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À mon peuple héroïque palestinien…lettre du gréviste de la faim Bilal Kayed

Lettre du gréviste de la faim Bilal Kayed

Bilal Kayed, est un résistant palestinien, incarcéré dans les geôles sionistes pendant 14 ans, et qui mène une grève de la faim depuis plus de 50 jours. L’entité coloniale refuse de le libérer et l’a condamné à six mois de mise en détention administrative, renouvelables indéfiniment sans inculpation ni jugement, alors qu’il a purgé sa peine depuis le 13 juin. Plus de 100 prisonniers palestiniens se sont joints la grève de la faim collective pour la liberté de Kayed, dont le Secrétaire Général du FPLP Ahmad Sa’adat. En France, Georges Ibrahim Adallah le plus ancien prisonnier politique s’est également associé à cette grève de la faim. Un immense mouvement de protestation a lieu actuellement en Palestine en solidarité avec Bilal Kayed et tous les prisonniers palestiniens.

À mon peuple héroïque palestinien…
Gens libres du monde…

Dans cette étape difficile que je subis sur un plan personnel, dans la lutte contre la tentative de forcer ma soumission à l’occupation brutale qui a pris la décision de me liquider, pour rien d’autre que le fait que j’ai été aux côtés des prisonniers de mon peuple, défendant mes droits et leurs droits et les droits de leurs familles pour parvenir à accéder même aux conditions minimales de la dignité humaine. Il n’est pas étrange que je me trouve moi-même soutenu par l’ensemble de mon peuple, de ceux qui m’entourent avec leurs cris et leurs pleurs et leur soutien et font des efforts inlassables pour annihiler l’injustice qui a été infligée, à moi et aux prisonniers. Ce qui arrive est tout à fait en accord avec l’esprit d’entente nationale dans lequel j’ai été élevé, par vous, mon peuple et par les peuples libres du monde, où qu’ils soient. En Cisjordanie , se dressant contre l’oppression ; dans les terres occupées [de 1948], fiers et enracinés dans la terre et le respect de leur identité ; mon peuple héroïque dans Gaza victorieuse et tous les hommes libres du monde, de toutes les nationalités et de toutes les origines.

Je suis ici, aujourd’hui, terminant ma première étape dans ma bataille avec cet occupant brutal et j’ai annoncé ma deuxième étape, qui est celle de l’unité avec tous les prisonniers de tous horizons et partis politiques pour que nous puissions tous, collectivement, nous tenir à l’avant-garde de la lutte nationale, à l’intérieur et à l’extérieur des prisons.

Après avoir reçu cette décision des tribunaux de l’occupation militaire (comme je l’attendais) [de rejet de son appel contre la détention administrative] ignorant ma liberté, la vie et la dignité, il est nécessaire que je répondre afin de faire face à cette décision brutale. Ainsi à partir d’aujourd’hui, 1er août 2016, je refuse tous les examens médicaux proposés par les médecins de l’hôpital. J’exige mon retour immédiat en prison malgré la détérioration de mes conditions de santé, pour me tenir debout sur un seul front et sur une seule ligne dans les cellules de l’occupation, aux côtés de tous les prisonniers en révolte, élevant la voix avec force : Votre décision ne passera pas facilement ! Surtout après que l’occupation ait franchi une autre ligne rouge, encore plus dangereuse, en m’envoyant en détention administrative, ce qui vise à liquider tous les dirigeants du mouvement de prisonniers et ses cadres et ceux qui lèvent haut sa bannière en défense du droit des prisonniers à la liberté et à la dignité.

Mon peuple héroïque, l’heure du combat est arrivée. Je suis plein d’espoir. Car j’ai toujours su que vous, vous êtes le mur protecteur, défendant notre lutte. Ce que j’ai reçu de vous par vos luttes, vos sit-in, vos manifestations, me donne plus de détermination pour continuer vers l’avant jusqu’à la victoire. La liberté ou le martyre.

La victoire est inévitable.

Bilal Kayed
Hôpital Barzilai
1er août 2016

source samidoun.ca




Le terrorisme international, une opportunité politique et économique pour Israël

Comité Action Palestine (juillet 2016)

Suite aux attentats qui se multiplient sur le sol européen, notamment en France depuis le début de l’année 2015, l’entité sioniste est montrée par les médias et certains hommes politiques comme le modèle à suivre en matière de sécurité des personnes et des Etats. « Il faut israéliser notre sécurité » déclare ouvertement l’ancien Ministre de la Défense Hervé Morin. Israël aurait une longue expérience du terrorisme et serait expert en matériels et procédures pour protéger ses « citoyens ».

Déjà très présente par le biais de ses entreprises qui assurent la sécurité de certains grands événements comme l’Euro 2016, l’entité sioniste se saisit de l’opportunité « terroriste » en Europe pour développer la coopération sécuritaire avec les pays occidentaux. Sa stratégie n’est pas nouvelle, elle la met en œuvre depuis les années 80 sur le continent africain. L’objectif est double : il s’agit d’une part de normaliser une image d’Etat comme les autres et confrontés aux mêmes problèmes sécuritaires, et, in fine, de multiplier les soutiens diplomatiques afin de légitimer sa politique coloniale et répressive. Le second objectif, mais non le moindre, est économique et financier. Israël est l’un des plus grands fabricants mondiaux d’armes et de matériels de surveillance qui doivent trouver de nouveaux débouchés. Les attaques perpétrées dans les pays occidentaux, des marchés bien plus importants que ceux des  Etats africains, sont une aubaine. Par ailleurs pour les sionistes européens, le parallèle permet de stigmatiser spécifiquement la population d’origine arabo-musulmane et d’en faire un bouc-émissaire commode, en l’absence d’une alternative crédible à proposer à la société.

Si Israël est bien expert en terrorisme et en « gestion sécuritaire », c’est avant tout au titre d’entité coloniale. Le terrorisme est d’abord celui qui a donné naissance à cet Etat et dont il a fait son arme la plus redoutable contre la résistance du peuple palestinien. Il faut rappeler qu’avant 1948, l’organisation armée sioniste Irgoun, dont l’un des responsables a été Menahem Begin, a commis de très nombreux massacres et attentats, dont le plus connu est celui de l’Hôtel King David en 1946 à Jérusalem, qui a causé la mort à plus d’une centaine de personnes. Le terrorisme d’Israël, c’est aussi l’expulsion forcée de 800 0000 Palestiniens et la destruction de plus de 500 villages au moment de la création de l’Etat sioniste. C’est encore et toujours l’ensemble des opérations, des attentats et des assassinats de leaders politiques commis par le Mossad dans le Monde entier. Sa politique en matière de « sécurité » consiste avant tout en une répression féroce des Palestiniens par tous les moyens disponibles. On compte plus de 700 000 Palestiniens emprisonnés depuis 1967, une généralisation de la torture et des procédés violents pour contraindre la population palestinienne à la soumission.

Au-delà du discours qui vise à normaliser cet Etat terroriste et criminel, c’est ce modèle synonyme d’arbitraire répressif et colonial que les sionistes européens voudraient imposer à nos sociétés. Face à cela, les populations, notamment celles d’origine arabo-musulmane, n’ont qu’un seul choix, celui de s’organiser et résister en suivant, quant à elles, le modèle des peuples en lutte.