1

Les Palestiniens ne renonceront jamais !

Comité Action Palestine, Commémoration de la Nakba (mai 2019)

Le 14 mai 1948, jour de la « création
de l’Etat israélien », est commémorée par les Palestiniens comme la Nakba, la
Catastrophe. Cinq cents villages détruits, 800 000 Palestiniens expulsés de
leurs terres, de très nombreux massacres, les sionistes franchissaient alors
une étape majeure dans leur projet colonial entrepris dès la fin du XIXème
siècle. Cautionné par les puissances occidentales, le mythe sioniste selon
laquelle la Palestine était «une terre sans peuple pour un peuple sans terre» a
constitué l’un des plus grands mensonges de l’histoire et a servi de
justification à la politique sioniste de colonisation et d’épuration ethnique.
Les réfugiés et déplacés palestiniens sont aujourd’hui près de 8 millions. Un
tiers d’entre eux vivent encore dans les 58 camps établis après la Nakba à
Gaza, en Cisjordanie et dans plusieurs pays voisins comme la Jordanie, le Liban,
la Syrie.

L’entité sioniste : plus de 70 ans de
crimes et de massacres

En recommandant la partition de la
Palestine, la Résolution 181, adoptée par l’ONU le 29 novembre 1947, est l’acte
fondateur de la Nakba. Elle attribue aux Juifs 56 % du territoire palestinien,
alors que démographiquement, ils représentent moins du tiers de la population
et possèdent jusqu’alors à peine 7 % des terres. Légitimement refusée par les
Palestiniens, elle permet aux sionistes de rendre effective leur stratégie de
spoliation et de domination du pays. Supérieurs militairement, les sionistes
craignent malgré tout l’union entre la population palestinienne et les armées
arabes. Selon des plans préétablis, ils conduisent dès fin 1947 une politique
de terreur afin d’accélérer le nettoyage ethnique et le vol des terres,
pratiquant ainsi la politique du fait accompli. Le 31 décembre, la Haganah et
le Palmah investissent Balad al Sheik et Hawassa, à la périphérie de Haïfa : 76
victimes dont des femmes et des enfants. Parmi les massacres, Deir Yassine
reste le plus symbolique et reste le prélude à la déportation en masse des
Palestiniens. Le 9 avril, les sionistes de l’IRGUN tuent 254 villageois,
majoritairement des femmes, des enfants et des personnes âgées. Dans les
semaines et les mois qui suivront, 418 villes et villages sont détruits, plus
de 15000 palestiniens sont assassinés et dans plus de 70 villages, la
population est entièrement massacrée. Des dizaines d’autres massacres ont lieu
comme à Balad Esh Sheikh, Sasa, Hul, El Dawayimeh, Tantura… A Lydda, le 11
juillet, des centaines de martyrs sont fusillés dans la mosquée Dahmash. Le 15
octobre, l’un des pires massacres a lieu à Dawayma où 300 civils arabes sont
assassinés. En Galilée, l’opération Hiram, lancée le 29 octobre, fera 70
martyrs assassinés de sang-froid.

La Nakba continue aujourd’hui avec le
soutien renouvelé des puissances impérialistes

Mais la Nakba ne s’est pas arrêtée en
1948. Aujourd’hui la judaïsation de la Palestine et l’épuration ethnique des
Palestiniens, notamment à al-Quds et dans le Naqab, continuent à marche forcée,
avec le soutien total des puissances impérialistes. Les accords d’Oslo ont été
un piège. Pendant que des dirigeants palestiniens et arabes négociaient, la
colonisation et l’expulsion des Palestiniens s’aggravaient, les résistants
étaient emprisonnés ou assassinés. Le transfert de l’Ambassade américaine de
Tel Aviv à al-Quds (Jerusalem), en 2018, à la date anniversaire du 70ème anniversaire de la Nakba, est lourde de conséquences
pour les Palestiniens, le monde arabo-musulman, mais aussi pour le monde
entier. Niant de fait le droit international qui octroie un statut
international à cette ville palestinienne, les Etats-Unis ont souhaité faire
d’al-Quds la capitale d’Israël, conformément au souhait des sionistes. La
décision de Donald Trump montre que les Américains apportent un soutien

inconditionnel à Israël,
sous forme politique, militaire et économique. Qui peut encore croire que les
Israéliens et les Américains sont pour la paix ? La solution des deux Etats, un
Etat palestinien à côté d’un Etat israélien est une promesse jamais tenue et
qui ne sera jamais tenue. Les Palestiniens le savent très bien. Ils ne peuvent
compter que sur leur unité et leur résistance pour libérer la terre arabe de Palestine.

Les Palestiniens ne
renonceront jamais.

Depuis le début de la
colonisation juive de la Palestine, le peuple palestinien a toujours résisté
sous différentes formes à cette terrible entreprise de destruction de sa
société. Malgré toutes les tentatives pour l’anéantir, il apparait clairement
aujourd’hui  que les Palestiniens ne
renonceront jamais à leurs droits et à leur liberté. Après les trois guerres de
Gaza (2008 ; 2012 et 2014), les Gazaouis, malgré le blocus infâme, continuent
de résister. Ils résistent aux sionistes, ils résistent contre l’Occident qui
soutient Israël et contre la trahison de nombreux Etats arabes. La dernière
décision de Trump n’a pas brisé leur volonté, bien au contraire. En organisant
depuis le 30 mars 2018 à Gaza, la Marche du retour, ils montrent que rien ne
les arrêtera. Pour empêcher cette marche, l’armée israélienne n’hésite pas  à tuer des Palestiniens chaque vendredi de
mobilisation, à tuer des Palestiniens qui veulent faire entendre au monde leurs
revendications : retourner chez eux, sur leurs terres, dans leurs maisons que
les colons israéliens ont volées en 1948.

La violence de l’occupant face à
des Palestiniens désarmés est signe que la peur a définitivement changé de
camp. Très sérieusement menacé par la résistance à l’intérieur et à
l’extérieur, l’avenir de l’entité sioniste sur la terre arabe de Palestine
parait, plus de 70 ans après sa création, plus compromis que jamais. Les
multiples initiatives de Trump en faveur d’Israël (déplacement de l’ambassade
américaine à Jérusalem, retrait de l’accord nucléaire signé avec l’Iran)
témoignent de la crise de légitimité de la politique israélo-américaine dans le
monde. Israël est en grande difficulté comme le sont les Etats-Unis au
Moyen-Orient et dans le monde. La guerre perdue en Syrie et le peu
d’empressement des autres  Etats à suivre
l’exemple américain en installant leur ambassade à Jérusalem accentue le
processus d’affaiblissement de la politique des Etats-Unis dans la région.

 Israël joue sa survie et résiste à son
dépérissement inéluctable. Pour cette raison, chaque initiative est
soigneusement pesée et doit avoir des retombées politiques positives. Or,
systématiquement les Palestiniens faussent 
les calculs des Israéliens. Les bombardements israéliens à Gaza du 4 et
5 mai 2019 n’ont pas duré plus de 36 heures en raison de la spectaculaire
riposte de la résistance palestinienne. Avec près de 700 missiles lancés dont
la plupart ont atteint leurs cibles, les Palestiniens ont contraint les
agresseurs israéliens à reculer et à conclure en urgence un cessez-le-feu.
Cette quatrième défaite israélienne à Gaza démoralise l’ennemi et renforce la
détermination du peuple palestinien à obtenir justice et indépendance.

Le Comité Action Palestine le soutient sur ce chemin et
réaffirme les quatre principes suivants :

  • La condamnation du sionisme
    comme mouvement politique colonialiste et raciste.
  • Le soutien inconditionnel à
    la résistance du peuple palestinien et à son combat pour son auto-détermination
    et son indépendance nationale.
  • La reconnaissance du droit
    inaliénable au retour de tous les réfugiés chez eux.
  • La libération de tous les
    résistants emprisonnés et de Georges Ibrahim Abdallah, résistant de la cause
    palestinienne détenu depuis 33 ans dans les geôles de l’Etat français, alors
    qu’il est libérable depuis plus de 10 ans.

Photo : www.h24info.ma