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Liban, l’autre terre des martyrs

Calendrier Palestine Libre 2017 « Palestine, terre des martyrs »

 Le Liban est la terre d’asile de près de 400 000 réfugiés palestiniens expulsés de leurs foyers en 1948 ou en 1967. La résistance palestinienne s’y installe à la fin des années 60, puis plus massivement après les massacres de Septembre noir en Jordanie. Face aux crimes de l’entité sioniste, tout comme dans la résistance, Palestiniens et Libanais sont intrinsèquement liés. Ces deux peuples et leurs combattants partagent le même destin.

Rendons hommage aux martyrs des organisations de la résistance tués lors des opérations héroïques menées en Palestine occupée. Les populations des camps de réfugiés et des localités libanaises, principalement au Sud, ont apporté leur soutien aux combattants et ont fait le sacrifice de leur vie lors des représailles de l’entité sioniste.

Vingt huit Palestiniens ont été assassinés par les milices chrétiennes libanaises le 13 avril 1975 à Ain El-Roumaneh, étincelle qui embrasa le Liban pour de nombreuses années de guerre civile.

Rendons hommage aux réfugiés palestiniens massacrés en 1976 par les phalangistes chrétiens, avec le soutien de l’armée syrienne, aux cours des sièges  des camps de Dbayé, Jisr al-Basha, Nab’a et Karantina. Souvenons-nous du camp de Tal-al Zhataar, qui après 8 mois de siège, sera entièrement détruit et 2000 de ses habitants massacrés.

L’invasion israélienne du Liban en 1982 et les 22 années d’occupation au Sud ont tué  20 000 personnes.

N’oublions jamais les crimes des camps palestiniens de Sabra et Chatila, perpétrés les 16 et 17 septembre 1982 par les phalanges chrétiennes en collaboration avec l’armée sioniste, sous le commandement de Ariel Sharon. On parle de 3000 martyrs, hommes, femmes enfants, vieillards. Les forces israéliennes ont commis de nombreux autres massacres dans les villes et villages libanais. A Cana au Sud-Liban, le 18 avril 1996 puis de nouveau le 30 juillet 2006, près de 200 villageois ont péri sous les bombes sionistes.

Le sacrifice des combattants de la résistance, qui ont versé leur sang pour chasser l’occupant sioniste du Sud-Liban, éclaire le chemin de la libération de la Palestine. Rendons leur hommage.

Dalal al-Mugrabi, Shadi Anas, Hasan Hasanayn, Jihad Jibril, Hadi Nassralah ne sont que quelques-uns de ces centaines de martyrs palestiniens et libanais.  Ne les oublions jamais.

Comité Action Palestine

Photo : le cimetière des Martyrs à Chatila – Liban (Comité Action Palestine)

 Comme tous les cimetières nationaux, les cimetières des Martyrs sont les symboles de l’unité nationale, mais contrairement aux autres cimetières au Liban, et peut-être dans le reste du Moyen Orient, le cimetière des Martyrs de Chatila contient les dépouilles de Chrétiens, Musulmans et Juifs, le seul critère pour être enterré là – et faire partie de la nation – étant simplement d’avoir combattu pour la cause nationale palestinienne. Ainsi, le cimetière des martyrs de Chatila accueille également les restes de combattants turcs, allemands, irlandais et iraniens. (Héros et martyrs de Palestine, la politique de commémoration nationale, Laleh Khalili).

 




« Arrêtez de dilapider notre cause » – Communiqué du Jihad islamique en Palestine

Communiqué du mouvement du Jihad islamique en Palestine – 25 septembre 2017

Dans un communiqué publié lundi 25 septembre 2017, le Mouvement du Jihad islamique en Palestine dénonce toutes les formes de normalisation et met en garde contre les appels à mettre fin au boycott de l’occupation.

« Nous avons suivi récemment les déclarations de responsables arabes par le biais desquelles ils tentent de « nouer des relations d’amitié » avec l’entité sioniste et d’afficher « leurs bonnes intentions », comme les déclarations du ministre des affaires étrangères saoudien qui a dit ne pas voir de justifications pour la poursuite du conflit arabo-israélien » ou l’appel du roi du Bahrayn à ne pas boycotter l’Etat de l’entité, dont les dirigeants s’activent à faire exploser la région dans son ensemble, à nourrir les divisions et à séparer des parties chères à notre monde arabe ».

Le communiqué poursuit : «  Nous demandons à ceux qui se précipitent vers une paix avec l’entité sioniste et pour nouer des relations avec lui : n’est-il pas préférable et prioritaire d’afficher votre amitié et votre humanisme en éteignant les incendies que vous avez allumées, au sud et au nord, qui ont détruit les pays, incendié les patries et dispersé les humains ? Ou alors vous cachez votre politique honteuse et vos fautes en donnant satisfaction aux Etats-Unis, en demandant la propagation de la « paix » ? Ou bien est-ce les intérêts du trône, du pouvoir et du gouvernement qui priment devant les ambitions et les espoirs des peuples ?

« Au nom de tout Palestinien libre, qui refuse l’abandon de sa terre et des lieux saints, nous vous disons : arrêtez de dilapider notre cause. Si vous êtes incapables de vous tenir auprès de notre peuple et de soutenir son droit à la résistance, et sa lutte pour recouvrer ses droits, ne lavez pas les mains  de l’ennemi, ensanglantées par ses meurtres et ses tueries, en vous précipitant vers lui et en normalisant vos relations avec lui. Les générations futures ne pardonneront pas, comme elles n’oublieront pas. Par la permission de Dieu le Très-Haut, viendra le jour qui témoignera de la concrétisation du vrai, et où sera vengée chaque goutte de sang versée du fait  des envahisseurs sionistes, dans le cadre du silence arabe et de la complicité internationale ».

« Notre peuple et toutes ses forces vives continueront à lever la bannière de la défense de la terre bénie de la Palestine, d’al-Quds et de la mosquée al-Aqsa,  et ce malgré les événements difficiles vécus par la région, et malgré les complots et les alliances haineuses des forces oppressives contre notre nation, notre peuple et notre cause ».

بسم الله الرحمن الرحيم

بيان صحفي

ندين كل أشكال التطبيع ونحذر من دعوات إنهاء مقاطعة الاحتلال 

تابعنا في حركة الجهاد الإسلامي في فلسطين، مؤخراً تصريحات عدد من المسؤولين العرب التي حاولوا من خلالها « التودد » للكيان الصهيوني وإظهار « حسن نواياهم » تجاهه. من تصريحات وزير خارجية السعودية عادل الجبير التي قال فيها: أنه « لا يرى مبرراً لاستمرار الصراع العربي الإسرائيلي »، إلى دعوة ملك البحرين لعدم مقاطعة دولة الكيان، التي يسعى قادتها لتفجير المنطقة برمتها وتغذية الانقسامات وفصل أجزاء عزيزة من عالمنا العربي!

إننا نسأل أولئك المتهافتين على الصلح مع الكيان الصهيوني وإقامة العلاقات معه : أليس الأجدر والأولى إظهار مودتكم وإنسانيتكم لإطفاء الحروب التي أشعلتموها جنوباً وشمالاً فدمرت البلاد وأحرقت الأوطان وشردت الإنسان؟!! أم أنكم تسترون عوار سياساتكم وخطاياكم باسترضاء أمريكا طلباً لنشر « السلام »؟! أم هي مصالح العرش والحكم والسلطة المقدمة على تطلعات الشعوب وأمانيها..؟!

إننا باسم كل فلسطيني حر يرفض التفريط في أرضه ومقدساته نقول لكم: كفوا أيديكم عن العبث بقضيتنا ، وإذا كنتم عاجزين عن الوقوف مع شعبنا وإسناد حقه في المقاومة والنضال لاستعادة حقوقه ، فلا تغسلوا أيدي العدو الملطخة بجرائم قتله وذبحه عبر سياسات الهرولة والتطبيع, فالأجيال لن تغفر ولن تنسى، وبإذن الله تعالى سيأتي اليوم الذي يكون شاهداً على إحقاق الحق ودفع ثمن كل قطرة دم سفكها الغاصبون الصهاينة في ظل الصمت العربي والتواطؤ الدولي. وسنبقى مع شعبنا وكل قواه الحية نرفع لواء الدفاع عن أرض فلسطين المباركة وعن القدس والمسجد الأقصى المبارك رغم كل الظروف الصعبة التي تمر بها المنطقة ورغم كل المؤامرات وتكالب القوى الظالمة على أمتنا وشعبنا وقضيتنا.

المكتب الإعلامي

لحركة الجهاد الإسلامي في فلسطين

الاثنين 5 محرم 1439ه، 24/9/2017م




Massacres de Sabra et Chatila : ne jamais oublier, ne jamais pardonner !

 

L’histoire de l’entité coloniale n’est qu’une longue et sombre histoire de guerres, de massacres et de spoliation.

L’invasion du Liban par l’entité sioniste a coûté la vie à plus de 12 000 civils, fait quelque 30 000 blessés et a laissé 200 000 personnes sans abri. Les massacres des camps de réfugiés de Sabra et Chatila, dans la banlieue occidentale de Beyrouth s’inscrivent dans le contexte de la guerre lancée contre le Liban par le gouvernement sioniste depuis juin 1982.


L’histoire de l’entité coloniale n’est qu’une longue et sombre histoire de guerres, de massacres et de spoliation.
L’invasion du Liban par l’entité sioniste a coûté la vie à plus de 12 000 civils, fait quelque 30 000 blessés et a laissé 200 000 personnes sans abri. Les massacres des camps de réfugiés de Sabra et Chatila, dans la banlieue occidentale de Beyrouth s’inscrivent dans le contexte de la guerre lancée contre le Liban par le gouvernement sioniste depuis juin 1982.
Du 15 septembre au 18 septembre 1982, les habitants palestiniens et libanais des camps de réfugiés de Sabra et Chatila dans la partie occidentale de Beyrouth sont encerclés et méthodiquement massacrés par l’armée israélienne sous commandement d’Ariel Sharon et les milices chrétiennes libanaises. On parle alors de 3000 victimes, hommes, femmes enfants, vieillards, mais les chiffres, faute d’enquête indépendante, apparaissent très en deçà de la réalité. Comme à leur habitude, les sionistes couvrent l’histoire de leur voile de mensonges. L’intervention dans les camps de Sabra et Chatila aurait eu pour objectif de démanteler les structures opérationnelles de L’OLP. Mais dès le 1er septembre 1982, les 11 000 combattants de l’OLP avaient été expulsés de Beyrouth sous bonne garde des forces internationales composées de Français, d’Italiens et d’Américains. L’objectif inavoué mais avéré, de ce bain de sang prémédité est de terroriser les réfugiés palestiniens pour les éloigner davantage de la terre de Palestine. Ces massacres perpétrés par les sionistes et phalangistes avaient pour but d’empêcher tout retour réel et faire du droit au retour dans leur patrie un droit totalement illusoire.
Ces crimes restent impunis et aucune enquête internationale n’a été mise en œuvre pour déterminer et punir les coupables.
Comité Action Palestine
publié initialement en 2012

 

 

 




« De 1917 à 2017, les 100 ans de la déclaration de Balfour : le déclin tendanciel de l’impérialisme occidental » par Tayeb El Mestari

écrit pour le journal libanais Al Akhbar, 15 septembre 2017

Tayeb El Mestari

La première ministre britannique Theresa May a  invité son homologue israélien Benyamin Nétanyahou  à célébrer, le 2 novembre 2017, le centenaire de la déclaration de Balfour et a rejeté la demande d’excuses formulée par les dirigeants palestiniens pour cette déclaration, qui est à l’origine de la création de l’Etat d’Israël. En effet quelques semaines avant la fin de la  première guerre mondiale, le ministre des Affaires Etrangères de la Grande Bretagne, Arthur Balfour, se déclara officiellement en faveur de l’établissement d’un foyer juif en Palestine :

  « …Le gouvernement de Sa Majesté envisage favorablement l’établissement en Palestine d’un Foyer national pour le peuple juif, et il emploiera tous ses efforts pour faciliter la réalisation de cet objectif, étant clairement entendu que rien ne sera fait qui porte atteinte aux droits civils et religieux des communautés non juives de Palestine ainsi qu’aux droits et aux statuts politiques dont les Juifs jouissent dans les autres pays.»

 La colonisation de la Palestine a été un enjeu central du partage du Moyen-Orient entre la Grande Bretagne et la France. Cette promesse a été faite aux juifs, dans le cadre du « dépeçage » du moyen Orient, négocié entre la grande Bretagne et la France, lors des accords secrets dits Sykes-Picot (1916), projet rendu définitif à la conférence de San Rémo (1920) et entérinés par la Société des Nations en 1922. La première guerre mondiale fut une « guerre de rapine » entre les grandes puissances d’alors : Au Moyen Orient la France obtient un mandat sur le Liban et la Syrie alors que la Grande Bretagne met la main sur l’Irak et la Palestine. La promesse faite aux juifs a été tenue, celle faite aux Arabes (un Etat en échange de leur ralliement contre l’empire ottoman), ne s’est pas concrétisée. 

Dans l’Impérialisme, stade suprême du capitalisme, Lénine observe que la première guerre mondiale a été l’apogée de la lutte entre pays capitalistes pour la conquête des territoires. Aucun pays n’échappe à leur domination et le seul changement possible, selon lui, est que les « possessions » pourraient changer de « maître ». Le processus historique lui a donné raison sur ce point. Les Etats-Unis sont devenus depuis la seconde guerre mondiale le « maître » du monde. Mais le mépris de Theresa May envers les Palestiniens est-il le reflet d’une domination totale et inchangée de l’Occident dans cette région depuis 100 ans ?

De nombreux observateurs s’accordent sur le constat que l’impérialisme a connu une profonde mutation. Il est affaibli en raison de plusieurs facteurs, notamment l’émergence de puissances tel que l’Iran ou la Turquie et de la résistance populaire comme en Palestine. Analysant les ressorts de l’affaiblissement du sionisme, comme prolongement de l’impérialisme dans la région, l’intellectuel Mounir Chafik considère que « le leadership israélien actuel n’a pas de vision, il est décrédibilisé, faible et incomparable avec le leadership à l’origine de la création d’Israël…L’armée israélienne est une armée qui ne se bat plus, elle a été vaincue au cours de quatre guerres, et s’est progressivement transformée en forces de police ». Pour illustrer cette évolution en profondeur de la société coloniale, Mounir Chafik donne cet exemple éclairant : « Un jeune palestinien de 48 a tué deux israéliens lors d’une opération à Tel Aviv.  Il a fui et s’est caché pendant une semaine, moment durant lequel  la vie s’est arrêtée à Tel Aviv. Les israéliens n’osaient plus sortir, jusqu’à ce que des forces de l’occupation le retrouvent et le tuent dans son village ». 

  Au-delà de cette évolution marquante, la tendance à l’affaiblissement de l’impérialisme s’explique par les mécanismes internes du capitalisme. Dans l’ouvrage précité, Lénine montre que la stratégie de conquête territoriale, dès la fin du XIXème siècle, a reposé sur cette idée formulée par un richissime banquier Anglais : « L’empire, ai-je toujours dit, est une question de ventre. Si vous voulez éviter la guerre civile, il vous faut devenir impérialistes ». En d’autres termes, les impérialistes ont ingénieusement crée un consensus interclassiste, en distribuant une petite partie du pillage des colonies aux classes sociales exploitées et paupérisées. Le propos du banquier anglais est amputé du deuxième aspect de la dialectique impérialiste : pour consolider l’empire, il fallait neutraliser les contradictions internes en fabricant une solidarité de classes contre-nature. Or, ce consensus se fissure aujourd’hui en raison du retour de la question sociale en Europe et aux Etats-Unis. Les élections présidentielles et législatives d’avril et juin 2017 en France ont révélé des tensions sociales et politiques qui se sont exprimées à travers un abstentionnisme massif et un vote de classe « anti-système ». L’Angleterre, sous l’effet du vote populaire et d’une partie de la bourgeoisie, a été contrainte de quitter l’Union européenne. Aux Etats-Unis, la paupérisation du « petit blanc » et les contradictions au sein même des classes dominantes constituent les facteurs déterminants de l’arrivée de D. Trump au pouvoir. Les tensions au sommet de l’Etat américain montrent que les classes dirigeantes parviennent difficilement à établir un consensus et à suivre une stratégie claire.

 Partout, le Capital profite de la conjoncture défavorable aux salariés pour exercer une pression à la baisse sur les salaires. La « politique du ventre » et le consensus historique entre les classes ont atteint leurs limites depuis les années 1970. Cette situation interne aux pays occidentaux a des effets politiques, qui pourraient déboucher, à terme, sur une crise de légitimité de ces Etats. La crise financière de 2008 rappelle que les bases infrastructurelles du modèle occidental sont fragiles. L’effondrement global devient aujourd’hui une hypothèse réaliste. L’homme occidental repu et engourdi, sans vitalité subversive, que le philosophe Herbert Marcuse dénonce dans les années 1960, n’est plus une réalité tangible. De nouvelles forces de fracture remettent en question la tranquillité bourgeoise des démocraties occidentales. De fait, les pays capitalistes dominants sont aujourd’hui confrontés à un double défi : la dégradation politique interne et l’impératif de conquérir chaque jour de nouveaux marchés, alimentant une guerre économique intense entre eux. Cette nouvelle phase du capitalisme explique l’ingérence occidentale brutale, tous azimuts, malgré les risques d’entropie.

C’est pour cette raison que l‘intellectuel engagé Noam Chomsky analyse la sauvagerie impérialiste, c’est-à-dire l’emploi de la force à outrance, comme une stratégie contre-productive et irrationnelle, parfaitement illustrée par le comportement israélien contre la flottille turque pro-Gaza en 2012 : « Les États ne se conduisent pas nécessairement de façon rationnelle, et Israël devient très irrationnel, paranoïaque, et ultranationaliste. Prenez le cas de l’attaque contre la flottille. C’est un acte complètement irrationnel. Ils pouvaient neutraliser les bateaux s’ils l’avaient voulu. Attaquer un bateau à pavillon turc et tuer des Turcs c’est à peu près la chose la plus folle qu’ils puissent faire d’un point de vue stratégique. La Turquie est depuis 1958 leur allié de prédilection dans la région. Attaquer votre meilleur allié dans la région sans aucune raison est complètement fou. » Cela signifie-il que l’impérialisme est sur son lit de mort ?

Il est encore trop tôt pour le dire, mais la résistance populaire et le processus d’autonomisation en cours des sociétés du Moyen Orient exercent une pression sur les contradictions internes de l’impérialisme dont l’affaiblissement structurel n’est certes pas la fin de l’Histoire mais la fin d’une histoire, celle d’un Occident omnipotent. L’arrogance de Theresa May est en trompe l’œil.

http://al-akhbar.com/node/283289

source photographique : (AFP/THE NATIONAL ARCHIVES UK)




Septembre noir : la résistance sous le feu du régime jordanien

Calendrier Palestine Libre 2017 : « Palestine, terre des martyrs »

Après l’occupation de toute la Palestine par les sionistes en juin 1967, la résistance palestinienne se réfugie à l’Est du Jourdain pour y organiser les attaques contre l’armée coloniale. Au quotidien les fedayins traversent le fleuve pour harceler l’occupant et lancer des opérations de guérilla sur tout le territoire de la Palestine. En Jordanie la résistance armée se renforce et  compte jusqu’à 20000 combattants entrainés et autant de résistants potentiels dans les camps et les organisations de jeunesse. La force de cette résistance est symbolisée par la victoire de Karameh le 21 mars 1968, où 400 fedayins repoussent victorieusement 10 000 soldats de l’armée d’occupation. Les 150 martyrs  de cette bataille symbolisent le renouveau de la dignité arabe après la défaite de 1967.

La révolution palestinienne menace non seulement les sionistes, mais également le pouvoir jordanien considéré comme le maillon faible de l’axe arabe de la confrontation contre Israël. Ce dernier met alors tout en œuvre pour désarmer la résistance et tenter de la discréditer en infiltrant ses rangs et en provoquant des heurts entre les fedayins et les autorités. Alors que les opérations de résistance, telles que les détournements d’avion, deviennent de plus en plus spectaculaires, le gouvernement d’Amman intensifie la répression. Dès novembre 1968, l’armée jordanienne attaque des camps de réfugiés palestiniens. Elle y fait des centaines de martyrs comme en juin 1970 dans le camp de Wahadat. L’acceptation par l’Egypte et la Jordanie d’un plan américain de reprise des relations avec l’entité sioniste sur la base de la résolution 242 envenime encore plus la situation.

Le 17 septembre 1970 au matin, l’armée jordanienne lance officiellement l’attaque contre la résistance palestinienne à Amman et dans tous les camps de réfugiés. Les massacres dureront plusieurs semaines et le nombre de martyrs s’élève, selon les sources, entre 3500 et 15 000 morts palestiniens. Personne n’intervient vraiment pour stopper la boucherie. Un accord oblige alors la résistance palestinienne à concentrer ses forces dans le Nord du pays, prélude à la bataille ultime menée par le gouvernement jordanien pour l’élimination totale des fedayins de son territoire. Elle débute le 13 juillet 1971. En quelques jours l’armée royale écrase 3000 combattants palestiniens, faisant au moins 1000 martyrs, dont Abu Ali Iyad l’un des principaux chefs de la branche armée du Fatah.

Le Martyr Abu Ali Iyad symbolise toute la détermination du peuple palestinien pour poursuivre son combat et sa révolution jusqu’à la libération de la terre de Palestine et au retour des réfugiés, peu importe que l’ennemi soit directement l’entité coloniale sioniste ou les régimes arabes liés à l’impérialisme.

Que son nom reste dans nos mémoires au nom de tous les Martyrs de cette lutte sur le sol jordanien.

Comité Action Palestine