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Message de Abu Imad Rifai responsable du Jihad islamique au mouvement de solidarité en France

(9 août 2014)Au nom de Dieu, le Clément, le Miséricordieux, louange à Dieu, le Seigneur des Mondes.

Mes frères et sœurs, salam aleykoum !

Je vous salue tous, êtres libres, vous qui défendez et soutenez le droit, au moment où les gouvernements, la soi-disant « communauté internationale » et les organisations censées défendre les droits de l’homme renient ce même droit. Salutations aux êtres libres en France, de toutes nationalités, religions et courants de pensée. Salutations aux manifestants sortis en masse dans toutes les villes de France. Nous suivons les actions que vous menez en France, depuis le début de l’agression sur Gaza, et ressentons que vous êtes de vrais soutiens à notre peuple résistant à Gaza contre les bombardements et les massacres de femmes, enfants et vieillards commis par l’ennemi sioniste.
Mes frères et sœurs, face aux désastres auxquels notre peuple a été soumis, notre peuple n’a cessé de lutter et de combattre pour récupérer sa terre spoliée par une décision internationale inique. Notre peuple a exercé son droit à la résistance, garanti par le droit international et les lois divines, pour chasser l’occupant et reprendre sa vie libre et digne. La résistance de notre peuple, qui a surpris le monde, tire sa force de sa foi en son droit et de l’injustice qu’il ressent envers l’attitude de ce qui s’appelle « la communauté internationale » qui a fermé les yeux et s’est bouché les oreilles face aux crimes commis par l’ennemi. Notre peuple a pris la décision de défendre son droit à affronter l’arrogance de l’ennemi, par son sang et sa chair, et à arracher ses droits, tous ses droits.
Vous avez assisté à l’héroïque épopée de notre peuple dans la bande de Gaza. Par le biais de sa résistance toutes les organisations se sont unies, sur le terrain, dans l’unité du sang, et sur le plan politique, et c’est la principale cause de notre victoire. Notre peuple a décidé d’imposer à l’ennemi l’arrêt des opérations terrestres, l’arrêt des assassinats et des meurtres, et de briser enfin le blocus injuste et meurtrier, ce blocus qui a duré 8 ans sans que personne au monde ne l’arrête, à l’exception des flottilles de la liberté, dont certains des participants ont payé de leur vie. Notre peuple est redevable à ceux-ci comme à vous pour votre fidélité.
Les véritables alliés de notre peuple dans sa bataille sont ceux qui se sont mobilisés au nom de leur humanité et qui sont descendus dans les rues et les places. A ceux qui ont résisté au gaz, aux pressions, à l’interdiction des manifestations par le gouvernement français à Paris, et à ceux qui ont été arrêtés, nous disons : nous sommes avec vous et n’oublierons jamais vos efforts et sacrifices. A vous les hommes libres, au nom du Jihad Islamique en Palestine, nous vous promettons, qu’avec l’ensemble des autres forces de la résistance, nous poursuivrons la lutte, jusqu’à ce que l’occupant soit chassé de nos terres, et que nos droits soient rétablis. Nous vous remercions tous pour votre soutien à nos droits et notre lutte pour une vie digne.
Le plus grand service que vous pouvez rendre à la cause de la Palestine consiste à raconter la vérité au monde, et à dévoiler aux gens les mensonges que la propagande sioniste insère dans les esprits. Racontez-leur que l’ennemi a bombardé les écoles de l’UNRWA après avoir demandé aux populations de Gaza de s’y réfugier. Racontez-leur à propos des crimes de l’ennemi sioniste et comment il déchiquète les enfants, les femmes et les civils, et comment il a entièrement décimé des dizaines de familles, les rayant de l’état-civil. Racontez-leur et dites leur que la promesse de Balfour d’instaurer un Etat juif en Palestine, au dépend de son peuple, a été proclamé 20 ans avant l’arrivée de Hitler au pouvoir. Dites leurs que l’instrumentalisation de l’holocauste par les bandes criminelles sionistes porte préjudice avant tout aux juifs eux-mêmes. Racontez-leur comment les juifs ont vécu en Palestine et dans le monde arabo-musulman pendant des centaines d’années, en paix et en symbiose, avant l’instauration de cette entité spoliatrice… Dites aux gens la vérité, dévoilez les mensonges de la propagande sioniste… car nous sommes certains que les peuples du monde aiment et défendent la vérité… Et que ces peuples, lorsqu’ils sauront la vérité, ne peuvent que s’y accrocher encore plus et lutter en sa faveur. C’est alors que les peuples imposeront à leurs gouvernements iniques et menteurs, de cesser leur soutien criminel à cette entité…
Demandez à ce que les soldats de l’ennemi qui portent des nationalités européennes soient jugés, ils participent au massacre des enfants et des femmes de Gaza. Qu’ils soient recherchés et jugés comme le sont ceux qui participent aux combats dans d’autres pays…
Je m’adresse en particulier à vous, enfants de la communauté arabe et musulmane, nous sommes certains que vous pouvez introduire un grand changement dans la politique internationale, en tant que bloc humain important en Europe, et à Paris, vous pouvez, par votre unité, votre patience et votre conscience, vous imposer en tant que forcejihad1 importante dans la politique européenne et de montrer au monde que l’islamophobie est une fabrication des gouvernements occidentaux qui veulent vous marginaliser et vous isoler du soutien aux questions justes des peuples de notre nation arabo-islamique, et vous isoler de la symbiose humaine et civilisationnelle avec les peuples qui vous entourent, car ces gouvernements craignent que s’écroulent sur leur têtes les temples du mensonge qu’ils ont édifié.
Chers frères et sœurs, au nom de mes frères dans le mouvement du Jihad islamique en Palestine, au nom du peuple palestinien, au nom des héros des Brigades al-Quds, d’al-Qassam, d’al Aqsa, d’Abu Ali Mustafa et des Comités et des autres combattants de notre peuple palestinien, notamment dans la bande de Gaza, je vous remercie un à un, pour vos efforts… Nous sommes confiants que nous pouvons ensemble obtenir la victoire.
Et nous réaliserons la promesse divine. Dans le Coran, Allah, s’adressant aux enfants d’Israël dit – ce qui signifie : ne récidivez pas ou vos visages seront affligés et vous serez défaits !
Toutes nos salutations à vous, de notre peuple résistant, toutes nos salutations à vous et à toutes les consciences libres de ce monde !
Salam aleykoum !

 




Message du Dr Issam Adwan, délégué du Hamas aux affaires des réfugiés pour le mouvement de solidarité en France

9 août 2014

Au nom de Dieu, le Clément, le Miséricordieux.

A vous les êtres libres, solidaires du peuple palestinien à Gaza, en France, aujourd’hui, samedi 9 aout 2014. Gaza est uns des territoires occupés par Israël en 1967. La résolution 242 du conseil de sécurité des Nations Unies exige le retrait d’Israël de tous les territoires occupés. Il n’existe presque aucun autre Etat colonial à part Israël. Israël est un des colonialismes les plus vils, et pratique de façon systématique la discrimination raciale. Les pays du monde, l’ONU, le droit international condamnent le colonialisme. Et la lutte contre le colonialisme est légitime, par tous les moyens nécessaires, y compris la lutte armée.
Notre peuple n’est en sécurité nulle part. Israël attaque notre peuple à Gaza, en Cisjordanie et dans les territoires occupés en 1948. Israël pratique le meurtre, la détention arbitraire, la torture, le siège, le vol de terres, la destruction des maisons.
Israël est armé d’armes de destruction massive, avec le soutien des Etats-Unis, de la Grande-Bretagne et de la France. Ces Etats assurent aussi à Israël un soutien politique total, au lieu de soutenir le droit. Le droit, que représente la Palestine et son peuple.
Israël a signé les accords Oslo avec l’OLP, organisation de libération de la Palestine. Ces accords prévoient l’établissement d’un conseil législatif : aujourd’hui, Israël arrête les députés de ce conseil législatif et son président, car ils s’opposent à l’occupation.
Les accords d’Oslo prévoient l’édification d’un port, d’un aéroport, et la possibilité de pêcher jusqu’à 20 miles marins. Israël a bafoué ces accords et a imposé le siège de Gaza depuis l’Intifada d’Al Aqsa (en 2000) et a ré-occupé la Cisjordanie, détruit l’aéroport, interdit la construction du port et condamné à une mort lente les 2 millions d’habitants de la bande de Gaza, dont le blocus s’est renforcé après 2007.
Et Israël a conduit ses agressions militaires contre Gaza fin 2008 et fin 2012, comme aujourd’hui, et a tué des milliers de personnes, détruit des dizaines de milliers de maisons, sans que personne ne l’en empêche et ne s’oppose à ce nouveau nazisme.
La résistance palestinienne a pris la décision de mettre fin à ce blocus qui représente une mise à mort lente de la population de la bande de Gaza. La résistance se bat pour la fin du blocus, la construction d’un port et d’un aéroport, l’ouverture des passages vers le monde, la possibilité de pêcher au large, la liberté pour tous les prisonniers, la fin des attaques contre ceux qui cultivent leurs terres.
La résistance palestinienne et aujourd’hui unie face à l’agression israélienne et combat avec le soutien des êtres libres de ce monde, des peuples libres, et tous les Etats qui ont affirmé leur condamnation de ces agressions répétées, notamment dans le monde arabo-musulman et en Amérique Latine.
Les Etats-Unis soutiennent l’agression nazie des israéliens contre notre peuple et se pose ainsi en ennemi du peuple
palestinien qui veut la liberté et l’indépendance. La France soutien aussi Israël, ce qui va à l’encontre de ce que
devrait faire une des premières démocraties du monde. Est-ce que c’est ça votre démocratie ? Vous soutenez les sadiques israéliens et vous voulez nous interdire de répondre et combattre ?

Il est demandé aujourd’hui à tous les peuples libres de montrer leur humanité et de soutenir les revendications de notre peuple et sa résistance : non à l’agression sioniste, non au blocus, oui à la liberté, oui à la l’indépendance.hamas3

Ce mouvement populaire ne doit pas se limiter aux manifestations, aussi importantes soient-elles. Il faut s’organiser, pour faire pressions sur les élus, les décideurs, les gouvernements, les médias, continuer de protester devant les ambassades israéliennes et les bâtiments des Nations-Unies et les Etats qui soutiennent Israël.
Notre peuple en Palestine n’oublie pas ceux qui se tiennent à ses côtés dans cette bataille. Et je demande aux autres : si vous ne montrez pas votre humanité aujourd’hui face à cette agression, quand le ferez-vous ?

Je vous salue tous mes frères et sœurs, salam aleykoum !

Dr Issam Adwan, délégué du Hamas aux affaires des réfugiés




Message de Dhulfiqar Sweirjo, représentant du Front Populaire pour la Libération de la Palestine, au mouvement de solidarité en France.


le 9 août 2014 en direct de Gaza)

Ô Peuple français libre! Ô enfants de la nation arabe ! Ô enfants du peuple palestinien héroïque! Nous vous saluons depuis Gaza la déterminée, Gaza la fière, Gaza la résistante triomphante. Nous vous saluons depuis les ruines, depuis les maisons détruites, depuis les soupirs des mères et le sang versé.

Ô hommes libres, nous vous rassurons, malgré ce génocide, ce nouvel holocauste que nous infligent Netanyahu et son armée nazie, nous allons bien. Nous sommes déterminés et nous allons poursuivre le combat jusqu’à la victoire. Nous n’aimons pas la mort, ni la guerre, nous sommes déterminés à vouloir retrouver notre liberté et notre dignité. Nous luttons pour que cessent l’injustice infligée à notre peuple et l’agression continue sur la bande de Gaza! Nous luttons pour circuler librement! Nous luttons pour manger et boire! Nous luttons pour que la vie fasse son retour à Gaza, assiégée depuis de longues années. Ils ont essayé de la mettre à genoux. Nous luttons pour la libération de nos héroïques prisonniers! Nous luttons pour empêcher les colons d’agresser quotidiennement notre peuple, en Cisjordanie et à Jérusalem! Nous luttons pour un projet national et l’établissement d’un état de Palestine indépendant avec Jérusalem pour capitale!

Ô enfants de Che Guevara, de Martin Luther King et de Gandhi, nous saluons votre position et votre soutien à la lutte du peuple palestinien, à notre lutte contre cette guerre américaine et sioniste, contre les bombes de la mort que nous rencontrons chaque jour avec les avions de guerre et les chars envoyés par les américains.

Nous combattons la complicité européenne et en premier lieu, la complicité de votre gouvernement injuste qui a pris le parti du bourreau contre la victime.

Ô enfants libres de France ! Vous qui avez posé les bases de la dignité et de la liberté, vous devez poursuivre dans cette direction et continuer à vous opposer à la politique de votre gouvernement et à la complicité des autres gouvernements européens. Vous devez combattre avec nous afin que soient jugés les assassins, ces nouveaux nazis, à la cour internationale de la Haye, afin que soient jugés leurs crimes de guerres. Que justice soit faite pour le sang versé par les enfants, les femmes et les personnes âgées tués. Ils ont tué plus de 350 enfants, plus de 250 femmes, plus de 250 personnes âgées! Ils ont détruit les maisons sur les enfants et les femmes! Ils ont détruit les hôpitaux, bombardé les ambulances! Ils ont fait fuir les habitants dans les écoles de l’UNRWA, les ont pourchassés jusque dans ces écoles qu’ils ont ensuite bombardées. Ils les ont tués et ont bombardé les lieux protégés par le drapeau bleu de l’ONU!

Malgré tout cela, nous affirmons, que nous, la Résistance, nous ne reculerons pas et nous combattrons jusqu’à la fin, fplp1jusqu’à ce que toutes nos revendications pour la vie, la liberté et dignité soient réalisées ! Nous savons que notre cause et notre résistance sont justes! Nous avons confiance en votre position honorable, soutenant le droit des damnés de la terre! Honte à l’impérialisme mondial, Honte aux Etats-Unis, Honte à votre gouvernement injuste, Honte à tous les silencieux, Honte au silence arabe complotant contre notre peuple!

Liberté pour Gaza, Liberté pour la Palestine, Liberté pour toutes les victimes de l’injustice sur Terre!

Défaite pour Israël et son armée nazie! La résistance qui a humilié leur armée est déterminée pour aller jusqu’au bout : la victoire ou la mort!

Gloire à la résistance ! Gloire à la résistance

Dhulfiqar Sweirjo, représentant du FPLP

!

 




Message de Hannah Attallah, porte-parole de l’Eglise orthodoxe à Jérusalem, au mouvement de solidarité en France

Message de Hannah Attallah, porte-parole de l’Eglise orthodoxe à Jérusalem, au mouvement de solidarité en France (9 août 2014).

Chers frères et sœurs rassemblés en France, à Paris, et dans les autres villes de France, en solidarité avec notre peuple en Palestine et dans la bande Gaza assiégée, en solidarité avec ceux qui subissent cette agression barbare depuis plusieurs semaines. Nous avons une grande estime pour vos positions et votre solidarité, et nous vous adressons de Jérusalem, Al Qods, du cœur de nos lieux saints, à chacun d’entre vous, notre respect total et notre fidélité pour votre soutien à notre peuple et à nos frères Gaza.

Nous affirmons aujourd’hui : nous sommes un peuple uni, qui ne peut être divisé. Nous, Palestiniens, Chrétiens et Musulmans, luttons pour un même objectif, la fin de l’occupation et la réalisation des espoirs et ambitions de notre peuple arabe palestinien. Ces espoirs sont des espoirs de justice, notre peuple souhaite la liberté, la dignité, l’indépendance. Cette agression israélienne barbare contre notre chère bande de Gaza vise à nous mettre à genoux et affaiblir notre volonté. Elle vise à liquider la cause palestinienne.2-Al-Aqsa-Jerusalem-1024x682

Mais je tiens à vous dire, du cœur de Jérusalem, capitale de la Palestine et de la dignité humaine, quelle que soit la  violence de l’agression contre notre peuple nous resterons accrochés à chaque parcelle de la terre de Palestine. Malgré leurs complots et leur volonté de liquider notre cause nationale, la Palestine restera palestinienne, Jérusalem restera palestinienne et nous ne renoncerons à aucun fragment de la Palestine et de Jérusalem.

Mes chers amis, avec votre rassemblement à Paris et dans les villes de France, vous exprimez l’authenticité de votre humanité, ceux qui sont solidaires de Gaza et de la Palestine sont les défenseurs des valeurs humaines, des valeurs de la civilisation et de la morale, car notre cause est la cause du droit. C’est la cause de ces Hommes dont la dignité, la liberté et la vie sont bafoués. C’est la cause de ceux qui aspirent à vivre libres dans leur patrie, la Palestine, notre seule patrie à nous Palestiniens, chrétiens et musulmans. Nous condamnons cette agression qui continue sans répit contre Gaza. Cette agression est une agression contre toute la Palestine, une agression contre tous les arabes, une agression contre tous les êtres libres, où qu’ils soient. Ce n’est pas une attaque contre une partie plutôt qu’une autre, nous sommes tous ciblés, ces missiles ne font pas la différence entre les membres de telle ou telle faction, ils ne font pas la différence entre mosquées et églises, musulmans et chrétiens, nous sommes tous ciblés par cette agression.

Mes chers, vous qui être rassemblés en France, quelle que soit votre religion, musulmans, chrétiens, juifs, vous vous rassemblez dans la diversité de vos fois avec pour boussole la Palestine, la libération de la Palestine, la solidarité avec Gaza, l’exigence de la fin de l’agression contre Gaza et notre peuple à Gaza, il nous faut nous unir, et agir comme un seul homme dans notre soutien au peuple palestinien. C’est ainsi que nous mettrons en échec les complots et les plans qui visent à nous diviser, à nous affaiblir et à fragmenter nos rangs.

Aujourd’hui, il y a des forces qui souhaitent alimenter les divisions communautaires et religieuses dans notre région, et nous devons résister à la politique de division, par notre unité sans faille, nous sommes une communauté humaine rassemblée dans la solidarité avec la Palestine et la cause Palestinienne. Je vous salue tous, mes chers, vous nos amis français, vous les enfants des communautés arabes, de la communauté palestinienne, de toutes les diasporas de France qui participent à cette manifestation. Je vous adresse mon amour, et ma fidélité à chacun d’entre vous. Je vous embrasse de Jérusalem, et vous envoie un baiser plein d’amour, de fidélité et de respect, de l’Eglise du Saint-Sépulcre, de la mosquée sainte d’Al Aqsa.

Soyez bénis, que vos efforts soient bénis !

Votre frère, le prêtre Attallah Hannah, de Jérusalem, Al Qods.




La barbarie colonialiste et l’hypocrisie pacifiste

mardi 29 juillet 2014, par Fadwa Nassar

Le déchaînement de la barbarie sioniste dans la bande de Gaza ne peut surprendre que ceux qui ont cru possible que les colons ayant envahi la Palestine depuis la fin du XIXème siècle pouvaient devenir humanistes, après avoir pacifié dans le sang et la terreur la population palestinienne. Cette barbarie sans nom, saluée par les puissances occidentales, les Etats-Unis et la France en tête, n’est que l’expression exacerbée du colonialisme, poussé dans son ultime retranchement : soit le massacre soit l’écrasement de la résistance ou la volonté même de résistance.

Les horribles massacres perpétrés par les colonisateurs de la Palestine et leur appareil militaire rappellent ceux commis en Afrique, par les colonisateurs français (de l’Algérie au Madagascar), par les colonisateurs européens en Amérique du Nord et du Sud, contre les peuples indiens et par l’impérialisme américain contre les peuples d’Indochine, pour ne citer que ces exemples, la vraie histoire de l’occident barbare reste à écrire et à enseigner. Une différence toutefois, l’avancée technologique de l’occident colonial et raciste permet aux colonisateurs sionistes de perpétuer un massacre par minute.

L’Etat des colons sionistes n’agit pas seul, il n’a d’ailleurs ni la force ni la puissance pour le faire, même face à des résistants aussi courageux et vaillants que les résistants palestiniens. L’Etat colonial représente le monde occidental dans toute son horreur, ce monde qui se venge des peuples aspirant à leur liberté par le biais d’un Etat juif qu’il a fondé, pour se débarrasser de ses propres juifs et fonder une entreprise coloniale au cœur du monde arabo-musulman.

Le monde occidental peut se laver les mains et s’innocenter en dénonçant même, par la bouche de leur délégué Ban Ki Moon, les horribles massacres à Gaza. Cela lui semble suffisant pour blanchir son âme et son histoire, souillées par le sang de centaines de milliers de victimes dans le monde. Mais il participe activement et sans retenue à l’agression criminelle, au niveau politique, médiatique, diplomatique et militaire. Dès le début de cette agression, il n’a cessé de proclamer son attachement à la « sécurité » de la colonie sioniste et affirmer être prêt à la défendre, il n’a cessé de dénoncer la résistance et ses fusées et réclame haut et fort que la solution serait dans le désarmement de la résistance, ce qui revient à encourager les colons à massacrer encore plus, afin de soumettre le peuple palestinien et les peuples de la région à leur diktat, via l’entité coloniale.

Dans la plupart des guerres coloniales menées par les puissances occidentales, l’arrivée de colons s’accompagne de massacres effroyables, suivie d’une période relative de calme, où les survivants soignent leurs blessures et se préparent à reprendre la lutte. Les pacifistes prennent cette période pour référence afin d’avancer leurs thèses, ils légalisent la présence des colons et agissent pour réconcilier le peuple soumis avec les colonisateurs spoliateurs. Ils exercent des pressions sur les peuples soumis, les obligeant à reconnaître et à accepter leur « défaite historique » devant la puissance des armes de leur ennemi, proclamée norme internationale, morale, politique et médiatique et en prétendant compenser les victimes en reconnaissant leur « mémoire » (Nakba), mais rien de plus : « vous devez vous satisfaire de cela, c’est déjà une grande concession que l’on vous fait ».

Après avoir détruit et vaincu militairement les peuples, une partie de l’Occident, honteuse, devient pacifiste. Elle veut se racheter auprès des peuples soumis en réclamant une paix dans laquelle le spoliateur est toujours maître et le peuple colonisé toujours esclave, mais avec une chaîne un peu plus longue, lui donnant l’illusion d’une liberté, et avec un peu plus de miettes à manger, lui donnant l’illusion de bien-être. Elle l’abreuve de paroles juridiques, lui enseigne les droits des femmes, des enfants et des handicapés et l’amuse en finançant expositions, films et « ateliers » divers car l’essentiel pour elle consiste à éloigner les armes, non celles du spoliateur puisqu’elles sont là pour sa propre « défense », mais plutôt celles des résistants et du peuple en lutte, qui deviennent les agresseurs, puisqu’ils rompent avec le statu-quo colonial imposé par la force des armes.

Qu’il soit belligérant ou pacifiste, l’Occident tue. En réclamant le désarmement de la résistance légitime du peuple palestinien, les humanistes pacifistes abandonnent un peuple sans défense aucune, le sommant de rester soumis au bon vouloir des puissances armées. Pour eux, il y a des peuples « majeurs » (les peuples « blancs ») et les peuples « mineurs » (tous les autres) qui armés, représentent un danger pour la planète. Il n’est pas question que le peuple palestinien se défende ou même pense à libérer sa patrie, ce serait un crime de lèse-majesté envers les « grands » qui se sont érigés en maîtres de ce monde. Le seul droit qu’il aurait est de réclamer assistance, mais celle-ci lui sera accordée seulement s’il se montre sage, c’est-à-dire soumis, et encore !

Maintenir le peuple palestinien et les peuples dans la soumission et la servitude, c’est le vouloir de l’Occident belligérant ou pacifiste. Refuser la résistance, les armes de la résistance ou l’esprit et la culture même de la résistance est le credo de tous ceux qui craignent voir disparaître ce qu’ils pensent être la suprématie de l’homme « blanc », celui qui devrait maîtriser la marche du monde. Gare à quiconque pense pouvoir bouleverser cet ordre !

Mais la résistance palestinienne à l’œuvre actuellement à Gaza, la résistance armée de fusées, de mitraillettes, de drônes mais surtout d’une volonté et d’une foi inébranlables, a bouleversé leurs plans et leurs conceptions du monde. Elle est en train d’écrire une nouvelle page de l’histoire de la région, qui s’ajoute à celle écrite par le Hezbollah au Liban, il y a quelques années, une page où les peuples ne peuvent recouvrer leur liberté et leur dignité qu’en livrant bataille. C’est ce que ne peuvent supporter l’occident barbare et son rejeton sioniste : ils expriment leu refus en massacrant la population, croyant pouvoir faire fléchir la résistance. Mais c’est mal connaître et le peuple palestinien et sa résistance. En laissant s’exprimer leur barbarie, ils ne font en fait que précipiter la chute de l’entité coloniale. C’est l’objectif de la résistance.

Fadwa Nassar
Mardi, 29 juillet 2014




Jusqu’à la libération totale de la Palestine : soutien à la résistance !

Prise de parole du Comité Action Palestine à la manifestation du samedi 9 août 2014

Quoi que l’on dise, il n’y aura jamais de trêve en Palestine tant que l’occupation demeure, tant que le blocus affame le peuple. Les Palestiniens n’accepteront jamais de mourir sans combattre et Israël trouvera toujours un prétexte pour le massacrer. Car l’histoire se répète en Palestine. Une nouvelle fois, le peuple palestinien est assassiné sous l’œil désintéressé, complaisant ou complice des États occidentaux. Une nouvelle fois, Israël a démontré quelle était sa véritable nature, barbare, colonialiste et génocidaire. Une nouvelle fois, la propagande sioniste a été mise en œuvre pour laisser croire à la légitimité de l’agression. Une nouvelle fois, malgré de lourdes pertes, la résistance a repoussé les assauts de l’occupant, le contraignant à retirer ses troupes de Gaza. Une nouvelle fois, des gens se sont mobilisés pour hurler leur colère. Et une nouvelle fois, lorsque la Palestine ne sera plus à la une de l’actualité, tout le monde va rentrer chez soi et parfois oublier ce qu’il s’est passé, jusqu’à ce qu’une nouvelle agression, inévitable, vienne rappeler à tout le monde que cette terre est toujours sous occupation et que rien n’est réglé. Pourtant, puisque l’histoire se répète sans cesse, il faut bien un jour en tirer des conséquences. Après ce mois de barbarie sans nom, le Comité Action Palestine interpelle tous ceux pour qui la notion de justice a encore un sens, et les invite à se souvenir.

Il faudra se souvenir que la classe politique française dans son ensemble, et plus particulièrement le pouvoir socialiste en place, a laissé faire et a même avalisé les massacres. Quelles que soient les circonstances dans lesquelles ils seront conduits à le faire, il faut désormais savoir que lorsqu’ils emploieront les mots de Liberté, de Valeurs républicaines, de Justice et de Droit, ces mots sont dans leur bouche vides de sens dès lors que l’on se fait le complice d’un génocide.

Il faudra se souvenir que toutes les manifestations n’ont pas été autorisées, et qu’elles ne l’ont été de fait que lorsque la contestation se limitait à sa plus simple expression humanitaire. Manuel Valls lui-même a précisé que l’on avait le droit de manifester pour demander la paix, mais que toute remise en question du sionisme était suspectée d’antisémitisme. Ces limites imposées et largement relayées par la plupart des organisations qui ont participé aux manifestations, sont le témoignage d’une vision colonialiste. L’Occident colonise et accapare des terres qui ne sont pas les siennes, et lorsque les peuples colonisés revendiquent leur indépendance et qu’ils se révoltent et résistent, on leur dénie ce droit en les présentant comme des terroristes. Le seul droit qu’on leur accorde, c’est celui de baisser la tête et de déposer les armes, pour accepter l’ordre injuste qui les opprime. Appeler à la paix alors que des peuples se révoltent, c’est leur demander de mourir. Lorsqu’un pays est occupé, le discours sur la paix est toujours au service de l’occupant.

Il faudra donc se souvenir que la résistance du peuple palestinien était, est, et sera toujours légitime. Quel que soit le mouvement ou le parti à l’origine de la résistance, quelle que soit la forme qu’il ait choisie pour combattre, dès lors qu’un peuple se soulève, il est du devoir de tous ceux qui sont épris de justice de le soutenir. Nul n’a le droit, alors qu’il ne connaît pas l’occupation, de dicter aux peuples la voie qu’ils doivent suivre pour se libérer. Seuls les peuples en lutte sont à même de décider de leur avenir, et il n’appartient qu’à eux de définir les cadres de leur autodétermination. Parler en leur nom, c’est perpétuer un ordre colonial qui les maintient dans la dépendance.

Il faudra se souvenir que lorsque les armes sembleront se taire, l’occupation continuera. Gaza est toujours soumise à un blocus meurtrier ; la Cisjordanie est gangrenée par les colonies ; les humiliations, la torture, les arrestations font partie du quotidien ; les prisonniers politiques sont les plus nombreux au monde ; les 6 millions de réfugiés palestiniens attendent toujours de pouvoir rentrer chez eux, sans qu’on veuille leur accorder ce droit reconnu par les instances internationales. C’est pour cela que la résistance sera toujours légitime et que l’occupant n’en viendra jamais à bout.

Il faudra se souvenir qu’Israël ne veut pas la paix. Précisément parce que le projet sioniste est d’occuper toute la Palestine et même au-delà, il ne faut pas penser qu’un jour les sionistes accepteront de voir apparaître à leur côté un État palestinien indépendant et viable. La seule solution est celle qui s’est imposée à l’issue de toute occupation coloniale : une Palestine libre, totalement débarrassée de cet État usurpateur et illégitime qui vole les terres et massacre des innocents.

Il faudra enfin se souvenir que contrairement à ce que laisse entendre le CRIF et ses complices au pouvoir en France, le véritable racisme réside en celui qui défend un État criminel et raciste, qui soutient que l’on a la légitimité de fonder un État réservé aux juifs, qu’ils soient croyants ou qu’ils prétendent appartenir à un peuple à part qui disposerait de droits que les autres n’ont pas. Il y a peu de chance que les bouchers de Tel-Aviv soient jugés pour crimes contre l’Humanité. C’est pourtant ce qui devrait advenir. Au contraire, ce sont ceux qui combattent le sionisme qui sont criminalisés. Plus que jamais, le Comité Action Palestine réaffirme que l’antisionisme est une exigence de justice, et qu’il est du devoir de tout homme libre de se démarquer des discours sionistes qui ont contaminé l’ensemble de la société française. Le Comité Action Palestine continuera toujours à travailler dans ce sens, il soutiendra toujours la lutte légitime du peuple palestinien, et il invite tous ceux qui ne veulent pas baisser les bras à se tenir informés des actions prochaines qu’il mettra en œuvre.

Palestine vivra. Palestine vaincra.




Appel à une nouvelle manifestation de soutien à la résistance du peuple palestinien : le samedi 9 août à 15h00, place de la victoire à Bordeaux.

APPEL A MANIFESTATION

En dépit de 29 jours d’agression barbare, la résistance du peuple palestinien a obligé les troupes sionistes à battre en retraite. Pourtant, quelle que soit l’issue de cette énième trêve, rien n’est réglé en Palestine. Parce qu’il faut maintenant rendre des comptes et désigner les coupables de cette boucherie ainsi que leurs complices occidentaux ; parce qu’il ne faut pas se contenter de cet « entre-deux guerres » qui n’est pas la paix ; parce qu’il faut rappeler que le blocus israélien  asphyxie Gaza et que la Palestine est toujours sous occupation,

le Comité Action Palestine vous appelle, avec Génération Palestine à une nouvelle manifestation  de soutien à la résistance du peuple palestinien :  

le samedi 9 août à 15h00, place de la victoire à Bordeaux.

La lutte doit continuer jusqu’à la libération totale de la Palestine.

Venez nombreux !




Plus que jamais il faut soutenir la résistance courageuse du peuple palestinien !

Prise de parole du Comité Action Palestine au rassemblement de soutien à la résistance du peuple palestinien (Bordeaux, mercredi 30 juillet 2014)

             Rien ne semble pouvoir arrêter la barbarie sioniste. Israël dit vouloir aller jusqu’au bout de son entreprise, c’est-à-dire qu’il veut massacrer le peuple palestinien comme bon lui semble et aussi longtemps qu’il le souhaite. Il veut mettre à genoux la résistance pour pouvoir sereinement poursuivre à coloniser la Palestine.

                 Il est vrai que peu de monde s’y oppose. Les pseudo-agitations des États-Unis, de l’Égypte, des États arabes, le silence total de l’Union Européenne, les timides prises de parole des États occidentaux, tout cela n’est que de la poudre aux yeux. De fait, tout le monde est complice du génocide des Palestiniens. Dans les journaux, ce qui se passe en Palestine n’est plus en première page depuis bien longtemps. Il n’y a là rien de bien nouveau.

              On peut se sentir désespéré et considérer que nous assistons en direct à la lente et sûre disparition d’un peuple. Le nombre encore impressionnant de victimes peut le laisser croire. Pourtant, le peuple palestinien est en train de vivre une étape supplémentaire et cruciale de son long processus révolutionnaire qui vise à le débarrasser de l’oppression du colonialisme sioniste. Les mouvements de libération sont toujours lents et douloureux. Pour 1 soldat français tué en Indochine, 10 Vietnamiens mouraient. Pour 1 soldat français tué en Algérie, 30 Algériens tombaient. Les forces étaient déjà disproportionnées. Cependant, et le Vietnam et l’Algérie sont devenues indépendants. Face à la résistance des peuples et à leur volonté farouche de s’affranchir du joug colonial, le colon finit toujours par perdre et rentrer chez lui. Une fois qu’il est en marche, le processus d’émancipation ne peut être arrêté, quel que soit le nombre des victimes.

                    En Palestine aujourd’hui, la disproportion des forces et du nombre de martyrs ne doit pas laisser croire qu’il pourrait en être autrement. La résistance a déjà montré par le passé qu’elle pouvait se réorganiser et reprendre la lutte. En 2010 il y avait déjà eu plus de 1500 martyrs. Quel que soit le chiffre atteint en 2014, les Palestiniens ne se résoudront jamais à accepter le colonialisme juif qui vole leur terre et massacre leurs enfants.

                       Voilà pourquoi plus que jamais il faut soutenir cette résistance courageuse du peuple palestinien. Appeler actuellement à la paix entre Israéliens et Palestiniens est au mieux un contresens historique, au pire une complicité déguisée. C’est mettre sur le même plan les sionistes et les Palestiniens, l’agresseur et l’agressé, le colonisateur et le colonisé. Les Palestiniens sont et ont toujours été les victimes de la guerre des sionistes. Il n’y aura de paix que lorsque la Palestine, toute la Palestine sera indépendante. C’est trahir les martyrs que de parler de paix alors que les Palestiniens sont sous un déluge de feu. Et seuls les Palestiniens décideront de ce qu’ils veulent faire de leur État lorsqu’ils seront libres. Tenir un autre discours, c’est parler à la place des Palestiniens, c’est ne pas respecter leur lutte de libération. C’est enfin rester dans une forme de discours colonial et c’est en définitive ne pas se démarquer de celui de Manuel Valls ou de François Hollande.

                       C’est pourquoi le Comité Action Palestine choisit de se faire l’écho sur Bordeaux des choix politiques de la résistance. Seul compte le soutien inconditionnel à la résistance armée du peuple palestinien pour la libération de toute la Palestine.

                        Palestine vivra !  Palestine vaincra !

Comité Action Palestine

30 juillet 2014




dr. Ramadan Shallah : Nous ne demandons pas l’impossible. Le blocus de Gaza doit être levé

dr. Ramadan Shallah : Nous ne demandons pas l’impossible. Le blocus de Gaza doit être levé

Dr. Ramadan Abdallah Shallah, secrétaire général du mouvement du Jihad islamique, a répondu au cours de l’interview aux questions posées par le journaliste de la chaîne « al-Mayadeen », le 21 juillet. Ces questions ont concerné les aspects militaires et politiques de la guerre en cours à Gaza. Dans cet interview, Dr. Ramadan Shallah a souligné l’importance de la résistance militaire et de la première fusée tombée sur Tel Aviv, l’unité de la résistance et son rôle primordial dans la définition des conditions de toute trêve.

Il a également souligné le rôle primordial de l’Egypte qui, par sa position géographique et son histoire et à cause de ses liens historiques et présents avec le bande de Gaza, doit prendre des positions plus fermes. Il a nié exister d’autres pistes pour une trêve, affirmant que plusieurs propositions sont faites, mais aucune de sérieuse n’a été avancée jusqu’à présent. Pour dr. Ramadan, les revendications palestiniennes ne sont pas difficiles, il s’agit de cesser l’agression, de lever le blocus de Gaza et d’ouvrir tous les terminaux. Il s’est dit confiant dans la victoire de la résistance à Gaza, qui ouvre de larges perspectives dans la région.

Ci-joint quelques passages de l’interview

Je suis certain de la victoire. Le peuple résistant à Gaza écrit une épopée, surtout à Shuja’iyya. Le peuple palestinien paie de son sang pour sa liberté.

Nous menons une guerre d’un genre nouveau dans l’histoire de ce conflit, car aucune guerre précédente n’a vu les armes de la résistance palestinienne atteindre toutes les agglomérations de l’ennemi. Il ne connaissait rien de la capacité de la résistance, il a été surpris, il a perdu son équilibre.

Il piétinait sur place, il a été obligé d’aller de l’avant, vers ce qu’il a appelé la « phase terrestre », croyant que cela relèverait le moral de son peuple et que cela torderait le bras de la résistance, politiquement et sur le terrain ; Nous avons alors vu dans quel marécage il est tombé, du fait de la résistance.

L’équation a été renversée dès les premiers jours de cettte bataille, lorsque la première fusée est tombée sur Tel Aviv. C’est l’idée précisément que le mouvement du Jihad islamique voulait faire passer : si nous touchons Tel Aviv, que se passera-t-il ensuite ? Ce furent les coups douloureux pour l’ennemi qui ont suivi. L’ennemi pense que par sa bataille terrestre, il pourra renverser de nouveau l’équation. Il fut alors surpris car il ignorait ce que la résistance lui avait préparé, que ce soit pour la bataille terrestre ou celle des fusées. Nous sommes effectivement face à une nouvelle équation et nous nous tenons devant deux chemins : la première phase de la bataille terrestre, nous voyons son résultat, avec les pertes énormes de l’ennemi, nous avons vu leurs visages assombris, avec l’annonce de dizaines de tués, et plus de 150 blessés, et notamment de l’élite de leurs troupes, Golani et autres. L’ennemi hésite, soit il avance et étend cette opération, et il se noie dans le marécage car jusqu’à présent, il n’a approché que le bord, il s’est brûlé les doigts. Je pense qu’il a dû comprendre la leçon. Et s’il poursuit, lui et le monde entier feront face à deux questions : la première concerne ses pertes qui constitueront un vrai scandale pour lui, car il va devoir affronter la résistance, d’une maison à l’autre et d’une rue à l’autre, il tombera d’un piège à un autre, à partir des premiers exemples qu’il a vus aux abords de Gaza. La seconde question concerne la poursuite des massacres qu’il commet, comme celui commis à Shuja’iyya, et c’est aussi un autre scandale qui éclaboussera le monde entier : est-il permis en ce siècle et en ce moment qu’un Etat comme celui-ci commette des tueries à l’encontre du peuple palestinien ?

Concernant les rencontres pour faire cesser le feu

Aucun effort réel n’a été fait pour faire cesser cette agression. Il y a eu des efforts mais très éloignés de l’ampleur et de l’horreur de cette agression, comme si le monde attendait que l’ennemi soit rassasié de notre sang et de notre chair, le sang et la chair de nos enfants, de nos femmes, de nos vieillards et de nos hommes. Sur le plan international, la position américaine est favorable à l’entité, comme nous le savons. Elle justifie et donne raison à cette agression, pour « se défendre ». L’Européen est presque sur les mêmes positions, et la position arabe est celle de l’abandon, du silence et du désintérêt, pour ne pas parler d’autres qui insultent presque ou qui sont complices.

L’initiative égyptienne nous a tous surpris, l’adjoint du secrétaire général du mouvement du Jihad islamique est parti au Caire et a essayé d’expliquer notre position aux autorités égyptiennes, pour modifier le texte de l’initiative, pour qu’il soit acceptable pour le peuple palestinien, qui ne demande pas l’impossible. Tout ce que nous demandons est l’arrêt de l’agression et la levée du blocus et l’ouverture des terminaux, nous ne pensions pas que ces demandes constituent un problème. Pour revenir à l’accord de 2012, notre problème n’est pas avec le Caire, ni avec le président Abu Mazen qui, a-t-on dit, a participé à la rédaction du texte de cette initiative. Notre problème est que nous n’avons pas confiance dans l’ennemi israélien : dans l’accord de 2012, ont été mentionnées l’ouverture des terminaux et la levée du blocus, qui devait être appliquée au cours des 24 heures suivantes. Un an et demi plus tard, rien n’a été appliqué. C’est ce que j’ai dit à Abu Mazen quand il a proposé le cessez-le-feu suivi des négociations. Il ne faut pas croire l’ennemi.

Nous faisons face à deux grands problèmes aujourd’hui, le premier est l’agression israélienne contre laquelle le monde tout entier doit se solidariser avec nous, pour faire cesser l’agression et l’écoulement du sang. L’autre problème, c’est la position de l’Egypte envers le mouvement de la résistance, le Hamas. De nombreux observateurs et analystes pensent que c’est ce problème, les relations brouillées entre l’Egypte et le Hamas, qui empêche de parvenir à un accord, comme nous l’avons fait en 2012, et que nous en payons le prix. De là, j’affirme le rôle essentiel de l’Egypte, que personne ne peut dépasser, du fait de l’histoire et de la place de l’Egypte dans de telles situations. Il faut distinguer entre le mouvement Hamas et le mouvement des Frères Musulmans en Egypte, ou tout autre mouvement islamique dans le monde. Nous, le mouvement du Jihad islamique, nous nous considérons comme partie prenante du mouvement islamique, en général, mais notre attachement organique est avec la Palestine, avec notre peuple et notre projet est de libérer la Palestine. Que personne ne nous fasse porter des problèmes et des conflits internes dans le monde arabe puis nous entraîne vers des axes pour nous en faire payer le prix. Je me suis entretenu avec plusieurs personnes et leur ai dit : prenez l’expérience de la Syrie. Il y avait, à l’époque, un problème entre les Frères musulmans en Syrie et le président Hafez al-Assad. A un moment, la Syrie a réussi, avec sa grande maturité politique, à séparer son problème avec une organisation syrienne, de la question palestinienne. Le Hamas a eu les portes grande ouvertes, la Syrie a accueilli le Hamas et le Jihad en sachant qu’elle accueillait la Palestine. C’est ce qui est réclamé de la part de l’Egypte : séparer tout problème avec un groupe intérieur de la question de la Palestine. La Palestine est au-dessus de tous les axes. La Palestine est au-dessus de tous les alignements que nous apercevons aujourd’hui. C’est ce que nous souhaitons de la part de nos frères et que nous souhaitons également de la part de Hamas, qu’il prenne en compte la spécificité de notre situation palestinienne et préserver cette boussole dans nos relations. C’est d’ailleurs ce que j’entends tous les jours de la part de la direction et des cadres du Hamas disant qu’ils tiennent compte de l’Egypte et de son rôle.

A propos du document des revendications palestiniennes

Ce n’est ni un document qatari, ni turc, ni égyptien. C’est un document élaboré par la résistance, notamment le Hamas et le Jihad islamique, qui a porté six revendications, que je peux résumer en trois : cesser l’agression, lever le blocus, quelques demandes concernant les prisonniers. En ce qui concerne les prisonniers, cette revendication derait être d’abord égyptienne, dans le sens où l’Egypte a participé à l’accord en 2011. Libérer les prisonniers arrêtés ayant été libérés par cet accord, sous l’égide de l’Egypte, doit être une revendication égyptienne.

Le document formulé par la résistance est paru après l’initiative égyptienne.

Nous souhaitons que l’Egypte convoque toutes les organisations de la résistance, et non seulement le Hamas et le Jihad, car il s’agit de l’affaire de tout le peuple palestinien et toutes les organisations doivent participer à une telle rencontre. Nous souhaitons que l’Egypte les convoque et les écoute pour définir le minimum des revendications du peuple palestinien. Le minimum qu’aucun Palestinien n’est prêt à abandonner, est la fin du blocus. On ne peut cesser le feu tant que dure le blocus, qui est une sorte de mort lente qui s’étend depuis des années. Nous avons payé pendant le blocus, en morts humaines, plus que la guerre actuelle. C’est pourquoi nous ne demandons pas l’impossible.

Le document égyptien a suscité trois attitudes, la première étant celle de l’Autorité palestinienne qui semble-t-il, est partie prenante de ce document, la seconde est celle du mouvement du Jihad islamique qui a réclamé des modifications du document et la troisième a été celle du Hamas qui, après plusieurs déclarations et ripostes, ouvrant la porte à des interventions, l’a refusé, dans la forme et le fond.

Je pense que nous devons élaborer une position palestinienne unifiée à propos de ce document, pour l’améliorer et sortir avec une position acceptée par tous, sur le plan palestinien. Le mouvement du Jihad islamique tient à l’unité de la position politique palestinienne telle qu’elle se déclare sur le terrain militaire, nous refusons toute division.

Nous n’avons aucune divergence politique avec le mouvement Hamas, nous discutons dans un même esprit, ni même avec l’Autorité palestinienne, nos discussions ne sont pas antagoniques, nous essayons d’atteindre des point communs acceptés par tous.

Le document proposé par la résistance palestinienne n’a comporté aucune demande de garantie. Les discussions sur la garantie sont venues après, et font partie des divers pistes suivies dans la région. Nous avions mis en garde contre cela, comme le fait de dire qu’il y a une piste turco-qatarie sur laquelle travaille Hamas, et une autre piste égyptienne sur laquelle travaillerait Abou Mazen. Nous avions mis en garde dès le début contre un tel piège.

Je ne pense pas d’ailleurs que ce genre d’alignements est réel, ce que j’ai entendu du frère Khaled Mechaal est qu’il n’y pas de piste turco-qatarie, au contraire, le Hamas tient au rôle de l’Egypte et au rôle de l’Autorité palestinienne. Personne ne veut dépasser le rôle égyptien. Mais quel rôle ?

Les paroles sur les garanties sont venues parce que nous n’avons pas confiance en l’ennemi, le garant égyptien et les garanties dans les accords de 2012 et tous les accords précédents, ont été insuffisants pour freiner « lIsraël » et l’obliger à ne pas enfreindre les accords de trêve. De là viennent les discussions sur les garanties. Le Jihad islamique refuse la garantie américaine, ceci est pour nous une loi, les Etats-Unis sont associés dans l’agression. Ils ne veulent aucun bien pour la nation et la région. Pourquoi n’y aurait-il pas une garantie arabe ? Si l’Egypte ne peut freiner cette agression, où sont les Arabes ? Nous voulons une garantie réelle qui freine cette entité. Pour éviter toute division entre les Palestiniens, cette question sera soumise aux discussions.

Sur l’absence du Jihad dans les capitales arabes à la recherche d’un accord

Nous sommes présents à Shaja’iyya, à Beit Lahya, à Rafah, dans tout Gaza, avec les organisations de la résistance. Je ne pense pas que la présence de Palestiniens dans ces capitales définira le sort de cette bataille. Ce qui dessinera la fin de cette bataille est ce qui se passe sur le terrain. Nous discutons ensemble en permanence dans les rangs de la résistance.

La relation avec le Hezbollah

Concernant le coup de fil de Sayyid Hassan Nasrullah, il a effectivement eu lieu, pour moi-même et pour Khaled Mechaal. J’ai d’ailleurs rencontré sayyid Hassan Nasrullah récemment et nous avons discuté de ce qui se passe à Gaza.

Nos relations historiques sont connues avec la résistance islamique au Liban, qui a mené des guerres contre l’ennemi, que ce soit en 96 ou en 2006, nous avons entendu des assurances sur le soutien du Hezbollah, avec tous ses moyens, pour cette bataille. Ce que nous pouvons dire, est déjà paru dans le communiqué du Hezbollah et ce que nous ne pouvons dire, nous ne le dirons pas.

La relation historique entre la résistance palestinienne et la résistance libanaise ne s’est jamais arrêtée au stade de « Allah est avec vous ».

Refus des alignements et des axes

Quand nous réclamons un rôle égyptien, ce n’est pas dans le cadre des alignements en cours. Nous avons, pour notre part, payé le prix, mais certains ne veulent pas nous donner la marchandise : lever le blocus. Le mouvement du Jihad islamique se distingue des autres parties palestiniennes parce qu’il a gardé ses relations avec toutes les parties, le Hamas a des sensibilités envers l’Autorité palestinienne, il y a eu la division, et il y a des sensibilités dans les rapports entre l’Egypte et Hamas. Le Jihad islamique, n’ayant pas ces sensibilités, peut jouer un rôle et aider à surmonter les difficultés, à cause de nos rapports avec le Hamas en tant que partenaire dans la résistance, et notre présence en tant qu’assumant la question palestinienne, avec le Fateh et le reste du peuple palestinien.

Concernant la trêve humanitaire proposée, si elle est pour quelques heures, nous l’acceptons, juste pour quelques heures, mais qu’on ne parle pas de cessez-le-feu permanent. Que signifie une trêve humanitaire de longue durée ? C’est un piège linguistique, cela veut dire d’autre part que la résistance n’est pas humaine. La trêve humanitaire véritable consiste à accorder aux Palestiniens leurs droits.

Nous pacourons un chemin où la résistance a créé un horizon beaucoup plus vaste que tous ces détails, nous ne plongerons dans le marécage des détails. La bande de Gaza, avec sa résistance, ses hommes et femmes, ses enfants et ses maisons démolies sur la tête de ses habitants, ce chemin va modifier la situation dans la région de fond en comble. Ce ne sont pas des slogans, cherchez dans l’histoire de ce conflit et quels furent les rapports de force, et quelles guerres a mené cette entité, et ce qu’a réalisé la volonté palestinienne : ils nous ont encerclés, ils nous ont fermé les issues, pas de moyens d’avoir des armes, qui peut croire que le Palestinien a fabriqué les fusées en se privant de tout, et des fusées qui atteignent tous les lieux de la Palestine occupée.

Si l’agression et le blocus ne s’arrêtent pas, le baril de poudre qui existe dans Gaza se transformera en boule de feu qui brûlera toute la région. Que personne ne croit que nous n’avons pas d’appuis, notre appui est Dieu le Tout-Puissant, mais cette boule de feu à Gaza fait partie du peuple palestinien composé de 11 millions de personnes, qui, avec les Palestiniens de Gaza, peuvent susciter des problèmes partout dans le monde.

Nous refusons et avons toujours refusé de formuler des accusations de traîtrise envers quiconque sur la scène palestinienne. Nous avons des points de vue différents mais nous restons tous dans le cadre palestinien. Quant à l’attitude de Mahmoud Abbas, nous pensons qu’elle ne doit pas être celle d’un intermédiaire.

Les capacités militaires du mouvement du Jihad islamique sont dues aux efforts considérables des résistants et jeunes des Brigades al-Quds, à partir des leçons de 2012, et tout cela en plein milieu du blocus. Ce qui s’est passé, pour le Jihad islamique et même pour le Hamas, relève d’un miracle ou presque. Cela est le résultat de la volonté. L’ennemi ne pourra jamais briser la volonté de ce peuple.

Je ne dirai rien sur les armes possédées par la résistance, cela fait partie de la bataille, mais je certifie que les capacités de la résistance, et je parle en toute connaissance de cause, pour les Brigades al-Quds, et en général pour les Brigades al-Qassam, que ces capacités sont beaucoup plus importantes que ne le pense l’ennemi. Nous avons une direction sage et équilibrée, nous savons ce qui fait mal à l’ennemi et comment diriger cette bataille, nous savons où nous devons aller et où nous pouvons aller dans cette bataille.

Nous avons, en 2012, pris l’initiative de bombarder Tel Aviv. Nous savons ce que nous pouvons faire, nous connaissons les points faibles de l’ennemi. Son problème est qu’il n’a pas encore compris qu’il affronte une résistance populaire, une résistance islamique, nous ne cachons pas d’ailleurs notre référence islamique. Il suffit de voir comment les combattants se battent en plein milieu du mois de Ramadan, à jeûn. D’où tirent-ils leur force, sinon de l’Islam, en demandant le martyre ?

« Entrer dans la politique »

Si la politique signifie l’insistance et l’attachement aux droits palestiniens, le chemin vers la récupération de ces droits, sur la base des constantes palestiniennes, pour récupérer la terre, nous sommes toujours présents dans la politique. Mais si certains pensent que le Jihad islamique va aller dépenser les acquis de la résistance pour quémander des positions politiques dans l’Autorité ou autre, qu’ils oublient ceci. Construire une patrie, en situation d’affrontement avec l’ennemi, qui te propose un processus politique, n’a d’autre but que de liquider 90% de la patrie pour négocier sur les miettes qui en restent.

Dans la bande de Gaza, nous nous trouvons sur 1,13% de la terre de Palestine. Rien que de demander l’ouverture des terminaux devient un problème.

Mais si jamais la bande de Gaza est proclamée terre libérée et qu’elle ne pourra pas être attaquée, nous pourrons participer à la gestion de la bande de Gaza. Mais si c’est pour être une partie d’un règlement ou d’un accord avec l’Autorité, pour faire passer les accords d’Oslo, c’est une autre question.

Cela ne veut pas dire séparer la bande de Gaza du reste de la Palestine. Nous pouvons libérer la Cisjordanie et la bande de Gaza sans conditions ni concessions. Ce qui nous a ligoté et transformé en gardiens de l’ennemi, c’est le projet de règlement et le projet de l’Autorité, dans l’espoir d’un Etat en Cisjordanie et à Gaza. Ils parlent d’une solution à deux Etats, oui, il y a deux Etats actuellement en Cisjordanie même, l’Etat des colons qui est un second Israël, et qui est en confrontation avec nous comme le premier Israël fut en confrontation avec nous sous le mandat britannique. Ne transformez pas l’Autorité d’Oslo en autorité mandataire britannique, pour que soit fondé le second Israël en Cisjordanie. Face à l’Etat des colons en Cisjordanie, il y a des miettes qui ne peuvent constituer un Etat. La voie pour un Etat, c’est celle de la résistance qui est aujourd’hui en cours à Gaza.

Si les Palestiniens ne participent pas en Cisjordanie à la résistance, c’est à cause de l’Autorité et de ses services sécuritaires, là où ils sont inexistants, le peuple se révolte. Qu’est-ce que cela veut dire ? Le peuple palestinien doit réaliser ce que cela signifie.

En Cisjordanie, c’est une question de temps, il n’est pas possible que le peuple palestinien soit soumis ou mis à genoux, tout le monde verra lorsque le projet de règlement va s’effondrer, et ils verront le peuple palestinien, en Cisjordanie et dans toute la Palestine. Nous, nous faisons partie de la génération qui a vu la défaite de 67, et nous dirigeons la résistance. Mais cette génération qui n’a pas connu la défaite, et qui voit toutes les villes en Palestine occupée bombardées, que fera-t-elle ? Personne ne pourra s’opposer à elle. Ce n’est pas notre dernière bataille, mais ne nous dites pas que nous ne devons pas réclamer la fin du blocus à Gaza.

Nous avons proclamé, dès la fondation de notre mouvement, que la question palestinienne doit être notre question principale, la nation peut se retrouver autour de la Palestine. Pour toute mère de famille, l’enfant le plus cher est celui qui est éloigné et qui doit revenir. La question de la Palestine est la question la plus chère aux yeux des fils de la nation, même s’ils disent que le pain ou autre est plus important, les gens ont des soucis qu’il faut régler, mais personne de cette nation ne peut oublier la Palestine. Ce qui arrive aujourd’hui, c’est diriger la boussole dans la direction juste, dirigez-vous vers la Palestine, elle vous donnera tout ce à quoi vous ne vous attendez pas.

 




Les réfugiés palestiniens n’ont d’autre espoir que la résistance

Interview du représentant du mouvement du Jihad islamique en Palestine, au Liban, par le journal « Al-Thabat »

Pas un jour ne passe sans qu’une manifestation ne se déroule dans les camps palestiniens au Liban pour soutenir la résistance à Gaza. Toutes les générations sont là : des enfants aux vieillards, en passant par les jeunes, les camps palestiniens sont en ébullition et suivent heure par heure le déroulement des affrontements militaires dans Gaza, les affrontements dans al-Quds et dans les camps de réfugiés en Cisjordanie. Dès les premiers jours, les organisations de jeunesse liées aux formations combattantes ont organisé des collectes pour secourir les civils et « aider à l’armement » de la résistance.

Abu ‘Imad Rifa’î, représentant au Liban du mouvement du Jihad islamique en Palestine, a répondu aux questions du journaliste d’al-Thabat, hebdomadaire d’information au Liban.

Voici des extraits des réponses

Jusqu’à présent, les réactions à l’agression sioniste ne sont pas à la mesure de ce qui se passe. Des familles entières ont été ciblées par l’ennemi et les enfants sont massacrés pour faire pression sur la résistance et l’obliger à cesser le feu, sans qu’il paie le prix de son agression et pour revenir à l’équation existante avant l’agression. Il est vrai que d’importants mouvements ont eu lieu dans quelques capitales arabes et européennes, mais la rue arabe efficace comme en Egypte et les capitales de la décision arabe, est encore absente. La rue palestinienne, en Cisjordanie ou dans les camps de réfugiés, est en mouvement, des protestations quotidiennes sont organisées et se développent en fonction du cours de l’agression. Notre peuple a besoin aujourd’hui de tout le monde, dans le monde arabo-musulman ou en Occident, car cela peut contribuer à renforcer la position palestinienne résistante et faire face aux pressions.

La résistance en Palestine est le dernier bastion des révolutions arabes. Ce qui s’est passé, au cours des dernières années dans le monde arabe a pour objectif de voler les révolutions des peuples arabes et de changer l’orientation de ces révolutions, qui voulaient se libérer de la soumission, vers des luttes intestines. Cela a été mené par des parties de ce système arabe craignant sur leur sort et l’administration américaine qui a craint de perdre ses intérêts et son contrôle de la région, et qui craint pour la survie de l’entité sioniste. Etant donné que la Palestine fut en permanence le principal détonateur de la rue arabe, il s’agit de tenter de supprimer la résistance, que ce soit en lui assénant des coups directs à travers le bras sioniste, comme ce qui se passe à Gaza, ou en l’entraînant dans des conflits internes susceptibles de la ternir.

C’est pourquoi je dis aux peuples arabes : Si Gaza, que Dieu nous en garde, est supprimé, aucun peuple arabe ne jouira de liberté, des régimes encore plus inféodés à l’Occident et plus liés au projet sioniste verront le jour.
L’évolution la plus importante dans cette guerre est que toutes les villes et colonies de l’ennemi sioniste sont sous les tirs des fusées de la résistance. La capitale de l’ennemi est quotidiennement frappée. Il est vrai que l’ennemi commet des massacres épouvantables et que les fusées occasionnent relativement peu de dégâts, mais l’ennemi vit dans la peur, il subit des pertes économiques, le tourisme a été arrêté, ainsi que le trafic aérien, la bourse, etc. Ce sont des pertes réelles et non seulement psychologiques. Evidemment, chaque goutte de sang palestinien équivaut pour nous à toute l’entité sioniste, mais il n’est pas vrai que les fusées de la résistance sont vaines, comme veulent le présenter certains. Il suffit que la résistance a fait de l’entité sioniste une scène de guerre gémissante.

Notre peuple palestinien veut que cette guerre se termine d’une seule manière : la levée du blocus contre Gaza, totalement et définitivement.
Nous avions répondu dans la passé à toutes les demandes de trêve, et à chaque fois, l’ennemi rompait cette trêve, mais nous n’avions entendu aucune protestation. Pourquoi nous demander à chaque fois d’être les cibles des tueries ? Cette fois-ci, nous refuserons la fin de la guerre sans la levée le blocus. Pour notre peuple, il n’y a pas de différence entre le fait d’être tué d’un coup ou par étapes, d’être tué par les avions ou par le blocus !

Dans les camps palestiniens, notre peuple palestinien est convaincu que la résistance est sa seule garantie pour le retour, et compter sur tout autre relève du mirage.
Nous disons à notre peuple que la résistance à Gaza, c’est vous, les fils des camps et des martyrs tombés pour le retour. Notre peuple dans les camps sait que c’est la résistance qui s’accroche au droit au retour, car si elle avait accepté de régler cette question au détriment des réfugiés, toutes les capitales lui auraient été ouvertes. C’est pourquoi notre peuple dans les camps doit protéger la résistance, qui est leur avenir.

Dès les premiers jours de l’agression, notre peuple dans les camps s’est mobilisé et plusieurs manifestations ont eu lieu, tout cela exprime une seule vérité : notre peuple palestinien est accroché à son droit au retour, malgré toutes les souffrances qu’il vit dans les camps. C’est pourquoi les Etats qui ont accueilli les réfugiés, et même tous les Etats arabes et islamiques, doivent soutenir notre résilience dans les camps, seule garantie pour réaliser notre retour et faire échec aux projets d’installation définitive ailleurs qu’en Palestine. La reconnaissance des droits humains et sociaux pour notre peuple dans les camps renforce leur droit au retour, malgré ce qu’en disent certains. Quiconque souhaite le retour du peuple palestinien à sa terre doit protéger sa résistance et soutenir la résilience de notre peuple dans les camps, en reconnaissant ses droits légitimes.