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Islam et lutte de libération nationale

« Ainsi, il n’y a pas de distinction fondamentale entre défense de l’islam et lutte de libération nationale dans le monde arabe. Au vingtième siècle, les dirigeants de ces luttes sont à la fois nationalistes, musulmans, ils ont aussi une dimension de leaders populaires, défendant la justice », écrit le palestinien Mounir Chafiq.

Depuis ses origines, le nationalisme palestinien est fortement influencé par ce lien entre Islam et nation arabe. Qu’il s’agisse du soulèvement populaire armé organisé par Sheikh Izzedine al-Qassam au début des années 30, du mouvement plus bourgeois et modéré dirigé par Hajj Amin el-Husseini jusqu’en 48, des actions de résistance organisées par les Frères Musulmans égyptiens après 48, du Fatah par la suite, puis actuellement du Mouvement de la Résistance islamique Hamas et du Jihad islamique, tous sont fondés sur leur attachement à la nation arabe et à la doctrine islamique.


« Je suis musulman avant d’être arabe parce que l’islam est la religion de l’humanisme. L’humanisme prime sur le particularisme. Si le nationalisme est une échelle vers cette religion, je suis le premier à sacrifier ma plume, ma langue, mes biens et mon sang pour mon arabisme qui n’a jamais cessé de combattre l’injustice et la tyrannie ; combat qui est l’une des caractéristiques de l’Islam » Chekib Arslan

Pendant la seconde moitié du XIXème siècle, se développe au Moyent Orient sous autorité ottomane puis sous occupation coloniale britannique, un courant de pensée théologique, politique et social, basé sur l’Islam dit « réformiste » , au service des luttes de libération nationale et sociale, la Nahda (La rennaissance). Jamel Eddine al-Afgahni et Mohammed Abdou en furent les initiateurs. Ils prônaient une analyse rationnelle et scientifique des textes religieux originaux, et l’instruction et l’éducation comme instrument de libération et de progrès social. Le rapport étroit entre réforme religieuse et engagement politique était clairement affirmé.

Ce courant de pensée est le fondement du nationalisme arabo-islamique qui anime la plupart des mouvements nationaux de résistance au colonialisme dans le monde arabe au cours du XXème siècle. Par opposition à ce qui nourrit le nationalisme occidental laïc, l’Islam n’est pas une simple foi pour les peuples arabes, qu’ils soient musulmans ou non. Il existe un « lien indissoluble » entre islam et arabité au sein des « masses arabes ». Dans cette perspective, « quand les masses arabes parlent de leur islamité et ce, quand elles parlent d’une situation politique ou civilisationnelle, elles veulent le plus souvent souligner qu’elles refusent la vassalité à l’égard de l’Occident, entendant souligner ainsi qu’elles se sentent faire partie d’un tout historique et géographique, détenteur d’un héritage, de valeurs, de racines. […] » (as-Sohl, M.). La menace que faisait peser le colonialisme et l’impérialisme occidental sur la civilisation arabe a renforcé ce lien dans le cadre des luttes anticoloniales.

« Ainsi, il n’y a pas de distinction fondamentale entre défense de l’islam et lutte de libération nationale dans le monde arabe. Au vingtième siècle, les dirigeants de ces luttes sont à la fois nationalistes, musulmans, ils ont aussi une dimension de leaders populaires, défendant la justice », écrit le palestinien Mounir Chafiq.

Depuis ses origines, le nationalisme palestinien est fortement influencé par ce lien entre Islam et nation arabe. Qu’il s’agisse du soulèvement populaire armé organisé par Sheikh Izzedine al-Qassam au début des années 30, du mouvement plus bourgeois et modéré dirigé par Hajj Amin el-Husseini jusqu’en 48, des actions de résistance organisées par les Frères Musulmans égyptiens après 48, du Fatah par la suite, puis actuellement du Mouvement de la Résistance islamique Hamas et du Jihad islamique, tous sont fondés sur leur attachement à la nation arabe et à la doctrine islamique.

Cette continuité est parfaitement illustrée par les propos récents de Ramadan Shellah, responsable du Jihad islamique en célébrant tous les martyrs palestiniens dont Fathi Shiqaqi (Jihad), Ahmad Yassine (Hamas), Abu Ammar (Fatah) et Abu Ali Mustafa (FPLP) : « Israël n’est pas éternel, Israël est une entité éphémère qui disparaîtra, selon la promesse divine disant : « Puis lorsque échut le terme de la seconde prédiction, c’était pour permettre à vos ennemis de vous accabler de malheurs, de profaner votre temple comme ils l’avaient fait la première fois et de tout détruire sur leur passage ». C’est en vérité la promesse de notre Seigneur. C’est également ce qu’a dit notre grand poète, le disparu Mahmoud Darwish : « Ils sont de passage, de passage, et ils sont éphémères. Ils n’ont pas de place sur cette terre, même si cela dure le temps que cela dure… »

Comité Action Palestine