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Anonymes martyrs de la guerre des six jours

Calendrier Palestine Libre 2017 : « Palestine, terre des martyrs »

Plus communément appelée Guerre des Six jours, la guerre de 1967 se déroula du 5 au 10 juin et opposa l’Etat colonial d’Israël à l’Égypte, la Jordanie et la Syrie. Il s’agit d’une guerre-éclair qui pendant des années a nourri le fantasme d’une armée israélienne invincible. En quelques jours la Palestine est entièrement occupée, ainsi que le Sinai égyptien et le Golan syrien. Les armées arabes sont défaites et on compte environ 20000 martyrs arabes.

 Ce que les manuels d’histoire considèrent comme une éclatante victoire est un écran de fumée qui masque une fois de plus les crimes de guerre commis par l’entité sioniste. Cette guerre-éclair fût synonyme d’expulsions, d’exécutions sommaires de prisonniers et de massacres de villageois palestiniens. Ce fut comme toujours une occasion de supprimer des leaders politiques, des résistants, et de décimer la population dans le but d’occuper le plus de Palestine possible avec le moins de Palestiniens possible.

Épisode peu connu, le 8 juin 1967, le navire de guerre américain USS Liberty captait des communications entre les troupes israéliennes dans la bande de Gaza, faisant état d’exécutions de prisonniers égyptiens et de civils palestiniens. Le même jour, ce navire était gravement endommagé par l’armée israélienne. Ces crimes furent confirmés par des témoins oculaires et des fosses communes furent  retrouvées en 1995 dans la région d’al-Arish, dans le Sinaï. On parle de centaines de personnes massacrées.

Les innombrables victimes palestiniennes n’ont jamais été recensées et il est très difficile d’en retrouver les noms. Elles ne subsistent que dans la mémoire de ceux qui les ont connues et dont on ne recueille jamais la parole.

Il est de notre devoir de rappeler que les martyrs de cette guerre ne sont pas oubliés et qu’ils furent les victimes d’un chapitre parmi les plus sanglants du processus de dépossession, de nettoyage ethnique et de génocide à l’encontre des Palestiniens.

Comité Action Palestine (juin 2017)




Nakba: lutter contre l’anéantissement

Calendrier Palestine Libre 2017 : « Palestine, terre des martyrs »

« Quand les martyrs vont dormir, je me réveille et je monte la garde pour éloigner d’eux les amateurs d’éloges funèbres. Je leur souhaite  » bonne patrie « , de nuages et d’arbres, de mirages et d’eau. » M. Darwich

 Bien avant le vote de résolution 181 des nations unies, le 29 novembre 1947, le nettoyage ethnique faisait partie du projet sioniste en Palestine. Des plans militaires avaient été préparés par la Haganah et dès le « plan de partage »voté, les forces paramilitaires juives lancent leur campagne d’épuration ethnique. Des milliers de palestiniens doivent fuir les bombardements et les massacres perpétrés  par les forces armées de la Haganah, de l’Irgoun, de Stern et du Lehi. Les sionistes expulsent alors de leurs terres 800000 Palestiniens dont les ancêtres vivaient en Palestine depuis toujours. C’est ce que les Palestiniens appellent la Nakba, la grande catastrophe.

Contrairement à la propagande sioniste, la population palestinienne se soulève dès la partition de la Palestine, dite « Plan de  partage ». Le 1er décembre 1947, à la suite des immenses manifestations d’opposition arabe dans tout le pays, le haut Comité Arabe décrète une grève générale de trois jours.

Le même jour, Abdelkader Al Husseini, qui avait participé à la grande révolte arabe en 1936, revient à Jérusalem avec une centaine de combattants entrainés en Syrie et qui encadreront  son armée, la Jaysh Al jihad Al Muqaddas. Avec plusieurs milliers d’hommes,  une attaque d’envergure met en échec les sionistes, assiégés à Al Qods.  Al Husseini qui organisait le siège d’Al Qods tombe en martyr le 8 avril 1948 lors de la bataille pour la prise de la colline du Cassel. La mort de la plus grande personnalité militaire palestinienne marque hélas un tournant décisif.

Des martyrs moins connus tomberont à leur tour. Dans les semaines et les mois qui suivront, 418 villes et villages sont détruits, plus de 15000 palestiniens sont assassinés et dans plus de 70 villages, la population est entièrement massacrée. Le 9 avril, à Deir Yassin, les sionistes de l’IRGUN tuent 254 palestiniens, majoritairement des femmes, des enfants et des personnes âgées. A Lydda, le 11 juillet, des centaines de martyrs sont fusillés dans la mosquée Dahmash. Le 31 décembre, la Haganah et le Palmah investissent Balad al Sheik et Hawassa, à la périphérie de Haïfa : 76 victimes dont des femmes et des enfants.  Des dizaines d’autres massacres ont lieu comme à Balad Esh Sheikh, Sasa, Hul, El Dawayimeh, Tantura…  Le 15 octobre, l’un des pires massacres a lieu à Dawayma où 300 civils arabes sont assassinés. En Galilée, l’opération Hiram, lancée le 29 octobre, fera 70 martyrs assassinés de sang-froid.

A Yafa, Salim Yafaoui, membre du comité national organise la défense de la ville, mais il est arrêté, emmené dans un camp et froidement exécuté.

Comité Action Palestine (mai 2017)

Photo  : Deir Yassin www.palestineremembered.com




Les prisonniers, deux fois martyrs

Calendrier Palestine Libre 2017 : « Palestine, terre des martyrs »

« Ces 3 hommes sont morts comme des lions ! O mère continue de résister. Pour cette nation, nous avons donné nos vies, nos corps et nos âmes ! Et la couronne de la liberté et de la victoire nous attend» Extrait d’un chant de résistance palestinien en l’honneur de Fouad Hijazi, Mohammad Jamjoum et Ata Al-Zeir, pendus le 17 juin 1930 par l’occupant britannique pour leur implication dans la révolution al-Buraq.

        Si la prison est l’éventualité certaine du résistant, elle est parfois son tombeau. Les prisonniers assassinés par l’entité coloniale sont alors doublement martyrs de la cause palestinienne. Ils ont offert leur liberté, puis leur vie pour défendre leur terre. Partie essentielle de la résistance du peuple palestinien, ils en sont les héros. L’assassinat des prisonniers est une pratique perpétrée par l’occupant depuis les débuts de la résistance contre le colonialisme sioniste dans les années 30. La pendaison avant 1948, les exécutions sommaires au cours des arrestations ou pendant la détention, la torture et les mauvais traitements sont autant de façons de mettre à mort les résistants. L’armée israélienne aurait même exécuté froidement plusieurs dizaines de prisonniers de guerre arabes juste après leur capture. Les grèves de la faim que mènent les détenus comme moyen de revendication peuvent aussi leur être fatales. Les prisonniers martyrs sont innombrables et souvent anonymes. On en compte plus de 200 depuis 1967, dont 70 sont tombés sous la torture.

Que ceux dont on honore encore les noms aujourd’hui soient les symboles de leur sacrifice à tous !

Yousef Jabali, Younes Abu Sbitan, Awn al-Ar’ir, Muhammad al-Khajawa, Ibrahim Ra’il, Khadr Tarazi, Mustafa Akawi, Atiya Za’anin, Khaled Sheikh Ali, Abdel Samad Hurayzat…. morts sous la torture dans les prisons sionistes.

Hajj Ramadan al-Banna,  Umar Awadallah, Uram Abu Khalaf, Ishad Maragha, Rasem Halawi, Ali Jaafari, Anis Dawla, Salah Abbas, Salim Abu Sbeih, Umar Qasem, Qandil Alwan, Hussayn Ubaydat, Yousef Ar’ir, Muhammad Dahamine, Walid Amrou, Bashir Uways, Jawad Adel Abu Mghayseb…morts du fait de la négligence médicale.

Qasim Ahmad Al-Jaabari, Ahmad Abu Dly, Aris Abu Aya, Ali Abu Sultan, Hasan Abu Rakba, Islam Toubassi… assassinés après leur arrestation.

Asaad Jabra Shawa, Ali Ibrahim Samoudi, Nidal Zudhi Dib, Abdallah Muhammad Abu Mahrouqa… exécutés dans leurs cellules par leurs geôliers.

Abdel Qader Jabir Ahmad Abu Al-Fahim, Rasim Mohammad Halaweh, Ali Shehadeh Mohammad Al-Ja’fari, Anis Mahmoud Douleh, Ishaq Mousa Al-Maraghah, Hussein As’ad Ubeidat, martyrs des grèves de la faim dans les prisons sionistes .

Comité Action Palestine (avril 2017)

 

 

 




La Naqsa marque la fin de l’expansion sioniste en Palestine

Comité Action Palestine, juin 2017

Selon des plans qui existaient depuis la création de l’Etat-colonie Israël, une nouvelle Nakba s’abattait sur le peuple palestinien le 6 juin 1967. L’entité sioniste occupa alors l’ensemble de la Palestine historique, y compris al-Quds, ainsi que les hauteurs du Golan syrien et le Sinaï égyptien. La mise en place d’un gouvernement militaire pour ces territoires avait été préparée dès 1963.

Comme en 1948, les forces militaires juives bombardèrent de nombreuses régions sans aucun intérêt stratégique militaire. Le seul objectif était de faire fuir la population palestinienne et de poursuivre l’épuration ethnique pour donner réalité au « rêve sioniste du Grand Israël ».

Selon des ordres du général Yitzhak Rabin, plusieurs villes et villages palestiniens furent entièrement détruits. La totalité du quartier marocain dans la vieille ville d’Al-Quds, jouxtant le Mur occidental du Haram esh Sharif, fut réduite à néant pour laisser place à l’Esplanade des Lamentations.

Dans un processus qui visait à terminer le travail d’épuration ethnique démarré 20 ans plus tôt, 400 à 450 000 Palestiniens furent expulsés par la force en juin 1967, la moitié d’entre eux étant déjà des réfugiés de 1948. Les camps de réfugiés de Ein as-Sultan, Aqbat Jabr, Nuweimeh et de al Ajajra près de Jéricho furent bombardés et le camp de Karameh sur la rive orientale du Jourdain totalement détruit en 1968.

Mais en 1967, contrairement à ce qui s’est passé au moment de la Nakba, la majorité de Palestiniens des nouveaux territoires occupés resta en place. Malgré tous les plans mis en œuvre pour finir le nettoyage ethnique, le cauchemar commençait alors pour l’entité sioniste car son projet colonial et raciste en Palestine n’irait pas plus loin. Depuis, le processus s’est même inversé puisque l’entreprise sioniste n’a cessé de reculer sous les coups de la résistance en 2000 au Liban, puis en 2005 à Gaza. Ne craignant ni la répression, ni les guerres sanglantes menées par les sionistes, les Palestiniens résistent inlassablement. Instaurant dorénavant la peur au sein de la société coloniale, les formes actuelles prises par la résistance sont un facteur supplémentaire de déstabilisation de l’entité usurpatrice.

Cent ans après la déclaration de Balfour, l’impérialisme occidental est contraint de redoubler d’efforts pour pallier l’affaiblissement de son avant-poste au Moyen Orient et maintenir son hégémonie dans la région. Il s’agit alors de mater toutes les résistances, qu’elles viennent des peuples ou des Etats. Dans ce contexte, la Syrie tient bon. Depuis six ans, et malgré toutes les tentatives de déstabilisation et la propagande orchestrées de l’étranger, les puissances occidentales ont totalement échoué à détruire l’axe de la résistance (Iran, Liban, Gaza, Syrie) épaulé par la Russie. Le nouveau rapport de force issu de ce conflit, faisant obstacle aux plans impérialistes et sionistes, doit maintenant s’inscrire dans la durée car force est de constater que l’impérialisme ne recule devant aucune atrocité pour arriver à ses fins.

En ce 50ème anniversaire de la Naqsa, la détermination des peuples est toujours victorieuse face à l’injustice que représentent le colonialisme et l’impérialisme. Près de 70 ans après la Nakba, la Palestine est toujours au centre des revendications des mouvements révolutionnaires dans les pays arabes et des choix stratégiques des Etats de la région. Ce constat est celui de l’échec du projet sioniste et annonce sa fin prochaine. Vive la résistance du peuple palestinien et des peuples arabes.

Comité Action Palestine