribond et ce projet colonial, raciste et génocidaire que célèbrent bruyamment les Etats occidentaux se posant en grands défenseurs des « Droits de l’Homme et de la Démocratie ». Il est vrai que, pour la dictature impérialiste mondialisée, il n’y a point de salut en dehors d’une soumission totale des peuples et des Etats non-alignés à ses intérêts. Toute forme de contestation de l’ordre mondial imposé lui est insupportable et promise à la diabolisation et à la destruction. Bienveillantes avec une société israélienne coloniale et raciste qu’elles ont aidé à obtenir l’arme nucléaire, les puissances occidentales interdisent à l’Iran et aux Iraniens de posséder une technologie nucléaire civile et militaire car Israël doit conserver une suprématie militaire régionale. De même, après avoir envahi et détruit l’Irak, elles interviennent ouvertement au Liban dans l’objectif de désarmer la résistance et protéger les intérêts sionistes dans la région.

Parce qu’il n’y a pas d’autre choix face à ces « bienfaits de la colonisation », c’est par la lutte organisée et par la force des armes, si nécessaire, que les peuples colonisés réussirent à se libérer des chaînes de leurs geôliers.

Construisons en France une solidarité politique avec la cause palestinienne fondée sur la reconnaissance de son caractère universel : une lutte contre un système d’asservissement mondialisé de l’humanité.

Comité Action Palestine

Pour la commémoration de la Nakba , le Comité Action Palestine organise un ensemble de manifestations en 2008. Pour en savoir plus consultez régulièrement nos « Communiqués  » rubriques « Nakba 2008  » ou « Actions à venir « .