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Ce qui a été volé par la force sera repris par la force !

Commémoration de la Nakba, mai 2020

Comité Action Palestine

Le 14 mai 1948, jour de la «
création de l’Etat israélien », est commémorée par les Palestiniens comme la
Nakba, la Catastrophe. Cinq cents villages détruits, 800 000 Palestiniens
expulsés de leurs terres, de très nombreux massacres, les sionistes
franchissaient alors une étape majeure dans leur projet colonial entrepris dès
la fin du XIXème siècle. Cautionné par les puissances occidentales, le mythe
sioniste selon laquelle la Palestine était «une terre sans peuple pour un
peuple sans terre» a constitué l’un des plus grands mensonges de l’histoire et
a servi de justification à la politique sioniste de colonisation et d’épuration
ethnique. Les réfugiés et déplacés palestiniens sont aujourd’hui près de 8
millions. Un tiers d’entre eux vivent encore dans les 58 camps établis après la
Nakba à Gaza, en Cisjordanie et dans plusieurs pays voisins comme la Jordanie,
le Liban, la Syrie.

 Plus de 70 ans de crimes et de massacres

En recommandant la partition
de la Palestine, la Résolution 181, adoptée par l’ONU le 29 novembre 1947, est
l’acte fondateur de la Nakba. Elle attribue aux Juifs 56 % du territoire
palestinien, alors qu’ils représentent moins du tiers de la population et sont
installés sur à peine 7 % des terres. Légitimement refusée par les
Palestiniens, elle permet aux sionistes de rendre effective leur stratégie de
spoliation et de domination du pays. Selon des plans préétablis, ils conduisent
dès fin 1947 une politique de terreur et du fait accompli afin d’accélérer le
nettoyage ethnique et le vol des terres. Dans les semaines et les mois qui
suivront, 418 villes et villages seront détruits, plus de 15000 palestiniens
seront assassinés et dans plus de 70 villages, la population sera entièrement
massacrée.

Mais la Nakba ne s’est pas
arrêtée en 1948. Depuis plus de 70 ans, la judaïsation de la Palestine,
l’épuration ethnique et le vol de la terre se poursuivent à marche forcée, avec
le soutien total des puissances impérialistes. Après des décennies de
négociations, la colonisation et l’expulsion
des Palestiniens s’est aggravée et la répression de la résistance n’a jamais
cessé. Le « deal du siècle »,  concocté
par l’administration américaine et rendu public en ce début d’année, s’inscrit
dans le prolongement du projet colonial sioniste élaboré il y a plus d’un
siècle. Ce plan envisage d’octroyer aux Palestiniens quelques bouts de
territoires sans souveraineté aucune, sans frontières et encerclés par les forces
militaires israéliennes.  Il exige des
Palestiniens un renoncement à leur terre contre quelques milliards de dollars,
un renoncement à leurs droits, même ceux soi-disant garantis par le droit
international comme leur droit au retour. 
Les Américains veulent livrer un pays tout entier qui ne leur appartient
pas à des israéliens dont la voracité coloniale est insatiable. Comme à leur
habitude, la plupart  des Etats arabes
applaudissent la proposition américaine, préférant se soumettre à l’ordre
mondial actuel, bénéfique à la corruption et l’enrichissement éhonté de leurs
élites. 

Résister
jusqu’au retour

Depuis le
début de la colonisation juive de la Palestine, le peuple palestinien a
toujours résisté sous différentes formes à cette terrible entreprise de
destruction de sa société. Malgré toutes les tentatives pour les anéantir, les
réfugiés sont devenus des combattants. 
Aujourd’hui, il est évident que les Palestiniens ne renonceront jamais à
leurs droits et à leur liberté. A Gaza, les Palestiniens continuent de résister
après trois guerres (2008 ; 2012 et 2014) et malgré un blocus infâme
depuis  13 ans. Les Marches pour le
retour organisées chaque vendredi pendant 2 ans ont témoigné de cette  détermination malgré la répression et les
assassinats. En Cisjordanie,  les actes
de bravoure face aux soldats d’occupation et aux colons sont quotidiens.  Dans les prisons sionistes, les résistants multiplient
les grèves de la faim pour faire entendre leur voix.  Tous résistent aux sionistes, ils résistent
contre l’Occident qui soutient Israël et contre la trahison de nombreux Etats
arabes.

Le peuple palestinien se
retrouve aujourd’hui face à une réalité brute et brutale. Il ne doit compter
sur personne, sinon sur lui-même. Lui seul peut arracher sa liberté à
l’occupant quand les classes dirigeantes arabes ont depuis longtemps troqué
leur dignité contre de l’argent. Il en connait les moyens et le prix et n’a pas
d’autre choix que celui de l’unité et de la résistance. Ce qui a été volé par
la force sera repris par la force.

La décision de
Trump n’a pas brisé leur volonté, bien au contraire. Ils se battront jusqu’au
bout pour libérer la terre arabe de Palestine et retourner chez eux, dans leurs
maisons que les colons israéliens ont volées en 1948. Tous les jours des
Palestiniens et des Palestiniennes tombent sous les balles sionistes. Mais rien
ne semble entamer cette détermination profondément enracinée à vouloir faire
revivre la justice sur cette terre. Une terre sans sionistes de la mer au
Jourdain.

Le Comité Action Palestine
le soutient sur ce chemin et réaffirme les quatre principes suivants :

  • La condamnation du sionisme comme mouvement politique colonialiste et raciste.
  • Le soutien inconditionnel à la résistance du peuple palestinien et à son combat pour son auto-détermination et son indépendance nationale.
  • La reconnaissance du droit inaliénable au retour de tous les réfugiés chez eux.
  • La libération de tous les résistants emprisonnés et de Georges Ibrahim Abdallah, résistant de la cause palestinienne détenu depuis 35 ans dans les geôles de l’Etat français, alors qu’il est libérable depuis plus de 10 ans.

Photo : Younes Arar