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Rassemblement samedi 17/01/09 à Bordeaux

POUR DENONCER LA BARBARIE ISRAELIENNE

Poursuivons la mobilisation:

Appel à un rassemblement :

samedi 17 janvier 2009 à 15H
place de la Victoire, Bordeaux

Les association :

Comité Action Palestine, Femmes Plurielles, ISM-France, Conseil régional du Culte Musulman, Le Cercle des Universitaires et des Artistes Algériens de Bordeaux3, AMGT, AM Talence, AM Villenave

appellent sur les bases suivantes :


Depuis le samedi 27 décembre l’Etat criminel d’Israël, avec le soutien de toute sa population, pilonne Gaza. Les martyrs palestiniens se comptent déjà par centaine et les blessés par millier. Non content de ce premier carnage, les chars sionistes son entrés en scène samedi 3 janvier. Ils font face à une résistance acharnée et héroïque de la part des Palestiniens. 

Comme d’habitude, les Etats occidentaux et les Etats arabes, hypocrites et lâches, ne réagissent pas à ces crimes contre l’humanité ; comme d’habitude les médias ne relaient que la propagande de l’Etat sioniste et de son armée. Selon les israéliens et certains dirigeants arabes, comme Hosni Moubarak et Mahmoud Abbas, ce serait le Hamas le fauteur de guerre.

Mais ont-ils oublié que le Hamas a gagné les élections législatives de 2006 ?

Ont-ils oubliés que ce sont les israéliens qui ont arrêté et emprisonné des dizaines de députés palestiniens démocratiquement élus ?

Faut-il rappeler que ce sont les criminels israéliens qui ont imposé un blocus odieux à Gaza pendant que Mahmoud Abbas négociait avec les sionistes sans jamais rien obtenir ? Faut-il aussi rappeler à tous les amnésiques qu’Israël n’a jamais respecté la trêve en tuant des dizaines de Palestiniens, en maintenant le blocus, en continuant la colonisation, en détruisant les maisons, en arrêtant des résistants ?

Fallait-il que la résistance palestinienne subisse tout cela sans réagir ? Il ne faut pas inverser les responsabilités : ce sont les israéliens qui occupent et qui colonisent la Palestine ; ce sont eux qui ne respectent aucun droit, ni les droits des Palestiniens ni le droit international !

Nous étions très nombreux samedi 3 et samedi 10 janvier à Bordeaux, poursuivons ensemble pour dénoncer:

– les pratiques génocidaires de l’Etat d’Israël depuis 60 ans
– le soutien inconditionnel des Etats occidentaux, notamment ceux de l’Union Européenne, et de la plupart des gouvernements arabes à cette politique d’extermination
– la servilité des médias occidentaux et les manipulations de l’information sur ce sujet

Plus que jamais nous devons condamner le sionisme, idéologie coloniale, raciste et criminelle et soutenir la résistance et la lutte du peuple palestinien jusqu’à la victoire et la satisfaction de ses revendications légitimes :

– la fin de l’occupation et le droit à l’autodétermination
– la reconnaissance du droit inaliénable au retour de tous les réfugiés chez eux
– la libération de tous les résistants emprisonnés
– l’appel au boycott de l’Etat colonie d’Israël

COMITE ACTION PALESTINE 
6 bis rue de Janeau
33100 BORDEAUX
06 74 60 02 36
actionpalestine@hotmail.com




La cause palestinienne face à la censure et la désinformation

Conférence-débat proposée par 

le Comité Action Palestine
et le Cercle des Etudiants et Artistes Algériens de Bordeaux III

avec la participation de AbdelFattah Abu Srour , directeur du Centre Culturel Al Rowwad du camp de réfugiés de Aida, Bethléem

et de Mohammed Tahar Bensaada , enseignant à la Haute Ecole Ilya Prigogine de Bruxelles


Le samedi 17 janvier à 20h00
salle St Augustin à Bordeaux
(place St Augustin, Tram A, arrêt St Augustin).

Alors qu’après un blocus total de plusieurs mois, les palestiniens de Gaza sont massacrés sous les bombes israéliennes, les medias se contentant de relayer les mensonges sionistes. En 2006, déjà, à Cenon, sous pression du CRIF, la Mairie annulait la représentation de la pièce de théâtre « Nous sommes les Enfants du Camp » jouée par 15 enfants d’Al Rowwad. Le Tribunal avait alors condamné la Mairie de Cenon pour atteinte à la liberté d’expression et la représentation avait pu avoir lieu. A partir de tous ces faits, nous vous invitons à débattre sur la manipulation médiatique visant à nier la cause palestinienne et sur les actes de censure destinés à faire taire l es Palestiniens et ceux qui les soutiennent.

COMITE ACTION PALESTINE 
6 bis rue de Janeau 33100 BORDEAUX
06 74 60 02 36 – actionpalestine@hotmail.com




Rassemblement samedi 10/01/09 à Bordeaux

POUR DENONCER LA BARBARIE ISRAELIENNE

Poursuivons la mobilisation:

Appel à un rassemblement :

samedi 10 janvier 2009 à 15H
place de la Victoire, Bordeaux

Les associations :

Comité Action Palestine, Femmes Plurielles, ISM-France, Conseil régional du Culte Musulman, Le Cercle des Universitaires et des Artistes Algériens de Bordeaux3, AMGT, AM Talence, AM Villenave

appellent sur les bases suivantes :


Depuis le samedi 27 décembre l’Etat criminel d’Israël, avec le soutien de toute sa population, pilonne Gaza. Les martyrs palestiniens se comptent déjà par centaine et les blessés par millier. Non content de ce premier carnage, les chars sionistes son entrés en scène samedi 3 janvier. Ils font face à une résistance acharnée et héroïque de la part des Palestiniens. 

Comme d’habitude, les Etats occidentaux et les Etats arabes, hypocrites et lâches, ne réagissent pas à ces crimes contre l’humanité ; comme d’habitude les médias ne relaient que la propagande de l’Etat sioniste et de son armée. Selon les israéliens et certains dirigeants arabes, comme Hosni Moubarak et Mahmoud Abbas, ce serait le Hamas le fauteur de guerre.

Mais ont-ils oublié que le Hamas a gagné les élections législatives de 2006 ?

Ont-ils oubliés que ce sont les israéliens qui ont arrêté et emprisonné des dizaines de députés palestiniens démocratiquement élus ?

Faut-il rappeler que ce sont les criminels israéliens qui ont imposé un blocus odieux à Gaza pendant que Mahmoud Abbas négociait avec les sionistes sans jamais rien obtenir ? Faut-il aussi rappeler à tous les amnésiques qu’Israël n’a jamais respecté la trêve en tuant des dizaines de Palestiniens, en maintenant le blocus, en continuant la colonisation, en détruisant les maisons, en arrêtant des résistants ?

Fallait-il que la résistance palestinienne subisse tout cela sans réagir ? Il ne faut pas inverser les responsabilités : ce sont les israéliens qui occupent et qui colonisent la Palestine ; ce sont eux qui ne respectent aucun droit, ni les droits des Palestiniens ni le droit international !

Nous étions très nombreux samedi 3 janvier à Bordeaux, poursuivons ensemble pour dénoncer:

– les pratiques génocidaires de l’Etat d’Israël depuis 60 ans
– le soutien inconditionnel des Etats occidentaux, notamment ceux de l’Union Européenne, et de la plupart des gouvernements arabes à cette politique d’extermination
– la servilité des médias occidentaux et les manipulations de l’information sur ce sujet

Plus que jamais nous devons condamner le sionisme, idéologie coloniale, raciste et criminelle et soutenir la résistance et la lutte du peuple palestinien jusqu’à la victoire et la satisfaction de ses revendications légitimes :

– la fin de l’occupation et le droit à l’autodétermination
– la reconnaissance du droit inaliénable au retour de tous les réfugiés chez eux
– la libération de tous les résistants emprisonnés
– l’appel au boycott de l’Etat colonie d’Israël

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Rassemblement lundi 05/01/09 à Bordeaux

LA BARBARIE ISRAELIENNE SE POURSUIT

Poursuivons la mobilisation:

Appel à un rassemblement :

lundi 5 janvier 2009 
18h30, place de la Victoire

Depuis le samedi 27 décembre l’Etat criminel d’Israël, avec le soutien de toute sa population, pilonne Gaza. Les martyrs palestiniens se comptent déjà par centaine et les blessés par millier. Non content de ce premier carnage, les chars sionistes son entrés en scène samedi 3 janvier. Ils font face à une résistance acharnée et héroïque de la part des Palestiniens.

Comme d’habitude, les Etats occidentaux et les Etats arabes, hypocrites et lâches, ne réagissent pas à ces crimes contre l’humanité ; comme d’habitude les médias ne relaient que la propagande de l’Etat sioniste et de son armée. Selon les israéliens et certains dirigeants arabes, comme Hosni Moubarak et Mahmoud Abbas, ce serait le Hamas le fauteur de guerre.

Mais ont-ils oublié que le Hamas a gagné les élections législatives de 2006 ?

Ont-ils oubliés que ce sont les israéliens qui ont arrêté et emprisonné des dizaines de députés palestiniens démocratiquement élus ?

Faut-il rappeler que ce sont les criminels israéliens qui ont imposé un blocus odieux à Gaza pendant que Mahmoud Abbas négociait avec les sionistes sans jamais rien obtenir ? Faut-il aussi rappeler à tous les amnésiques qu’Israël n’a jamais respecté la trêve en tuant des dizaines de Palestiniens, en maintenant le blocus, en continuant la colonisation, en détruisant les maisons, en arrêtant des résistants ?

Fallait-il que la résistance palestinienne subisse tout cela sans réagir ? Il ne faut pas inverser les responsabilités : ce sont les israéliens qui occupent et qui colonisent la Palestine ; ce sont eux qui ne respectent aucun droit, ni les droits des Palestiniens ni le droit international !

Nous étions très nombreux samedi 3 janvier à Bordeaux, poursuivons ensemble pour dénoncer:

– les pratiques génocidaires de l’Etat d’Israël depuis 60 ans
– le soutien inconditionnel des Etats occidentaux, notamment ceux de l’Union Européenne, et de la plupart des gouvernements arabes à cette politique d’extermination
– la servilité des médias occidentaux et les manipulations de l’information sur ce sujet

Plus que jamais nous devons condamner le sionisme, idéologie coloniale, raciste et criminelle et soutenir la résistance et la lutte du peuple palestinien jusqu’à la victoire et la satisfaction de ses revendications légitimes :

– la fin de l’occupation et le droit à l’autodétermination
– la reconnaissance du droit inaliénable au retour de tous les réfugiés chez eux
– la libération de tous les résistants emprisonnés
– l’appel au boycott de l’Etat colonie d’Israël

Premiers signataires : Comité Action Palestine, EuroPalestine33, Femmes Plurielles, Repères, ISM-France, Conseil régional du Culte Musulman, Le Cercle des Universitaires et des Artistes Algériens de Bordeaux3, France Amérique Latine.

COMITE ACTION PALESTINE 
6 bis rue de Janeau
33100 BORDEAUX
06 74 60 02 36
actionpalestine@hotmail.com




Pour dénoncer la barbarie israélienne

POUR DENONCER LA BARBARIE ISRAELIENNE 

Appel à manifestation : 
samedi 3 janvier 2009 à 15H, place de la Victoire, Bordeaux

Depuis le samedi 27 décembre l’Etat criminel d’Israël, avec le soutien de toute sa population, bombarde Gaza. Déjà il est question de près de 400 martyrs et plus d’un millier de blessés. Comme d’habitude, les Etats occidentaux et les Etats arabes, hypocrites et lâches, ne réagissent pas à ces crimes contre l’humanité ; comme d’habitude les médias ne relaient que la propagande de l’Etat sioniste et de son armée.

Selon les israéliens et certains dirigeants arabes, comme Hosni Moubarak et Mahmoud Abbas, ce serait le Hamas le fauteur de guerre. Mais ont-ils oublié que le Hamas a gagné les élections législatives de 2006 ? Ont-ils oubliés que ce sont les israéliens qui ont arrêté et emprisonné des dizaines de députés palestiniens démocratiquement élus? Faut-il rappeler que ce sont les criminels israéliens qui ont imposé un blocus odieux à Gaza pendant que Mahmoud Abbas négociait avec les sionistes sans jamais rien obtenir ? Faut-il aussi rappeler à tous les amnésiques qu’Israël n’a jamais respecté la trêve en tuant des dizaines de Palestiniens, en maintenant le blocus, en continuant la colonisation, en détruisant les maisons, en arrêtant des résistants ?

Fallait-il que la résistance palestinienne subisse tout cela sans réagir ? Il ne faut pas inverser les responsabilités : ce sont les israéliens qui occupent et qui colonisent la Palestine ; ce sont eux qui ne respectent aucun droit, ni les droits des Palestiniens ni le droit international !

Répondez nombreux à cet appel à manifester* pour dénoncer :

– les pratiques génocidaires de l’Etat d’Israël depuis 60 ans
– le soutien inconditionnel des Etats occidentaux, notamment ceux de l’Union Européenne, et de la plupart des gouvernements arabes à cette politique d’extermination
– la servilité des médias occidentaux et les manipulations de l’information sur ce sujet

Plus que jamais nous devons condamner le sionisme, idéologie coloniale, raciste et criminelle et soutenir la résistance et la lutte du peuple palestinien jusqu’à la victoire et la satisfaction de ses revendications légitimes – la fin de l’occupation et le droit à l’autodétermination – la reconnaissance du droit inaliénable au retour de tous les réfugiés chez eux – la libération de tous les résistants emprisonnés – l’appel au boycott de l’Etat colonie d’Israël.

Premiers signataires : Comité Action Palestine, EuroPalestine33, Femmes Plurielles, Repères, Génération Palestine …

* apportez des vieilles chaussures à destination de tous les souteneurs de l’Etat criminel d’Israël


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Au moins 205 morts dans des raids aériens à Gaza : Israël a entamé la « solution finale »

le 30/12/2008 22:20:00 (787 lectures)

 

 Barbarie Israelienne à GazaDans cet article du journal algérien Le Quotidien d’Oran,K.Selim analyse avec lucidité les facteurs politiques qui ont rendu possible l’offensive génocidaire d’Israël contre les Palestiniens de Gaza depuis le 27 décembre 2008. Au-delà de l’antagonisme entre l’Etat d’Israël et le peuple palestinien en général et le Hamas en particulier, un ensemble de conditions liées au contexte politique ont facilité l’intervention de l’Etat sioniste et le carnage qui s’en est suivi. Au niveau international, on peut citer les éléments suivants : le soutien actif des Etats-Unis pour l’agression sioniste, l’approbation ou la bénédiction des autres Etats occidentaux, le silence lâche ou la complicité des Etats arabes. Au niveau national, la condition favorable à l’intervention armée de l’Etat colonial a été fournie par la collaboration de l’équipe dirigeante du Fatah emmenée par M.Abbas. Israël a ainsi initié la « solution finale » contre les Palestiniens car le traitement éservé à Gaza n’est qu’une nouvelle forme des camps de concentration nazis. Mais le déploiement de l’agression sioniste exacerbe en retour la résistance palestinienne et la « solution finale » s’appliquera tôt ou tard à son concepteur : Israël sera rayé de la carte par la résistance palestinienne.

REPRISE D’ARTICLE

Au moins 205 morts dans des attaques aériennes menées, hier, par Israël contre Ghaza. Au moment de la sortie des classes afin d’avoir le maximum d’impact. Il n’y avait aucune surprise : l’agression était annoncée depuis plusieurs jours par les dirigeants israéliens. La chaîne très saoudienne Al-Arabiya avait donné la parole à Ehud Olmert pour qu’il menace la population de Ghaza. L’histoire retient déjà que la ministre des Affaires étrangères de l’Etat hébreu, Livni, avait annoncé ce carnage, jeudi, au Caire, après une rencontre avec Hosni Moubarak. Sans reprendre la thèse du « complot orchestré » avancé par un responsable du Hamas, il faut faire des constats simples. Israël a publiquement annoncé ces attaques et parfois à partir du sol arabe, il n’y a eu aucun dirigeant arabe « responsable » pour dire que cela aura un coût. A Tel-Aviv, on a décodé le silence : feu vert pour écraser le Hamas, y compris par la destruction de Ghaza !

Avant de s’écoeurer devant l’attitude des Occidentaux qui discourent à n’en plus finir sur les phénoménales « roquettes » du Hamas et sur les Palestiniens qui auraient « commencé les premiers », il faut établir le constat froid d’innommable complicité, passive pour ne pas dire plus, des dirigeants arabes. Mahmoud Abbas et sa cour ont depuis des mois considéré le Hamas comme l’ennemi et l’organisation terroriste de Tel-Aviv comme un allié. Les régimes arabes ont plus ou moins suivi cette spécieuse approche. Il ne faut pas être un grand stratège pour le comprendre. Ce sont les Palestiniens libres, ceux qui se refusent à l’indignité de devenir des supplétifs, qui sont les ennemis. C’était le cas du Fatah hier, c’est le cas du Hamas d’aujourd’hui. Par une terrible perversion, la caste corrompue du Fatah qui entoure Mahmoud Abbas a abandonné la ligne nationale et elle est, au moins moralement, responsable du carnage d’hier. Nabil Abou Roudeina, porte-parole de l’Autorité palestinienne, a indiqué que Mahmoud Abbas condamnait les attaques et qu’il a pris des « contacts urgents avec plusieurs pays arabes et autres pour faire cesser l’agression lâche et les massacres dans la bande de Ghaza ».

Discours creux 

Le discours du chef de l’Autorité palestinienne sonne creux. Les jeux politiciens des « négociateurs » palestiniens dans un contexte aussi dramatique entérinent le désastre politique, social et économique. La Ligue arabe qui avait pourtant décidé, sans passer aux actes, de ne plus accepter l’embargo sur Ghaza, partage cette responsabilité. De manière quasi rituelle après chaque massacre, elle va tenir, aujourd’hui, une « réunion d’urgence » pour examiner les raids israéliens contre Ghaza. On évoque aussi un sommet. L’attitude des officiels arabes est veule. Un responsable du Hezbollah libanais, Hachem Saffieddine, a résumé la chose de manière concise et forte. « Les Américains ont pris la décision, les Israéliens l’ont exécutée et les Arabes ont été complices ».

Les Occidentaux ont multiplié les déclarations cyniques en insistant gravement sur les pauvres « roquettes » du Hamas. Bush a fait mine de prier Israël d’éviter de faire des victimes civiles en prenant Hamas pour cible. Comme l’administration américaine connaît parfaitement la configuration de Ghaza, cela correspond à donner carte blanche aux dommages collatéraux. Ce ne sont là que de regrettables péripéties, la vie d’un pauvre arabe n’ayant aux yeux de ce monde strictement aucune valeur. Les déclarations européennes sont du même tonneau. Un discours très « civilisé » qui sert de justification à la barbarie.

La région de Ghaza est le territoire le plus densément peuplé de la planète. Ce territoire est sous embargo depuis plus de dix-huit mois. Il ne reçoit pas le minimum vital nécessaire pour assurer le fonctionnement de base des services de santé.

Le siège de Ghaza n’est qu’un développement dans ce qu’endurent les Palestiniens depuis soixante ans. Ce peuple arabe, victime d’un vol en bonne et due et forme, est nié dans son existence au nom d’une idéologie aussi mensongère – un mythique Etat biblique – que purement raciste, fondée sur la suprématie d’une population allogène au nom d’une appartenance religieuse. En toile de fond omniprésente, l’extermination des juifs d’Europe par des Occidentaux justifiant l’éviction et la dépossession des Palestiniens. De fait, les sionistes ont été à la meilleure école : le bantoustan de Ghaza est clairement une stratégie des ghettos revisitée. A la différence de leurs maîtres nazis, les sionistes volent et tuent avec la bénédiction des puissances dominantes, dans l’indifférence glacée de leur Civilisation et l’indignation de pure forme de la plupart des régimes arabes.

Hier dans les médias occidentaux, les bombardements aériens sont présentés comme la réplique logique aux fameux missiles palestiniens. Encore une fois, le bourreau et la victime sont logés à la même enseigne. Que Ghaza, et son million et demi d’habitants, soit étranglée par un siège inhumain paraît aller de soi, les donneurs de leçons l’évoquent du bout des lèvres. Que les pseudo-négociations de paix ne couvrent que la prolifération des colonies est rapidement mentionné au détour d’une chronique. Il s’agit pourtant d’une violence insupportable. Mais, à l’évidence, pour les porte-parole de la désinformation civilisée, le carnage n’est qu’une opération de maintien de l’ordre et de démantèlement d’une organisation « terroriste ».

La Voix du Bled

On croirait entendre la « Voix du Bled » avec cinquante ans de retard, le discours est identique et les justifications pro-sionistes procèdent directement du registre de l’argumentaire colonial. Qui parmi les anciens ne se souvient des slogans coloniaux entre « paix des braves » et « la seule négociation c’est la guerre », le tout dans une logique de fuite en avant et de négation du fait national. Et ce qui reste sous-jacent est toujours la volonté obsessionnelle des colonies de peuplement qui consiste à nier purement et simplement l’histoire de la terre volée. La force des armes étant l’argument unique pour justifier la domination.

Mais en dépit de l’asymétrie des forces militaires en présence (« Donnez-nous vos avions, nous vous donnerons nos couffins », disait Ben M’hidi), on sait aussi comment cela finit. La domination sioniste connaîtra le même sort. Rien ne peut être construit sur l’injustice car la résistance des peuples est une force infiniment supérieure.

Le prix est certes élevé, la supériorité matérielle de la « Civilisation » est telle que le coût humain de la libération est exorbitant. Les parallèles avec l’histoire des luttes anticoloniales avec ses avancées et ses reculs – et parfois ses trahisons – sont lisibles. Il reste que le Fatah de Yasser Arafat n’est pas condamné à errer, pour complaire à Bush ou pour la fausse respectabilité conférée par les gouvernements occidentaux, sur la voie sans issue du MNA algérien ou de l’Inkatha d’Afrique du Sud.

Sur Al-Jazira, Mustapha Barghouti a appelé Mahmoud Abbas à cesser de participer à la farce des négociations. Face à ce qui apparaît comme l’alibi des Israéliens, ce serait l’option la plus flagrante. Comment discuter avec ceux qui massacrent vos populations ?

Les colonialistes israéliens ont raison de dire qu’il ne s’agit que du début. Leur déclaration qui se veut menaçante est l’expression d’une vérité que les voleurs et assassins sionistes reconnaissent en leur for intérieur. L’apartheid religieux et le vol des terres ne peuvent constituer une base viable pour la pérennité d’un Etat de fait fondé sur la force. Ce n’est effectivement qu’un début, le combat pour la justice, le droit et la liberté du peuple palestinien ne sera achevé que lorsqu’une paix juste sera enfin atteinte. Les martyrs du 27 décembre font partie de la liste interminable de ceux qui par leur sacrifice pavent le chemin de la Libération.

par K. Selim, Le Quotidien d’Oran



Carnage à Gaza : la barbarie israelienne à l’état pur

le 29/12/2008 2:50:00 (895 lectures)

 

 Le Comité Action Palestine vous appelle à un rassemblement pour dénoncer l’odieux massacre et soutenir la résistance du peuple palestinien :

LE LUNDI 29 DECEMBRE A 18H00 DEVANT LA MAIRIE DE BORDEAUX.


Le Comité Action Palestine a toujours défini l’état israélien comme un état programmé pour la destruction du peuple palestinien. Les derniers massacres {des centaines de morts} perpétrés à Gaza depuis le samedi 27 décembre le confirment. Cet Etat n’a d’autre objectif que l’épuration ethnique et la guerre contre tous les peuples du Moyen-Orient. Une politique de crimes de masse et d’expulsions, d’assassinats « ciblés » et d’emprisonnement des résistants.

Cet Etat sanguinaire a une imagination inépuisable en cette matière. En effet, depuis 18 mois il a imposé un blocus à Gaza pour affamer la population palestinienne. L’objectif était de mettre à genoux Gaza la rebelle. Mais ce blocus a constitué un échec politique pour les sionistes, car la résistance est plus forte que jamais. C’est pour cette raison que l’Etat colonial passe à une autre phase de sa politique génocidaire : la liquidation par les bombardements aériens de la résistance et de la population palestinienne. Mais après chaque répression la résistance en sort encore plus forte. C’est ce que les dirigeants criminels d’Israël ne comprennent pas.

En revanche, ils ne comprennent que le langage de la force. En 2006, les israéliens ont été vaincus et humiliés par la résistance libanaise. C’est la preuve encore une fois qu’Israël ne peut plier que face à une résistance forte, une résistance qui utilise le même langage que lui.

La résistance palestinienne n’a pas le choix, elle répondra à la violence coloniale par la résistance sous toutes ses formes.

Mais face au crime sioniste, il faut mesurer toute la bassesse et la servilité des médias français qui répètent les communiqués de l’armée israélienne : « Israël répond aux roquettes du Hamas », « le HAMAS a rompu la trêve », etc. Faut-il rappeler que l’Etat israélien a massacré des dizaines de Palestiniens depuis le début de la trêve qui a commencé en juin 2008 ?

Fallait-il laisser les escadrons de la mort israéliens semer la terreur et massacrer des Palestiniens sans réagir ? Quelle trêve aussi lorsqu’un million et demi de Palestiniens de Gaza sont soumis à un blocus les asphyxiant ? Quelle trêve alors que la colonisation se poursuit ?

La tactique sioniste est sans surprise : mener des « négociations de  paix » ou signer des trêves tout en continuant à coloniser et à exterminer. C’est la politique du fait accompli à laquelle la résistance palestinienne ne veut pas se soumettre !

Alors que dire de la réaction occidentale ? Hypocrite comme d’habitude ! Une hypocrisie qui dissimule mal le soutien apporté à l’entité sioniste ! Que dire alors du silence honteux des partis politiques français qui ont l’indignation très sélective !

Les Etats croupions arabes ne font pas mieux, ils condamnent verbalement mais soutiennent dans les faits l’Etat israélien. Les dirigeants arabes ont depuis longtemps trahi la cause palestinienne, mais ils sont toujours fidèles à leurs maîtres israéliens et étasuniens qui leurs offrent leur protection ou les achètent à coup de milliards de dollars. Ils se donnent au plus offrant ! La palme revient au dictateur corrompu égyptien qui, d’après certaines informations, a préparé avec les dirigeants terroristes d’Israël cette agression contre Gaza.

Mais plus près de nous, il existe des formes de collaboration aussi condamnables. C’est le cas d’Alain Juppé qui poursuit le jumelage de la ville de Bordeaux avec la ville israélienne Ashdod. Alain Juppé et son conseil municipal savent très bien que cette ville a été élevée sur la destruction de villages palestiniens et le massacre de leurs habitants. C’est en toute conscience donc que la mairie de Bordeaux collabore avec un Etat énocidaire. Le Comité Action Palestine fera tout le nécessaire pour empêcher les actions menés dans le cadre de ce jumelage, et invite dès maintenant toutes les associations antisionistes et toute personne éprise de justice à lutter ensemble pour dénoncer ce jumelage.

Malgré les trahisons, la lâcheté et la bassesse des Etats, des partis politiques et des intellectuels, le peuple palestinien saura faire face à cette nouvelle et douloureuse épreuve. Il en sortira encore plus fort et nous montrera la voie du courage et de la dignité, la voie de l’émancipation.

Plus que jamais nous devons condamner le sionisme, idéologie criminelle, raciste et colonialiste et soutenir la résistance et la lutte du peuple palestinien jusqu’à la victoire et la satisfaction des revendications légitimes :

– la fin de l’occupation et le droit à l’autodétermination
– la reconnaissance du droit inaliénable au retour de tous les réfugiés chez eux
– la libération de tous les résistants emprisonnés 




Un bilan de la résistance palestinienne en 2008

le 23/12/2008 0:20:00 (2280 lectures)

 

 En cette fin d’année 2008, le Comité Action Palestine se propose de faire le point sur la situation de la résistance palestinienne.

L’année écoulée a été, à beaucoup d’égards, caractérisée par la continuation et l’accentuation de la politique coloniale sioniste, et ceci dans toute la Palestine historique : extension des colonies juives, arrestations massives de palestiniens , expulsions et apartheid , attaques meurtrières de l’armée sioniste, blocus criminel à Gaza, collaboration des dirigeants de l’Autorité Palestinienne, division des principaux mouvements politiques palestiniens ; face à ces difficultés, les palestiniens ont poursuivi et accentué leurs actions de résistance aussi bien sur un plan politique- mobilisation contre le mur, contre le vol des terres, refus des expropriations, refus de capituler à Gaza, etc…- que sur un plan militaire : tirs de roquette à Gaza, détention du soldat Shalit, attaques contre une école militaire à Al-Quds, etc…

Mais, au delà de la description des événements qui constitue une part importante de cet exposé, il a paru primordial de replacer les faits dans le contexte économique mondial actuel et dans une perspective historique. Il apparaîtra alors que nous sommes probablement au début d’une nouvelle phase, au cours de laquelle la radicalisation de la résistance palestinienne, notamment au sein des territoires occupés en 48, sera concomitante à l’affaiblissement de la puissance occupante. Cette perspective est évidemment porteuse d’espoir pour tous ceux dont le vœu le plus cher est l’effondrement rapide de l’État Sioniste et de son entreprise génocidaire. Le CAP fait bien sûr partie de ceux-là.


1- La poursuite de la colonisation et de la répression sionistes

L’année 2008 a été marquée par la poursuite des agressions sionistes. L’armée d’occupation a perpétré plusieurs massacres comme par exemple celui de Gaza fin février qui a fait plus de 100 morts en moins d’une semaine, mais aussi des assassinats de citoyens et de leaders politiques, ou encore des arrestations massives, notamment des membres du Hamas et du Jihad Islamique en Cisjordanie. La colonisation sous toutes ses formes, se poursuit à un rythme effréné. La ville d’al-Quds est particulièrement menacée, car ses habitants sont délogés par l’intermédiaire de tout un arsenal de moyens administratifs et policiers, afin de laisser place nette à une judaïsation galopante. Les lieux saints musulmans sont particulièrement visés, la destruction de la Mosquée al-Aqsa et du Dôme du Rocher est désormais clairement envisagée par l‘occupant. Il est difficile d’imaginer les conséquences d’un tel acte, qui serait sans précédent dans l‘histoire contemporaine. Partout des bandes de colons terrorisent les Palestiniens l’activité meurtrière de ces milices se multiplie un peu partout en Cisjordanie, en toute impunité. Le blocus de Gaza se poursuit. Mais en dépit de son économie exsangue et de la situation humanitaire dramatique qui en résulte, en dépit du soutien indirect de la plupart des gouvernements arabes à son agresseur, Gaza ne se laisse pas dicter ses choix. Enfin, la situation se détériore encore pour les palestiniens vivant dans les territoires occupés en 1948. Alors que les agressions vis-à-vis des Palestiniens du Naqab sont continuelles sans jamais être révélées, les palestiniens d’Akka (St Jean d’Acre) ont vécu une flambée de violence de la part de colons juifs. En 2006, un rapport des services secrets israéliens précisait que les Palestiniens de 48 constituent un danger pour l’Etat sioniste. Les intimidations dont a été victime le député Palestinien à la Knesset, Asmi Bishara, obligé à fuir, sont révélatrices. D’autres organisations politiques sont touchées. Les responsables d’Ittijah (coalition d’organisations palestiniennes), que le CAP a rencontré en mars à Haïfa, nous ont affirmé que la plupart des institutions palestiniennes dans les territoires occupés en 48 sont menacées. Tous les Palestiniens s’entendent pour dire que l’objectif de ces menaces est de terminer l’épuration ethnique commencée en 1948, c’est-à-dire de chasser tous les Palestiniens qui vivent encore au sein de l’Etat sioniste. 60 ans après la Nakba et le génocide du peuple palestinien continuent (génocide est pris au sens de la définition de l’article II de la Convention sur la prévention et la répression du crime de génocide du 9 décembre 1948). En guise de conclusion, citons Matan Vilnai, le ministre adjoint à la défense de l’état juif, dont les déclarations au moment du massacre de Gaza sont éloquentes sur les intentions sionistes : «plus les tirs de roquettes s’intensifient, plus grand sera l’holocauste subit par les Palestiniens»

2- La lutte politique inter-palestinienne

Face à cette colonisation, la situation sur la scène politique palestinienne n’a pas vraiment changé par rapport à l’année dernière; 2009 devrait être une année décisive.

Fin 2007 s’est tenu le congrès d’Annapolis: «un plan de paix» de plus que les sionistes et leurs alliés impérialistes agitent à la face du monde pour continuer leur politique de faits accomplis sur le terrain. En lieu et place de «paix», il s’agit bel et bien d’accords sécuritaires pour détruire la résistance palestinienne.

L’élément politique essentiel de l’année 2008 est la répression massive des résistants palestiniens en Cisjordanie, notamment ceux du Hamas, par les forces de sécurité de l’Autorité Palestinienne : 515 prisonniers politiques sont détenus par celle-ci, l’emploi de la torture est généralisé. La collaboration avec l’ennemi sioniste a quasiment été officialisée par le clan au pouvoir en Cisjordanie. Ses forces de sécurité sont équipées et entraînées par les Américains. Un article récent publié dans le journal israélien Yediot Aharonot décrit parfaitement la collaboration très étroite entre les appareils sécuritaires israéliens et palestiniens, pour maintenir la clique dirigeante actuelle en Cisjordanie, après la fin du mandat officiel d’Abbas en janvier 2009. Le Hamas est devenu l’ennemi commun d’Israël et de l’Autorité Palestinienne. La détermination de cette dernière semble maximale pour éliminer le Hamas mais aussi réprimer le peuple palestinien si la situation l’exige. Les massacres de Gaza en février 2008 ne l’ont aucunement dissuadé de continuer les «négociations» avec les sionistes.

Cette trahison a atteint le point de non-retour: en août 2008, Abbas remettait en question le droit au retour en déclarant: «Je ne peux pas demander qu’Israël accepte tous les réfugiés, mais ça ne veut pas dire qu’aucun d’entre eux ne rentrera». Une lettre ouverte adressée à Abbas, et signée par 72 organisations (dont tous les partis politiques palestiniens, Fatah compris), rappelle notamment que ce droit est non négociable. Aucun dirigeant palestinien n’a la légitimité de le négocier au nom des réfugiés. Toutefois, malgré cette unité sur la défense du droit au retour, les divisions politiques demeurent très profondes. Il ne peut d’ailleurs en être autrement. Pour simplifier, il faut distinguer d’un côté ceux qui soutiennent la résistance comme le Hamas et le Jihad Islamique et, de l’autre, ceux qui soutiennent globalement la politique répressive et collaborationniste de Abbas. L’allégeance du leadership du FPLP à Abbas est totale, signe que ce parti autrefois leader de la résistance armée, a abandonné ses principes fondateurs. Des divisions sont également présentes au sein du Fatah où une polarisation croissante se développe entre le camp des nationalistes, fidèles à Yasser Arafat et le camp des pragmatiques, bénéficiaires d’Oslo et qui collaborent ouvertement avec l’occupant sioniste; les premiers considérant, à juste titre, les seconds comme des traîtres.

Face au bloc sioniste {Autorité Palestinienne et Israël}, le Hamas se maintient à Gaza, et les témoignages concordent pour dire que la sécurité y a été rétablie pour la population, malgré des conditions de vie très difficiles. Mais la marge de manœuvre du Mouvement de la Résistance Islamique est très étroite. En Cisjordanie, beaucoup de ses leaders et de ses militants ont été arrêtés soit par l’armée de l’occupant soit par les forces de sécurité de l’Autorité Palestinienne. Le 19 Juin 2008, le Hamas a négocié une trêve avec l’Etat sioniste pour permettre un allègement des souffrances de la population. Depuis, la trêve tient bon et toutes les factions s’y conforment à Gaza, alors même que le blocus n’a pas été levé Elle a sans doute permis un réarmement du Hamas et des forces de la résistance à Gaza ; suite au non-respect de ses engagements par l‘occupant, le Hamas a récemment décrété la fin de cette trêve.

Par ailleurs, le Hamas a répondu positivement aux tentatives de refonder l’union nationale palestinienne sous l’égide de l’Égypte. Les propositions de discussion étaient relatives à l’établissement d’un gouvernement d’entente nationale qui aurait la charge d’organiser des élections présidentielles et législatives, de reconstruire les services de sécurité et de réactiver l’OLP. Mais considérant d’une part la situation de collusion entre l’Autorité Palestinienne et Israël, et, d’autre part, le torpillage systématique de toute initiative de cette nature par ce dernier et ses alliés occidentaux, on peut sérieusement se demander à quoi aurait servi cette tentative de dialogue. Il est légitime aussi de se questionner sur la stratégie du Hamas. Veut-il faire la preuve que c’est l’Autorité Palestinienne qui refuse toute entente nationale? Ce dialogue s’inscrit dans la perspective de la fin du mandat de Abbas qui se terminera selon la constitution palestinienne en janvier 2009. Se conformant à la constitution palestinienne, Hamas veut des élections présidentielles en 2009 ; le clan Abbas veut quant à lui les repousser en 2010 pour qu’elles se tiennent en même temps que les législatives. Cette perspective est très inquiétante et il est très probable que la crise s’aggrave en 2009. En effet, il semble impossible que le leadership du Fatah fasse la moindre concession sur ce point (ce qui rejoint sa position sur la coopération sécuritaire), même si en apparence il se dit prêt à dialoguer. Là encore, il faut questionner la stratégie du Hamas d’aller jusqu’au bout de l’expérience institutionnelle mise en place lors du processus d’Oslo. Est-ce par respect pour la démocratie palestinienne à laquelle les dirigeants du Hamas paraissent particulièrement attachés?

3 – La résistance palestinienne

Malgré une certaine lassitude exprimée au sein de la population palestinienne en raison la colonisation qui s‘étend, de la répression qui s’accentue, de la collaboration ouverte de l’Autorité Palestinienne avec l’occupant, et enfin du manque de perspectives politiques en général, la résistance de tous face à l’occupation se poursuit sans relâche. Il faut d’abord souligner que l’Autorité Palestinienne ne dispose d’aucun soutien populaire. Il est bon de rappeler ensuite la résistance quotidienne de tous pour continuer à vivre, la mobilisation sans relâche contre la construction du Mur, la lutte contre la judaïsation à al-Quds des Palestiniens qui restent dans leurs maisons coûte que coûte, la résistance des agriculteurs qui vont affronter les colons pour se rendre sur leurs terres, la résistance de tous ceux qui prient dans la rue ou aux check-points, la résistance de ceux qui à al-Quds font rempart de leurs corps pour empêcher les sionistes de profaner l’esplanade des Mosquées. Il ne faut pas oublier des opérations plus spectaculaires comme la destruction du Mur séparant Gaza de l’Egypte à Rafah en janvier 2008, alors que le blocus était à son paroxysme, ou encore les attaques conduites en bulldozer et en voiture à al-Quds très récemment, attaques spontanées qui montrent bien que la tension est très forte dans la population palestinienne.

La résistance armée a quant à elle été très active à Gaza jusqu’à la trêve. Plusieurs opérations armées d’envergure ont également été conduites avec succès, à Dimona en février et al-Quds en mars 2008, où un résistant s’est attaqué à une école militaire pour colons.

A Gaza, la trêve a été respectée par toutes les factions. Mais au moment où le dialogue inter-palestinien devait reprendre sous l’égide de l’Égypte, l’État sioniste fidèle à lui-même a rompu cette trêve et a mené des expéditions criminelles à Gaza. La riposte de la résistance a été immédiate par des tirs de roquettes. La trêve avait permis de réorganiser les forces armées qui avaient toujours affirmé qu’en cas d’attaque massive de Gaza, l’occupant sioniste serait surpris par l’ampleur de la résistance.

En revanche, la question de la résistance armée en Cisjordanie est plus problématique. Beaucoup de membres des brigades des martyrs d’Al-Aqsa (branche armée du Fatah) ont abandonné les armes et ont été intégrés aux services de sécurité de l’Autorité Palestinienne (partie des accords sécuritaires avec l’occupant). De nombreux résistants du Jihad et du Hamas ont été tués ou jetés en prison. Toutefois, il faut se rappeler que le Hamas avait déjà fait l’objet d’une forte répression (notamment en 1989), et il avait su s’en relever assez rapidement. Sa capacité à se reconstruire est-elle toujours intacte ? Attend-il le moment propice pour reprendre la résistance? A l’heure actuelle, il est difficile de se prononcer en faveur de telle ou telle hypothèse.

La détention du soldat sioniste Shalit est également un élément déterminant de la résistance. Elle permet de maintenir sur l’agenda politique la question cruciale des prisonniers. Le Hamas a établi une liste non-négociable d’environ 1000 noms de prisonniers à échanger ; y figurent notamment plusieurs responsables politiques de tous bords, l’ensemble des femmes et des enfants incarcérés, ainsi que les plus anciens détenus dans les geôles de l’occupation. Ce type d’action de résistance s’avère très payant. Il faut rappeler la victoire sur l’ennemi sioniste qu’a représenté l’opération Radwane en juillet dernier, pendant laquelle la résistance libanaise a obtenu la libération de plusieurs résistants libanais emprisonnés de longue date en Israël et la restitution de 200 dépouilles de martyrs, en échange du corps de 2 soldats sionistes capturés par le Hezbollah en juillet 2006. Après l’échec militaire de 2006 au Liban, l’opération Radwane constitue un coup très fort porté à l’entité sioniste, non pas militairement, mais psychologiquement, moralement, médiatiquement.

4 – La situation de l’Etat juif

Même si sur le terrain, l’occupant poursuit sans relâche sa politique coloniale et génocidaire, il est important d’analyser les indicateurs d’affaiblissement du sionisme dans l’Etat juif.

L’obligation de céder le terrain à Gaza en 2005 (même si l’emprise sioniste sur ce territoire ne s’est pas relâchée) est le premier indicateur. D’autre part le solde migratoire juif en Israël est négatif depuis plusieurs années et la bataille démographique est plus que jamais d’actualité. Maintenir une majorité juive est un objectif majeur pour l’Etat juif. Les menaces contre les Palestiniens des territoires de 48 et les récents évènements de Akka s’inscrivent dans ce cadre : poursuivre l’épuration ethnique pour sauvegarder la majorité juive.

A cela, il faut ajouter que le leadership politique sioniste a été soumis à de multiples scandales politico-financiers (et de mœurs…), ce qui a déstabilisé le gouvernement en place. Même si les deux derniers Premiers Ministres sionistes ne diffèrent en rien de leurs prédécesseurs pour ce qui est de l’attention qu’ils portent aux droits des Palestiniens, il est intéressant de noter que ce sont les premiers dirigeants civils de cet Etat. Olmert et Livni sont en effet très critiqués en interne car ils sont considérés comme des dirigeants faibles et peu expérimentés. Les gouvernements de coalition qu’ils sont obligés de constituer sont un autre facteur d’instabilité. Ceci dit, l’armée de l’état juif, qui a toujours conduit le processus colonial, n’a pas besoin du gouvernement pour poursuivre ses activités régulières d’occupation en Palestine.

En situation de conflit de grande intensité, la faiblesse du pouvoir civil a par contre des conséquences importantes, comme lors de la guerre contre le Liban en 2006. Déjà citée précédemment, la défaite militaire contre le Hezbollah en 2006 et l’échange de prisonniers qui a suivi en 2008 constituent en effet des indicateurs importants du net recul de l’Etat sioniste sur le plan militaire. Comme la guerre est le ciment de l’Etat juif, plusieurs projets d’agression sont en gestation, visant particulièrement 2 pays: le Liban et l’Iran. S’il mettait ses projets à exécution, ces nouvelles guerres pourraient lui être fatales en raison de la faiblesse de son leadership politique, d’autant plus que l’implication de la Russie (contre Israël) est à envisager, puisque des intérêts majeurs russes dans la région pourraient être menacés.

Enfin la crise économique mondiale pourrait conduire les USA à réduire leur soutien financier à l’Etat sioniste. Cette crise pourrait modifier complètement les équilibres mondiaux et faire que le Proche-Orient ne soit plus le principal foyer de tension mondial. Dans ces conditions, il semble désormais possible que soit posée la question du maintien d’une colonie occidentale aussi coûteuse.

Pour compléter le tableau, il est également intéressant de mentionner une étude américaine réalisée en 2008 sur la situation des États dans le monde: elle place Israël parmi les 60 pays au monde où les risques d’effondrement sont les plus élevés….(Is Israël one disaster to collapse ? 12/08/08 www.arabisto.com)

5- Replacer ces évènements dans une perspective historique

Pour replacer la période actuelle dans son contexte historique, nous pouvons dan un premier temps nous situer à court-terme et constater que l’année 2008 est la 8ème année depuis le début de la deuxième Intifada dite al-Aqsa. Sur ces 8 années, plus de 5500 palestiniens ont été tués, dont 1000 enfants et adolescents. 63 000 personnes ont été arrêtées et environ 12000 croupissent dans les geôles de l’occupant. Si les colons ont été chassés de Gaza, la colonisation en Cisjordanie se poursuit à une vitesse sans précédent et la judaïsation d’al-Quds se poursuit à un rythme effréné. La menace d’expulsion des Palestiniens restés chez eux en 48 se fait également plus précise. Face à cela, le soutien du peuple palestinien à la résistance, notamment armée, ne faiblit pas. Même si la population est fatiguée, la grande majorité du peuple ne veut plus des soi-disant négociations qui ne mènent à rien, sauf au pire. Elle dénonce aussi la corruption des bénéficiaires d’Oslo, notamment celle des hauts dignitaires du Fatah, qui est sur le devant de la scène nationale depuis 30 ans. Le peuple ne demande rien d’autre que la réalisation de ses droits historiques. Cela s’est traduit dans les urnes par la victoire du Hamas aux élections législatives en 2006. Ces dix dernières années ont donc conduit à rendre la scène politique palestinienne plus lisible. Ceux qui défendent actuellement les intérêts du peuple sont clairement identifiés. Globalement la tension est immense, en dépit de la lassitude. L’explosion populaire est certainement proche et, de toute manière, souhaitable. Comme nous l’a déclaré Jamal Juma de l’organisation palestinienne «Stop the wall», en mars dernier , il faut que le peuple relève la tête. La question est de savoir quelle forme prendra cette troisième Intifada et comment elle sera organisée.

6- La Nakba

L’année 2008, c’est aussi celle du 60ème anniversaire de la Nakba. Comment considérer la Nakba d‘un point de vue historique? Comme le point de départ de la résistance palestinienne , ou comme une grande catastrophe ?

La résistance palestinienne a débuté bien avant la Nakba. Elle a commencé dès les premières vagues d’immigration juive en Palestine, que ce soit face à l’occupant britannique ou face aux milices sionistes qui s’organisaient pour faciliter les premiers vols de terre palestinienne par les colons. L’apogée de cette résistance fut la grande révolte de 1936 à 1939. La répression menée par l’occupant britannique fut terrible et lamina la résistance palestinienne. Complètement anéantie, cette résistance n’a rien pu faire pour s’opposer à la terrible épuration ethnique des années 47-48. Cette Nakba marque donc la fin d’une première vague de résistance héroïque, un évènement daté, dramatique, correspondant à l’éclatement et à l’exode du peuple palestinien; mais elle marque aussi le début d’une phase de reconstruction de la résistance dont l’objectif final est le retour sur la terre de Palestine. Cette reconstruction de la résistance n’est pas linéaire, elle a d’abord concerné les réfugiés dans les pays limitrophes, puis à partir du début des années 80, les Palestiniens de Cisjordanie, Gaza et al-Quds. En 2008, nous sommes à une période charnière de cette reconstruction. Quelle sera la prochaine étape sur l’ensemble de la Palestine ? La situation actuelle nous incite à penser que les Palestiniens des territoires de 48 joueront un rôle essentiel dans les phases suivantes. La plupart des Palestiniens de 48 rencontrés témoignent que leur présence constitue une menace pour la survie de l’État sioniste. Durant des décennies l’État sioniste a tenté de brouiller leur identité palestinienne. Mais des évènements comme la répression de la grève générale du 30 mars 1976 , les attaques de civils juifs contre les palestiniens en octobre 2000 à Nazareth , ou encore les événements récents à Saint Jean d’Acre, ont constitué des signes évidents du fait que l‘Etat juif ne céderait jamais rien aux palestiniens vivant en son sein. Face à la répression croissante, il est probable que la résistance s’intensifie et prenne des formes nouvelles sur les territoires occupés en 1948, puis fasse le lien avec celle qui se poursuit ailleurs en Palestine. En parlant des évènements récents à Saint-Jean d’Acre, un responsable du Jihad islamique a récemment déclaré : «ce qui arrive est une indication de la troisième Intifada». La résistance palestinienne pourrait donc à l’avenir se développer au cœur même de l’État sioniste. Cela constituerait le signal de la réunion de toutes les forces de résistance palestinienne et un énorme espoir pour la libération de la Palestine.

 

 




Les Palestiniens de 1948 : de l’oppression à la resistance

Le sionisme s’est édifié dans la négation du peuple palestinien.

Les seules options qui ont prévalu historiquement dans la gestion des palestiniens sont :
le « transfert » (expulsion), l’apartheid ou le génocide .

L’objectif de la politique sioniste est toujours le même :  fonder un Etat ethniquement pur pour les Juifs.


Soixante ans après la Nakba (la catastrophe en arabe-destruction de 500 villages et expulsion de 800 000 Palestiniens), les Palestiniens de 48, ceux qui vivent aujourd’hui à l’intérieur des territoires occupés par Israël en 1948 (les Palestiniens de Cisjordanie-Gaza et les réfugiés étant les deux autres composantes du peuple palestinien) traversent une période des plus critiques de leur histoire. Les déclarations de guerre à leur encontre, émanant des dirigeants israéliens, se multiplient : Tzipi Livni , ministre des affaires étrangères, les menace d’expulsion en leur recommandant de partir s’ils ne veulent pas vivre dans « un Etat juif et pour les Juifs »; Avidgor Liberman ,ministre chargé de la coordination stratégique, propose de modifier « les frontières d’Israël » pour exclure les 1,4 millions de palestiniens qui y vivent; Matan Vilnai , vice-ministre de la défense, promet quant à lui la « shoah » aux palestiniens. Il n’existe pas en Israël de courant qui ne se situe pas dans cette volonté politique d’élimination des Palestiniens. 

Le sionisme s’est édifié dans la négation du peuple palestinien et les seules options qui ont prévalu historiquement dans la gestion des palestiniens sont le « transfert » (expulsion), l’apartheid ou le génocide. 

De 1948 à 1967, la stratégie de l’Etat colonial a consisté à s’accaparer le maximum de territoires, de terres, par la spoliation et l’expulsion de ses habitants originels et, du point de vue politique, les Palestiniens de 48 ont été soumis au Gouvernement militaire c’est-à dire à un état d’exception permanent. Avec la conquête de la Cisjordanie et de Gaza en 1967, ce cycle d’une rare violence se trouve supplanté par un autre cycle non moins violent, celui de l’apartheid. Au cours de cette période, le pouvoir sioniste a cherché à maintenir par la force et les moyens légaux la population palestinienne sous la férule des colons juifs. C’est ainsi que les Palestiniens de 48, bien qu’ayant le statut de « citoyens israéliens », se trouvent discriminés dans tous les aspects de leur vie : dans l’accès à l’emploi et au logement, dans la réalisation de leurs droits sociaux, dans l’obtention de la nationalité (automatique pour les juifs, conditionnelle pour les Palestiniens), dans l’affirmation de leur identité culturelle. 

La « démocratie israélienne » portée aux nues par les médias européens et américains n’est rien d’autre dans son essence que le racisme institutionnalisé de la suprématie juive. 

Ces mêmes médias qui dénoncent à cor et à cri le nazisme ne trouvent pas assez de mots pour encenser le sionisme, son frère de sang. Dans le cadre de ce contexte général d’apartheid, la politique de « transfert » n’a pas disparu, elle a simplement revêtu de nouveaux habits. L’expulsion a pris la forme moins visible mais tout aussi perverse de la judaïsation des villes et des quartiers palestiniens. Car Israël mène une bataille démographique contre les Palestiniens, une bataille de purification ethnique. Cette politique de judaïsation dont Al Quds (Jérusalem) est emblématique est menée aux moyens de l’extension des colonies, de la construction du mur, du refus de délivrer des permis de construire aux Palestiniens et des démolitions, de l’interdiction du regroupement familial. 

L’objectif de la politique sioniste est toujours le même, quelque soit la stratégie adoptée, qui est de fonder un Etat ethniquement pur pour les Juifs. Car les Palestiniens de 48 sont perçus par les dirigeants israéliens comme une « menace stratégique ». 

Effectivement, l’oppression subie par les Palestiniens de 48, après les avoir dans un premier temps déstabilisés et désorganisés, les conduit aujourd’hui à la mobilisation de tous les instants et à la résistance. La lutte de libération palestinienne, menée initialement par les réfugiés, a vu son centre de gravité se déplacer dans les années 80 vers les territoires occupés (Gaza-Cisjordanie) et gagner progressivement depuis les années 2000 les Palestiniens vivant en Israël. La seconde intifada a ainsi pris naissance à Al Quds, lorsque Sharon a fait l’affront de fouler l’Esplanade des mosquées et que la police a tiré sur la population faisant 13 morts. Et depuis les actes de résistances se sont multipliés : attentat dans l’école militaire et talmudique du Mercaz Arav (6 mars 2008-Al Quds), attentats à la pelleteuse (2 et 22 juillet 2008-Al Quds), révolte à Akka (octobre 2008-Saint Jean d’acre) après le caillassage de la voiture d’un Palestinien par de jeunes Juifs. 

Les Palestiniens de 48 font désormais entendre leurs voix, celle de la liberté, de la justice et de l’indépendance. La bête immonde tremble maintenant car elle sait instinctivement qu’une révolution associant les Palestiniens de 48 aux autres composantes du peuple palestinien augure de sa mort prochaine et de la libération de toute la Palestine historique. 

L’invincibilité de l’Etat sioniste et de son armée apparaît à la lumière des événements récents comme pure légende. Celui-ci a été défait à Gaza en 2005 puis en 2006, la première fois correspondant à la débâcle de l’armée israélienne et la seconde à la déconfiture des collaborateurs du Fatah, Gaza que l’on punit aujourd’hui par un blocus criminel et génocidaire. Toujours en 2006, c’est la résistance libanaise du Hezbollah qui inflige une humiliation sans précédent à l’entité sioniste. 

La victoire du peuple palestinien est proche et c’est pourquoi le Comité Action Palestine renouvelle son appel à défendre les principes qui fondent son action politique :

-le soutien à la revendication d’égalité des Palestiniens vivant en Israël, 

-la condamnation du sionisme, idéologie raciste et colonialiste 
-le soutien inconditionnel à la résistance du peuple palestinien et à son combat pour son autodétermination et son indépendance nationale, 
-la reconnaissance du droit inaliénable au retour de tous les réfugiés chez eux, 
-la libération de tous les résistants emprisonnés, 




Obama, l’avenir d’une illusion

le 15/11/2008 19:40:00 (1103 lectures)

 

barack obama, l'avenir d'une illusionA l’heure où l’élection à la présidence américaine de Barack Obama a suscité frénésie médiatique et hystérie collective, où l’idéologie et la passion ont libre cours, étouffant par leur massivité toute tentative de raisonnement critique, le Comité Action Palestine a tenu à rédiger un texte pour dissiper les illusions qui entourent l’accession d’un noir (ou métis) à la fonction suprême.

La première illusion est celle d’une rupture avec l’ère des inégalités raciales. Comme par enchantement, le racisme de la société américaine aurait disparu avec l’élection d’un noir. Or, le président noir va devoir agir dans un système politique blanc qui va lui dicter ses orientations politiques, de l’alpha à l’oméga. Et l’égalité raciale présuppose l’égalité sociale, loi historique contre laquelle les tours de passe-passe du nouveau président s’avèreront insuffisants.
La seconde grande illusion présente Barack Obama comme l’acteur du changement, l’homme providentiel en temps de crise, le sauveur des temps modernes : il serait au pouvoir du nouveau président de sortir le peuple de sa condition misérable. Mais la réalité est toute autre car dans le système capitaliste américain, ce qui prime ce sont les intérêts des grandes banques et des grandes entreprises, c’est-à-dire la loi du profit. Le « démiurge noir » aura beau faire toutes les gesticulations possibles, il ne pourra pas aller contre cette seconde loi historique.


« Dans la perception des peuples du Sud, l’actuel ordre capital occidental globalisé, avec ses mercenaires de l’Organisation mondiale du commerce, du Fonds monétaire international, de la Banque mondiale, ses sociétés transcontinentales privées et leur idéologie néolibérale, représente le dernier, et de loin le plus meurtrier, des systèmes d’oppression advenus au cours des cinq siècles passés ».
Jean Ziegler, La haine de l’Occident, Albin Michel, 2008

Obama n’est ni noir, ni métis, ni blanc ; il est seulement le produit chimérique d’un capitalisme en décomposition, d’une nation impérialiste déclinante à la recherche d’un nouveau souffle, d’une nouvelle légitimité, fondée sur le culte de la personnalité. Après une propagande extraordinaire qui l’a présenté comme le sauveur du monde, après cette ivresse collective, plutôt cette ferveur religieuse, viendra le jour des premiers bilans ; on s’apercevra alors qu’Obama n’est rien d’autre que le domestique du grand capital  américain.

Il continuera la guerre incessante que mènent les USA aux pays du Sud. Il a déjà reconnu Jérusalem comme la capitale éternelle de l’entité sioniste {son conseiller, Rahm Emmanuel, d’origine juive et sioniste, a servi dans l’armée de l’occupant « israélien »}. Il a promis de continuer la guerre barbare contre le peuple afghan. Concernant l’Irak, les États-Unis d’Obama continueront leur œuvre de démocratisation par les bombardements et de massacres de masse.

Sur la scène intérieure américaine,  rien ne bougera. L’abolition des hiérarchies raciales,  étroitement imbriquées aux hiérarchies sociales, présuppose une politique d’égalité. Comment mener cette politique sans remettre en cause ce qui est au principe de toute l’organisation sociale : le profit ? Mais là, ce serait toucher au sacré ! Le profit, élevé au rang d’un dogme religieux, soumet les 6 milliards d’êtres humains, dont la moitié est réduite à l’état de bêtes de somme. Ce profit qui fabrique les guerres, les famines, l’esclavage, l’exploitation, le racisme, ce profit est l’ennemi déclaré et farouche de toute aspiration à la liberté et à l’égalité. Il est l’ennemi de l’humanité. Que nous promet Obama à ce sujet ? De vagues déclarations, quelques bonnes intentions. Rien de plus. Mais en contexte de crise l’illusion permet au système de respirer encore pour quelques temps.

Obama changera le monde ? Non, il se soumettra à ce monde. Il obéira aux vraies lois, aux lois clandestines du système capitaliste : il obéira à ceux qui contrôlent la finance et les grandes multinationales. C’est le profit qui a élu Obama, c’est le profit qui le révélera : une illusion sans avenir. Une illusion qui se  dissipera au contact du réel. Ce sera le moment d’une inversion : le métis, à qui on voue un culte, ne sera rien d’autre qu’un noir qui a échoué et trompé les masses. Parce que cette campagne de propagande a tout centré sur la personnalité d’Obama, la promesse de changement non tenue sera mise sur le compte de sa personnalité. De l’illusion à la réalité, le démiurge se transformera en charlatan.

Comité Action Palestine, Novembre 2008