1

Septembre noir : la résistance sous le feu du régime jordanien

Calendrier Palestine Libre 2017 : « Palestine, terre des martyrs »

Après l’occupation de toute la Palestine par les sionistes en juin 1967, la résistance palestinienne se réfugie à l’Est du Jourdain pour y organiser les attaques contre l’armée coloniale. Au quotidien les fedayins traversent le fleuve pour harceler l’occupant et lancer des opérations de guérilla sur tout le territoire de la Palestine. En Jordanie la résistance armée se renforce et  compte jusqu’à 20000 combattants entrainés et autant de résistants potentiels dans les camps et les organisations de jeunesse. La force de cette résistance est symbolisée par la victoire de Karameh le 21 mars 1968, où 400 fedayins repoussent victorieusement 10 000 soldats de l’armée d’occupation. Les 150 martyrs  de cette bataille symbolisent le renouveau de la dignité arabe après la défaite de 1967.

La révolution palestinienne menace non seulement les sionistes, mais également le pouvoir jordanien considéré comme le maillon faible de l’axe arabe de la confrontation contre Israël. Ce dernier met alors tout en œuvre pour désarmer la résistance et tenter de la discréditer en infiltrant ses rangs et en provoquant des heurts entre les fedayins et les autorités. Alors que les opérations de résistance, telles que les détournements d’avion, deviennent de plus en plus spectaculaires, le gouvernement d’Amman intensifie la répression. Dès novembre 1968, l’armée jordanienne attaque des camps de réfugiés palestiniens. Elle y fait des centaines de martyrs comme en juin 1970 dans le camp de Wahadat. L’acceptation par l’Egypte et la Jordanie d’un plan américain de reprise des relations avec l’entité sioniste sur la base de la résolution 242 envenime encore plus la situation.

Le 17 septembre 1970 au matin, l’armée jordanienne lance officiellement l’attaque contre la résistance palestinienne à Amman et dans tous les camps de réfugiés. Les massacres dureront plusieurs semaines et le nombre de martyrs s’élève, selon les sources, entre 3500 et 15 000 morts palestiniens. Personne n’intervient vraiment pour stopper la boucherie. Un accord oblige alors la résistance palestinienne à concentrer ses forces dans le Nord du pays, prélude à la bataille ultime menée par le gouvernement jordanien pour l’élimination totale des fedayins de son territoire. Elle débute le 13 juillet 1971. En quelques jours l’armée royale écrase 3000 combattants palestiniens, faisant au moins 1000 martyrs, dont Abu Ali Iyad l’un des principaux chefs de la branche armée du Fatah.

Le Martyr Abu Ali Iyad symbolise toute la détermination du peuple palestinien pour poursuivre son combat et sa révolution jusqu’à la libération de la terre de Palestine et au retour des réfugiés, peu importe que l’ennemi soit directement l’entité coloniale sioniste ou les régimes arabes liés à l’impérialisme.

Que son nom reste dans nos mémoires au nom de tous les Martyrs de cette lutte sur le sol jordanien.

Comité Action Palestine