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Ce n’est pas un crime de soutenir la Palestine, mais un devoir !

Mobilisez-vous en soutien aux personnes arrêtées lors des manifestations pour Gaza à Paris, afin d’obtenir l’amnistie pour tous !

 Collectif de soutien aux personnes arrêtées lors des manifestations pour Gaza

Pour signer la pétition
https://www.change.org/p/la-population-mobilisez-vous-en-soutien-aux-personnes-arr%C3%AAt%C3%A9es-lors-des-manifestations-pour-gaza-%C3%A0-paris-afin-d-obtenir-l-amnistie-pour-tous
 

Ce n’est pas un crime de soutenir la Palestine, mais un devoir

Frappé par des policiers lors de son interpellation, puis humilié lors de son procès à l’issue duquel il a été condamné à 4 mois de prison ferme, Mohamed S. est un exemple édifiant de la répression mise en œuvre dès la manifestation du 13 juillet à Paris.

L’interdiction des manifestations de soutien à la Palestine des 19 et 26 juillet 2014 à Paris, et du 20 juillet à Sarcelles – un cas unique en Europe – a été précédée et suivie de dizaines d’interpellations et de garde-à-vue ; d’innombrables procès, le plus souvent en comparution immédiate.

L’objectif premier de cette répression était clairement de briser un mouvement de soutien à la Palestine et à sa résistance, portée de manière autonome par les Arabes et les musulman-e-s en France. Un mouvement qui s’est opposé sans ambiguïté au gouvernement français, qui a soutenu dès les premiers jours l’entité sioniste.

Au cours de procès ouvertement politiques, la seule dénonciation de l’horreur vécue par les Palestinien-ne-s de Gaza, est devenue passible de prison. Ces procès nous ont, une nouvelle fois, permis de mesurer tout l’arbitraire de cette justice d’exception.

Car en dépit de l’extraordinaire sévérité des peines prononcées, le Ministère public a choisi le plus souvent d’interjeter appel.

Nombreux sont celles et ceux qui devront à nouveau affronter l’épreuve d’un procès à l’issue incertaine. Avec toute l’angoisse que cela représente pour eux, leurs familles et leurs proches. Et les conséquences que de telles audiences peuvent avoir d’un point de vue personnel et professionnel.

Cette nouvelle vague de procès qui se tiendra courant novembre, et qui vient s’ajouter à celle du mois d’octobre, consécutive elle-même à celle de cet été, nous montre l’ampleur inouïe de la répression en cours, et nous rappelle chacun et chacune à nos responsabilités.

C’est pourquoi, nous exigeons l’amnistie des personnes déjà condamnées et l’abandon des poursuites contre toutes celles arrêtées et jugées parce qu’elles ont eu le « tort » de s’être levées pour soutenir les Palestinien-ne-s et leur résistance.

Et nous réaffirmons avec force que ce n’est pas un crime de soutenir la Palestine, mais bien un devoir.

Notre devoir à tou-te-s.

 

Premiers signataires :

Organisations et collectifs signataires :

Campagne pour l’Abrogation des Lois Islamophobes (A.L.I.), Groupe des Associations de Bagnolet (GAB), ISM-France (International Solidarity Movement, France), collectif Baraka, Coordination contre le racisme et l’islamophobie (CRI), Union pour la Tunisie (UNI-T), Mouvement Echaâb (Tunisie), Wafa – France (Tunisie), Comité Action Palestine (CAP), Mouvement des Jeunes Palestiniens – PYM France, Étudiants Musulmans de France (EMF),

 

Individus signataires :

Dina Abouzeid (gestionnaire de projet), Nadjib Achour (historien), Nadine Acoury (traductrice), Belkacem Adda (informaticien), Nabil Adda (CPR – Tunisie), Lounès Adi (architecte), Elyas Arfaoui (Artiste), Sarah Asmeta (étudiante en Droits de l’homme), Caroline Aw (mère au foyer), Yassine Ayari (militant), Béatrice Bâ (Maman), Fatima Batou (étudiante), Farida Benmerabet (militante et responsable associative), Nawel Benstitou (mère au foyer), Elizabeth Bishop (enseignante University Texas – San Marco), Mostafa Brahami (Dr. Économie – Enseignant – Lausanne – Suisse), Youcef Brakni (professeur d’histoire), Florian Boucher (militant associatif), Mourad Boudabbouz (vidéaste), Nawal Bozakri (chargée de formation), Abdelaziz Chaambi (président du CRI), Hocine Chougui (journaliste), Justine Courtois (à la recherche d’un emploi), Romadi Mohammed El Amine (Service sécurité incendie et aide à la personne), Mounir El Asri (ingénieur planificateur), Leila El Hadouchi (présidente CRI-IDF) Jamel El Hamri (enseignant), Tayeb El Mestari (militant associatif), Hugo Étienne (Moniteur voile), Youssef Girard (historien), Samir Hachani (maître de conférence Université Alger 2), Khaled Hammadi (Ingénieur), Majid Jerbi (gérant d’entreprises), Chokri Jlassi (membre du bureau politique d’Alliance démocratique – Tunisie), Souad Khaldi (traductrice), Abdennaceur Laaradh (Mouvement Echaâb – Tunisie), Samir Laidi (conseiller municipal et cadre financier), Wajdi Limam (enseignant en travail social), Naïm Loucif (Imam, Professeur de sciences islamiques, responsable associatif – 74), Fodil Mahani (Entrepreneur), Dante Ibrahim Matta (étudiant), Maghria Mazroui (Responsable recrutement), Houria Medjahed (étudiante), Ayyoub Mehdi (étudiant), Sophien Mehdi (technicien de recherche médicale), Otmane Mekkaoui (chef d’entreprise), Karim Moussa (réalisateur/journaliste reporter d’image), Hani Ramadan (Directeur du Centre Islamique de Genève), Philippe Robin (militant), Mireille Rumeau (militante anticolonialiste), Raghida Ousseiran (traductrice), Mathilde Putcrabey (Graphiste), Sarah Solo (professeur de français), Salah-Eddine Sidhoum (chirurgien – Alger), Abdelatif Sifaoui (journal Le Jeune Musulman – Algérie),Thomas Thouroude (Instituteur), Myriam Yhuel (Directrice agence d’emploi – Casablanca)




« Le sionisme et la menace sur la liberté d’expression : que faire ? » Table ronde le 31 octobre 2014 à Bordeaux

Le sionisme et la menace sur la liberté d’expression : que faire ?

Table-ronde organisée par le Comité Action Palestine, le 31 octobre 2014, de 20h à 23h, Athénée Municipal, Bordeaux. Venez nombreux.

avec
Youssef Girard, historien, membre de la campagne « Abrogation des lois islamophobes » : Islamophobie : empêcher une autre voix musulmane
Jacob Cohen, écrivain : Le CRIF et le lobby sioniste
Youcef Brakni, porte-parole du Groupe des Associations de Bagnolet : La criminalisation de la solidarité avec la Palestine

Une juridiction suprême a vassalisé toutes les institutions françaises. Elle n’a aucune légalité ni même aucune existence incarnée dans un organe d’Etat. Mais elle est présente dans des institutions, dans des associations et sa force de frappe réside surtout dans son influence médiatique. Elle est difficilement identifiable comme entité organisée et reconnue, et pourtant elle juge, délibère et sanctionne quiconque ose la moindre critique à l’endroit du projet de liquidation du peuple palestinien Elle réduit au silence ou à la mort sociale toute personne qui exprime une opinion hérétique. Partout elle a placé ses juges, ses censeurs et sa police de la pensée. Elle est servie par une armée de valets dans toutes les positions stratégiques au sein des institutions. Son arme suprême : le chantage à l’antisémitisme. Cette juridiction suprême est le sionisme.

Daniel Mermet, mais aussi Pascal Boniface, Alain Ménargues, Edgar Morin, Stéphane Hessel, l’humoriste Dieudonné ne sont que quelques exemples de personnalités françaises censurées ou menacées de l’être. Leur tort ? Avoir dénoncé ou critiqué la politique coloniale de l’entité sioniste.

Au début des années 2000, on assiste à une véritable rupture. Effrayés par l’ampleur de la mobilisation en faveur du peuple palestinien lors de la deuxième intifada, les sionistes n’ont eu de cesse d’en appeler à la censure et la répression contre toute forme de militantisme ou d’action antisioniste.

Plus récemment, l’interdiction des manifestations et les condamnations d’un certain nombre de manifestants, dénonçant la politique meurtrière du sionisme à Gaza, montrent que les principes dits démocratiques sont piétinés dès lors que le sionisme est mis en cause. Non seulement, l’Etat français a apporté son soutien plein et entier à l’agression contre Gaza, mais sous la pression du CRIF, il a pris des mesures d’exception.

Les sionistes entretiennent un climat qui tend à faire croire que l’antisémitisme se développe un peu partout dans le monde, et notamment en France. Cette propagande, largement relayée par les médias et les instances politiques vise aussi, en assimilant antisionisme et antisémitisme, à museler et à casser tout mouvement de solidarité avec le peuple palestinien. Les tentatives actuelles pour criminaliser l’antisionisme sont un pas supplémentaire vers l’étouffement, voire l’interdiction de toute critique à l’endroit de l’Etat sioniste et de tout soutien à la résistance des peuples en lutte.

Afin de légitimer idéologiquement l’atteinte à la liberté d’expression et la répression, la classe politique et les médias ont construit une menace : les musulmans et les habitants des quartiers populaires. L’Etat d’Israël et la France auraient un même ennemi : un islam conçu comme un corps étranger non assimilable, incompatible avec la « modernité » et les « valeurs fondatrices du monde occidental ». Le « musulman » serait responsable de la décomposition du modèle républicain. Ainsi les élites appellent de manière récurrente à instaurer des lois d’exception pour gérer l’Islam et à réprimer davantage les quartiers populaires, perçus comme le foyer des nouvelles classes dangereuses.

En même temps, cette islamophobie s’avère être un puissant moyen d’éloigner les soutiens possibles à la cause palestinienne en France. C‘est pourquoi les agents actifs de l’islamophobie sont aussi souvent de fervents partisans d’Israël. La question sociale et la cause palestinienne sont donc consubstantiellement liées. La classe politique ne s’y est pas trompée en élevant le sionisme au rang d’idéologie officielle de l’Etat Français. En ce qui concerne les dominés, le niveau d’implication dans le soutien à la cause palestinienne constituera sans doute le révélateur de l’autonomie de leur mouvement et de leur maturation politique. Il semble urgent aujourd’hui de mobiliser les énergies pour contrer cette politique répressive fondée sur le racisme. Il est également urgent de rassembler et instaurer un rapport de forces propre à défendre la liberté d’expression pour imposer une voix nouvelle, celle des minorités issues des anciennes colonies.

Comité Action Palestine
Octobre 2014