1

Algérie-Palestine : du 1er novembre 1954 au 7 octobre 2023

Comité Action Palestine, 1er Novembre 2023

1er Novembre 1954. Cette date sonne le glas des 130 années de colonisation française en Algérie. 130 années de vols de la terre et des ressources, de massacres, de torture et d’animalisation des Algériens. La colonisation n’a pas réussi à inculquer aux huit millions d’Algériens la peur et l’agenouillement. Ce jour du 1er novembre 1954 allait mettre résolument en mouvement la société algérienne vers l’indépendance.

 Dans le fracas des bombes et des mitraillettes, les résistants du FLN portent les revendications de ce peuple qui n’a subi que trop longtemps l’ignoble violence du colonisateur. 70 attaques coordonnées sur des installations stratégiques visent les colons, les gendarmes et des points de ravitaillement de pétrole et de gaz. Près de 10 ans après les manifestations pacifiques de Sétif, Guelma et Kherrata où près de 45 000 Algériens furent massacrés par l’armée française, il n’y avait plus d’autre choix que la résistance armée pour mettre fin à la nuit coloniale.

 A la violence du colonisateur qui impose par la terreur, le crime et le mensonge l’asservissement d’un peuple, s’oppose la violence du colonisé qui, de manière consciente, organisée et réfléchie, ouvre la voie à la libération du peuple. C’est par la violence que la colonisation a cherché à soumettre les peuples, c’est par la violence que les peuples imposent aux colonisateurs un choix radical : partir ou périr. Le recours aux armes par le colonisé installe un rapport de force nouveau et plus équilibré qui est inacceptable pour le colonisateur. Se met alors en place l’infernale machine de propagande pour disqualifier la résistance du colonisé. Le colon la nomme « « terrorisme » pour renvoyer une image négative de la résistance, assimilée à la barbarie.

Dans l’univers mental du colon, lui résister c’est forcément sortir de l’humanité, c’est forcément obéir à l’instinct animal supposé chez le colonisé. Au-delà de cette idéologie propre au colon, il y a un côté plus opportuniste : délégitimer le recours à la violence du colonisé. La seule violence qui vaille est la sienne ! Il faudrait le croire : sa violence exterminatrice se fait au nom du bien !

L’idéologie coloniale comme toute idéologie de pouvoir donne une image inversée de la réalité. La bonne violence est celle du dominant jamais celle du dominé.  Le 7 Octobre 2023, la résistance palestinienne, réalisant un coup d’éclat inédit dans son histoire, fait trébucher l’entité sioniste. Au son des roquettes et des ULM, les combattants palestiniens ont rappelé aux colons leurs méfaits historiques, le vol de la terre aux Palestiniens qui n’ont d’autres choix que de les récupérer. Cette opération a mis à la lumière du jour les nombreuses contradictions internes de l’entité sioniste, le soutien inconditionnel que lui apporte l’Occident et l’inféodation des dirigeants des pays arabes à l’empire américain.

C’est une formidable accélération de l’Histoire dont nous ne pouvons pas encore mesurer pleinement l’impact. La propagande occidentale a qualifié cette attaque de terroriste quand, dans le même temps, le massacre de milliers de femmes et d’enfants palestiniens par l’aviation de l’armée sioniste est qualifié de légitime défense, révélant une nouvelle fois le deux poids deux mesures et l’insondable racisme de l’Occident.